Coupe du Monde 2014 : tout ce qu’il faut savoir sur la Suisse

Une campagne de qualification historique

Non qualifiée pour l'Euro 2012, la Nati a validé son ticket pour le Brésil après avoir bouclé une campagne de qualification sans accroc, avec un bilan de sept victoires et trois nuls en dix matches. Qualifiée avant la dernière journée de son groupe, la formation dirigée par Ottmar Hitzfeld est même entrée dans l'Histoire de son football. Jamais en effet la sélection helvétique n'était restée invaincue dans des éliminatoires pour le Mondial, et jamais elle ne s'était qualifiée avant la dernière journée de son groupe. Un parcours réussi donc qui a permis aux Suisses de se présenter au tirage au sort de la Coupe du Monde 2014 en qualité de tête de série, et de pointer à ce jour à une méritante 8e place au classement FIFA devant des nations comme l'Italie (9e), l'Angleterre (11e) ou encore la France (16e). À ce parcours de qualification inoubliable (bien que marqué toutefois par un décevant match nul 4-4 face à l'Islande, alors que la Suisse menait 4-1), il convient d'ajouter un succès 1-0 face au Brésil de Neymar en août dernier, mais aussi une défaite en Corée du Sud, en amical, le 15 novembre 2013 (2-1).

La Suisse favorite du groupe E, vraiment ?

Deuxième adversaire des Bleus au Brésil (le 20 juin, à Salvador), la Suisse est présentée par beaucoup comme la grande favorite de ce groupe E, en dépit de la renommée de l'équipe de France. Un sentiment que partage par exemple notre cher sélectionneur national : «Oui, nous allons nous battre pour la première place. Mais aujourd’hui, la Suisse est 8e au classement FIFA et sur les deux dernières années, elle a obtenu de meilleurs résultats que nous. Donc à mes yeux, c’est elle la favorite du groupe. Car cette équipe a des joueurs qui évoluent aussi dans les grands clubs européens et que collectivement, elle a plus de références que nous. Et si elle est tête de série, même si le classement a ses failles, ce n’est pas un hasard complet. Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas la battre.» confiait ainsi Didier Deschamps en avril dernier dans une interview accordée au Figaro.

Crainte par les Bleus, la formation helvète avait créé la sensation en 2010 en "tapant" l'Espagne d'entrée de tournoi. Si la Roja avait ensuite relevé la tête, pour finalement remporter le tournoi, les Rossocrociati n'étaient eux pas sortis des poules. Mais quatre ans plus tard, la Suisse a bien changé, ou du moins, a encore progressé. Sur les onze joueurs titulaires face à l'Espagne, trois seulement devraient démarrer le Mondial brésilien : le gardien Diego Benaglio, l'ancien Lillois Stephan Lichtsteiner et enfin le capitaine et patron de cette équipe (voir ci-dessous), Gökhan Inler. Pour le reste, Ottmar Hitzfeld pourra s'appuyer sur plusieurs jeunes pépites, comme les trois champions du Monde U17 2009 Ricardo Rodriguez (latéral gauche), Granit Xhaka (meneur) et Haris Seferovic (avant-centre), qui avait fait tant de mal à l'Olympique Lyonnais l'été dernier. Ce dernier, excellent face aux Gones et passé devant Derdiyok (seulement réserviste) dans la hiérarchie des attaquants suisses, a toutefois vécu une saison très difficile à la Real Sociedad, où il a perdu sa place pour un maigre bilan de 4 petits buts en 40 matches disputés. S'il a démarré sept des huit dernières rencontres de la Nati, il ne comptabilise qu'un but en neuf sélections, et sera en concurrence avec Josip Drmic, 17 buts en Bundesliga cette saison avec Nuremberg, mais surtout auteur d'un doublé face à la Croatie lors du dernier match disputé par les Suisses (le 5 mars dernier). Avec un milieu de terrain central de haut niveau, des latéraux très offensifs et des ailiers, Stocker à gauche, Shaqiri à droite (gaucher, il rentre souvent sur son bon pied pour faire la différence), la Nati dispose d'un secteur offensif impressionnant. Les seules interrogations reposent donc sur l'identité de l'avant-centre qui sera aligné au Brésil et sur le visage de la défense centrale suisse. De retour de blessure, Johan Djourou a vécu une saison très difficile à Hambourg et sera en concurrence avec le prometteur Fabian Schär, auteur de trois buts durant les qualifications, pour épauler en défense centrale Steve von Bergen, le Valencian Philippe Senderos étant a priori hors course, lui qui n'a débuté que deux des dix dernières rencontres de la Nati. Premiers éléments de réponse sur le futur onze d'Ottmar Hitzfeld ce vendredi avec le match amical de la Suisse face à la Jamaïque, que les Bleus affronteront pour leur part le 8 juin prochain, juste avant le départ au Brésil.

Le joueur-clé : Gökhan Inler

Du haut de ses 29 ans et de ses 71 sélections, le milieu de terrain relayeur du Napoli est le deuxième joueur le plus capé des 23 Suisses sélectionnés pour le Mondial (derrière Tranquillo Barnetta, incertain en raison de douleurs à la cuisse). Patron de l'entre-jeu suisse, Inler est le capitaine de cette formation. Celui qui prend la responsabilité de tirer les coups franc lointains (comme il l'a fait avec brio face à la Norvège, en distillant deux caviars à Schär) et les penaltys. Organisateur, relayeur, passeur, Inler est à l'aise des deux pieds (en témoigne son but fabuleux, du gauche, en Slovénie) et possède un volume de jeu conséquent qui lui permet de vite se projeter vers l'avant tout en récupérant beaucoup de ballons. Et face aux Bleus, la bataille du milieu sera certainement l'un des grands enjeux de la rencontre. Avec son compère de Naples Valon Behrami, avec qui il s'est par contre brouillé en fin de saison en club, il forme l'un des "doble pivote" les plus efficaces d'Europe, à n'en pas douter. Pogba, Matuidi et Cabaye sont prévenus.

La liste des 23 Suisses :

Gardiens : Diego Benaglio (Wolfsburg/ALL), Roman Bürki (Grasshopper/SUI), Yann Sommer (Bâle/SUI)

Défenseurs : Johan Djourou (Hambourg/ALL), Michael Lang (Grasshopper/SUI), Stephan Lichtsteiner (Juventus/ITA), Ricardo Rodriguez (Wolfsburg/ALL), Fabian Schär (Bâle/SUI), Philippe Senderos (Valence/ESP), Steve von Bergen (Young Boys/SUI), Reto Ziegler (Sassuolo/ITA)

Milieux : Tranquillo Barnetta (Eintracht Francfort/ALL), Valon Behrami (Naples/ITA), Blerim Dzemaili (Naples/ITA), Gelson Fernandes (Fribourg/ALL), Gökhan Inler (Naples/ITA), Xherdan Shaqiri (Bayern Munich/ALL), Granit Xhaka (Borussia Mönchengladbach/ALL), Valentin Stocker (Bâle/SUI, il évoluera la saison prochaine au Herta Berlin)

Attaquants : Josip Drmic (Nuremberg/ALL), Mario Gavranovic (FC Zurich/SUI), Admir Mehmedi (Fribourg/ALL), Haris Seferovic (Real Sociedad/ESP)

Le programme de la Suisse dans le Groupe E :

Suisse - Equateur, le 15 juin 2014 à 18h sur TF1 et beIN Sports

Suisse - France, le 20 juin 2014 à 21h sur TF1 et beIN Sports

Honduras - Suisse, le 25 juin 2014 à 22h sur beIN Sports