Ligue 1

OM : qui es-tu, Titi (c'est toi le boss) ?

Thierry Mode, plus connu sous le nom de « *Titi c'est toi le boss* », n'est pas un supporter comme les autres. Pour Foot Mercato, il s'est raconté. Sa passion, l'OM, sa femme, l'armée. Une image bien loin de ce qu'on peut seulement imaginer sur les réseaux sociaux.

Par Constant Wicherek
4 min.
Thierry Mode et sa femme, Cathy, un soir de match à l'Orange Vélodrome @Maxppp

Cet été, Pablo Longoria s'est véritablement fait un nom. Il a aussi été l'homme fort de ce marché français et ce ne sont pas certains fans, qui lui vouent un vrai culte, qui vont dire le contraire. Mais un autre homme s'est fait une place au soleil. Il s'agit de Thierry Mode, plus connu, sur Twitter, sous le pseudo de Titi (c'est toi le boss). Lors de ce marché estival, il a pris une photo avec la totalité des nouvelles recrues, soit onze au total ! La dernière en date, Amine Harit, a sa petite histoire.

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Le joueur de Schalke 04 est arrivé pendant la rencontre OM-ASSE (3-1). Mais Titi était dans le stade. Le lendemain, l'Olympique de Marseille l'a appelé puis l'a fait rentrer dans le Centre Robert Louis-Dreyfus, pour qu'il prenne le fameux cliché. Lors de ces mois estivaux, Thierry a atteint les 47 000 abonnés.

Vivre la finale à Reims

Pourtant, il n'était en rien prédestiné à cela. En 1963, il voit le jour puis vit à Montmirail, dans le département de la Marne. Son grand-père était un grand fan de l'Olympique de Marseille et c'est lui qui lui transmettra le virus. Posé à l'Oasis, petit troquet du Boulevard Michelet, à quelques pas de l'Orange Vélodrome, il raconte surtout son souvenir de la finale 1993.

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« Avec un ami d'enfance, Yohann, on a vécu la finale de la Coupe des clubs champions (ancienne Ligue des Champions, ndlr) à Reims dans un restaurant. Dans la foulée, on a fait la bringue place d'Erlon. Ensuite, nous avons fait nos vies chacun de notre côté. Mais, plus de 28 ans plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui, lui habite à Montpellier, moi à Marseille et nous sommes abonnés ensemble au CU », explique-t-il les yeux pétillants.

L'armée lui a fait rater des évènements

Il faut dire que derrière la bonhomie, la sympathie et le sourire, il s'occupe aussi de sa femme, malade et actuellement hospitalisée. Thierry Mode, ce n'est pas que des photos et des sourires. Après son service militaire, il a voulu s'engager, mais il n'a pas pu. Ce n'était que partie remise puisqu'il finira par y rentrer : « la vraie école de la vie » selon lui. D'ailleurs, pour rentrer dans sa section, il faut changer de nom. Le lendemain, il va rejoindre son unité et ne se souvient plus de sa nouvelle appellation : « le sous-officier est venu vers moi, m'a collé une gifle... Je m'en rappelle encore ».

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Forcément, cela lui fait manquer quelques évènements footballistiques, mais il en récolte aussi de belles anecdotes : « en 1991, pour le PSG-OM, on est allé, avec certains Fanatics, manger dans la pizzeria Pino, sur les Champs-Élysées. On s'est rapidement dit qu'on allait faire un restau basket (partir sans payer, ndlr). Le dernier à partir, mon ami Tiago, décédé depuis, a crié dans le restaurant "vous enverrez la note à Bernard Tapie !" », se remémore-t-il.

Cathy, l'autre amour de sa vie

Quelque temps après sa retraite militaire, Thierry rencontre celle qu'il épousera en 2011, Cathy, de deux ans sa cadette. Il lui explique d'avance : il faudra faire avec l'OM. « J'ai eu de la chance, elle a accepté. Globalement, j'ai de la chance de l'avoir, c'est elle qui fait qui je suis aujourd'hui », nous explique-t-il, sourire aux lèvres.

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Malheureusement, dès 2008, sa maladie - la spondylarthrite - est diagnostiquée. « Au début, ça allait, on faisait beaucoup de choses ensemble, Cathy est forte », avoue-t-il. Mais pourtant, son état va se dégrader au fur et à mesure que les années vont passer et les hospitalisations s'enchaîner.

Pendant des années et jusqu'à sa dernière hospitalisation, le 23 juillet dernier, Thierry allait au Centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus le matin avant de revenir s'occuper de sa chère et tendre l'après-midi. « Quand elle pouvait, je la laissais faire ses affaires le matin et on passait l'après-midi ensemble. Aller à la Commanderie, c'était mon sas de décompression. Les followers, les sourires c'est bien, mais la vraie vie, la réalité, je la vis en m'occupant d'elle l'après-midi. C'est pour ça aussi que je garde les pieds sur terre », explique celui qui a appris sa participation à la vidéo de présentation d'Amine Harit en même temps que tout le monde sur Twitter.

Titi, maintenant, c'est toi le boss

Malgré tout, celui qui s'est installé, depuis sa retraite en 2006, à Marseille, semble un peu gêné de cette notoriété grandissante. Certes, il en rigole, mais cela l'embarrasse un peu. Son téléphone sonne, souvent, et maintenant, c'est à lui qu'on demande les photos. « Le soir après OM-ASSE, j'étais sur le parvis et les gens faisaient la queue pour prendre des photos avec moi », rit-il.

Et forcément, cela lui remonte le moral. A lui, bien sûr, mais aussi à Cathy, sa femme hospitalisée. Quand il lui a montré la vidéo du compte officiel de l'Olympique de Marseille où il apparaissait, elle a été touchée, contente et surtout fière de lui. Vivre sa passion aide parfois à survivre dans la douleur.

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