Portugal - Brésil : les notes du match
Dans ce match entre frères ennemis, le beau jeu n'a pas été au rendez-vous. Avec une première place du groupe G en jeu et donc une chance d'éviter l'Espagne en huitièmes de finale, les deux équipes ont surtout bien défendu dans une rencontre très engagée physiquement. Au final, le score nul et vierge (0-0) est logique.

Alors qu'un nul permettait aux Brésiliens de terminer en tête du groupe, les Lusitaniens, eux, ne devaient pas prendre le risque de perdre sous peine de dépendre du match entre la Côte d'Ivoire et la Corée du Sud. Avec ce 0-0, tout le monde est finalement content.
Pourtant, face à un Portugal très regroupé en défense en première période, les Auriverdes ont longtemps fait le siège du camp adverse. Solides dans leur surface, les partenaires de Cristiano Ronaldo ont su contenir les attaquants de Dunga même si, à la 29e et à la 38e, Nilmar et Luis Fabiano ont respectivement vu leurs tentatives être repoussées par le poteau ou passer juste à côté.
Avec un Ronaldo seul en pointe et un jeu à base de contres, le Portugal a certes affiché un visage plus offensif en deuxième période, mais il s'est trop rarement montré dangereux. La faute à un CR7 trop individualiste et à des joueurs tels que Duda et Danny, peu rapides en contre. Si Meireles a failli inscrire le but du hold-up à l'heure de jeu, les deux équipes ont par la suite géré tranquillement le match nul, malgré une petite frayeur pour les Portugais suite à une frappe détournée de Ramires (91e). Au classement, le Brésil (1er) et le Portugal (2e) se qualifient donc pour la suite de la compétition. Les deux équipes attendent maintenant de savoir si l'ogre espagnol va en faire de même, mais surtout à quelle place il va terminer.
L'homme du match : Coentrão (7) : si Cristiano Ronaldo est la star incontestée de la Seleçcão, le joueur de Benfica lui vole la vedette sur le terrain. Alors que Carlos Quieroz avait décidé de titulariser Duda afin de contenir les assauts de Maicon, c'est finalement lui qui a dû maîtriser le latéral brésilien. Mission en partie réussie. Précieux dans ses relances, il a été quasiment à l'origine de toutes les contre-attaques de son équipe.
Portugal :
Eduardo (6) : en première période, le portier de Braga a eu pas mal de travail face à des Brésiliens faisant le siège du camp portugais. Sauvé par son poteau (29e) suite à sa grosse parade sur un tir de Nilmar oublié par Carvalho, le gardien lusitanien voit ensuite la tête de Fabiano passer juste à côté de son montant droit avant la pause (38e). En deuxième période, l'attitude plus offensive de son équipe lui a donné davantage de répit même s'il a dû rester vigilant comme sur cette frappe détournée de Ramires qui filait en pleine lucarne (91e).
Coentrão (7) : voir ci-dessus.
Carvalho (5) : sollicité dès les premières minutes de la rencontre, le défenseur de Chelsea a paru moins à l'aise que Bruno Alves, son compère dans l'axe. Auteur d'une boulette sur Nilmar (29e) qui a failli coûter un but, c'est encore lui est coupable de négligence sur la tête de Fabiano qui passe juste à côté du but (38e). Il devra montrer plus de sérieux, surtout si c'est l'Espagne qui se présente en huitièmes.
Alves (5,5) : à l'instar de Carvalho, le joueur de Porto a dû s'employer pour ressortir au mieux les ballons aériens balancés dans sa surface. Sobre, costaud physiquement et efficace.
Costa (5) : positionné sur le côté droit, il a souvent repiqué dans l'axe, gênant parfois un Carvalho pas vraiment au top. Son premier centre a été fait à la 57e. Visiblement, ce poste n'est pas sa spécialité.
Pepe (4): bousculé par ses anciens compatriotes, le joueur du Real Madrid a multiplié les erreurs et a perdu beaucoup de ballons. Pas dans son match, il s'est également livré à un duel de fautes à répétition avec Felipe Melo. Une bataille à la limite de la régularité qui a d'ailleurs poussé Dunga à sortir son milieu récupérateur avant la pause. Remplacé par Mendes (63e).
Meireles (5,5) : plus discret que face à la Corée du Nord, il s'est concentré sur ses tâches défensives. Sur une contre-attaque, il profite d'un contre favorable, mais manque la balle du 1-0 (59e). Remplacé par Veloso (83e).
Duda (5) : titularisé par Queiroz pour contenir Maicon, il a peiné à maîtriser les appels du Brésilien. Un repli défensif plus que contestable a souvent laissé Coentrão seul face à l'international auriverde. Sa faible pointe de vitesse a également été un handicap pour le jeu en contre-attaques du Portugal, du coup il a souvent tenté de trouver son attaquant en première intention. S'il a souvent interchangé de côté avec Danny, seul un centre pour une volée de Tiago à l'entrée de la surface (17e) est à mettre à son crédit. Remplacé par Simão (54e). Nettement plus offensif, le Colchonero a multiplié les frappes.
Tiago (6) : dans une configuration de match où la bataille du milieu de terrain a fermé la rencontre, le Bianconero a été l'un des seuls à essayer de distribuer le jeu. Averti pour simulation (30e).
Danny (5,5) : très discret, il a peu défendu. Comme Duda, il a navigué sur les deux côtés, mais son apport offensif a été plus que limité. Son manque de rapidité a été un handicap. À noter qu'il a tout de même joué plus collectif par la suite, mais c'est resté insuffisant.
Ronaldo (5) : esseulé devant, il a touché peu de ballons. Capricieux, il n'a pas daigné revenir aider ses coéquipiers en défense. Et lorsqu'il a pu caresser le cuir, le mot “passe” a été proscrit de son vocabulaire, ce qui a facilité beaucoup de choses à la défense adverse.
Brésil :
Julio César (5,5) : difficile de noter le portier auriverde cet après-midi. Il n'a eu que deux réels arrêts à effectuer sur des frappes molles de CR9 (41e) et Simão (58e). Toujours sur ses gardes le reste du temps.
Maicon (5,5) : incisif, le pensionnaire de l'Inter Milan a confirmé qu'il était certainement le meilleur latéral du monde. Ponctuellement gêné par les montées de Fabio Coentrão, il a assuré l'essentiel, tenant bien son couloir et assurant de bons centres. Il a même fait le spectacle en première période, comme en témoigne sa frappe (32e). Beaucoup plus discret et défensif lors du second acte.
Lucio (6) : le capitaine de la Seleção s'est une nouvelle fois montré solide. Parfois à la peine sur les accélérations de Cristiano Ronaldo, le défenseur central a compensé par son placement et ses interceptions bien senties. À signaler que le natif de Brasília est toujours le premier attaquant de sa formation.
Juan (5) : à l'image de son excellente saison avec l'AS Roma, le compère de Lucio s'est distingué par sa bonne couverture en défense. Sans être exceptionnel, il se montre toujours efficace. Le Giallorosso aurait toutefois pu être expulsé après avoir anéanti un contre qui s'annonçait très dangereux. Il n'écopera que d'un carton jaune (25e). Une grosse frayeur en fin de match qui aurait pu coûter un but à son équipe.
Michel Bastos (4,5) : le Lyonnais n'a pas vraiment été à son avantage aujourd'hui. Il faut dire qu'il n'a pas eu beaucoup de marge de manœuvre sur son aile gauche face au système défensif des Portugais. Il n'a d'ailleurs pas été très en réussite sur ses quelques tentatives de centres et de frappes.
Felipe Melo (4) : dans un match très engagé, le milieu défensif s'est régalé. Un peu trop parfois, comme en témoigne son mano à mano très viril avec Pepe. Averti (43e), il a été sorti dans la foulée par Dunga pour son excès de nervosité. Remplacé par Josué (44e) (5). Le lutin de Wolfsburg a fait le métier, sans fioritures et sans grandes prises de risques.
Gilberto Silva (5) : son expérience et son engagement auront été très importants pour la Seleção cet après-midi. Propre dans la relance, l'ancien Gunner d'Arsenal a livré un match sérieux.
Daniel Alves (5,5) : le Blaugrana s'est montré plutôt à l'aise dans une position inhabituelle de milieu de terrain. Disponible, volontaire et entreprenant (plusieurs frappes vicieuses), il aura été l'un des Brésiliens les plus dangereux.
Julio Baptista (4,5) : remplacer Kaka dans le système de Dunga n'est pas une mince affaire. La Bestia aura fait ce qu'elle a pu. Bien en jambes en début de match, le Romain a bien orienté le jeu offensif de son équipe comme un nº 10 traditionnel. Il aura ensuite sombré physiquement face à la solidité de l'arrière-garde lusitanienne. Remplacé par Ramires (83e). La mobylette de Benfica qui aurait pu être le héros des siens si sa frappe n'avait pas été détournée par Eduardo (90e+2).
Nilmar (4,5) : beaucoup de bonne volonté, mais trop de déchets pour l'ancien Lyonnais. L'attaquant a certes raté une énorme occasion seul face à Eduardo (30e), puis réalisé un bel enchaînement sans réussite (37e), mais il a ensuite complètement disparu de la circulation.
Luis Fabiano (4,5) : très bien pris par les axiaux portugais, l'attaquant du FC Séville a dézoné pour avoir des ballons à négocier. Du coup, il a évolué très bas sur le pré et n'a pu se procurer qu'une seule véritable occasion sur une tête piquée qui manquait le cadre (39e). Averti (15e) et remplacé par Grafite (85e). Pour son premier match de Coupe du Monde, l'ancien Manceau n'a pas eu un seul ballon à négocier.
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