La situation complètement chaotique et absurde de l’Espanyol Barcelone
Toujours dans l’ombre de son grand frère blaugrana, l’Espanyol vit une saison compliquée marquée par de récents événements assez lunaires…
Il y a quelques mois, l’Espanyol fêtait son retour en Liga après avoir remporté les playoffs de montée en D1. Un retour dans l’élite du football espagnol après une petite saison dans l’enfer de la deuxième division, pour un club dont la place est clairement parmi les meilleurs 20 équipes du pays et qui est un des meilleurs centres de formation ibériques. Mais les choses ne se passent pas vraiment comme prévu… L’été fut déjà compliqué, avec la polémique Martin Braithwaite. Auteur de 22 buts en 43 matchs la saison dernière, l’attaquant danois a été un des principaux artisans du retour des Pericos en Liga. Mais il a quitté le club cet été, en pleine guerre ouverte avec sa direction, grâce à une clause de 600.000€ qu’il a lui-même payée… Pire encore, son départ a été officialisé seulement quelques heures après avoir passé sa traditionnelle visite médicale de reprise avec l’Espanyol…
Par la suite, l’ancien du Barça a expliqué que la proposition de prolongation formulée par la direction barcelonaise était ridicule, et dans cette histoire, les supporters se sont rangés du côté du joueur par la suite parti à Gremio au Brésil. Le début d’un été très compliqué, avec seulement 400.000€ dépensés lors du mercato hivernal et une majorité de recrues qui s’avèrent déjà être des flops, à l’image de l’attaquant argentin Alejo Véliz (1 but en 12 matchs). Le préambule d’une saison qui s’avère, sans surprise, être désastreuse. Dix-huitième au classement de la Liga, l’écurie catalane vient d’être éliminée par une D4 lors du deuxième tour de la Coupe du Roi. Une situation sportive catastrophique pour un club qui peut quand même compter sur quelques joueurs sympathiques dans l’effectif, à l’image de l’attaquant formé au club Javi Puado, dont les jours en Catalogne sont logiquement comptés, ou du gardien Joan Garcia, convoité en Premier League.
Un président qui parle via l’IA
L’histoire de l’Espanyol pourrait, aux yeux de la plupart des gens, être celle d’un simple club plutôt mal géré et en difficulté sur le plan sportif comme il en existe à la pelle à travers l’Europe. Là où elle en devient presque lunaire, c’est que lors de sa dernière apparition face aux actionnaires du club, le président Chen Yansheng, qui n’avait plus montré son visage depuis plus d’un an, a pris la parole via… l’intelligence artificielle. Effectivement, la vidéo publiée par l’Espanyol montre l’homme d’affaires chinois s’exprimer dans une vidéo qui semble clairement générée par l’IA, comme le laisse voir le peu d’expressions affichées par son visage, ou le fait que ses mains, mal modélisées, ne bougent absolument pas pendant plusieurs minutes. De quoi déchaîner des théories en tout genre sur les réseaux sociaux…
Même s’il s’est voulu rassurant dans cette vraie-fausse apparition médiatique, Chen Yansheng ne trompe personne. Avec 17 millions d’euros de pertes sur le dernier exercice, l’Espanyol est en grande difficulté et n’a pas énormément d’actifs qui pourraient remettre le club dans le vert. Les objectifs de Ligue des Champions manifestés par le groupe Rastar au moment du rachat en 2016 ne semblent plus qu’une farce lointaine. Preuve que la situation est totalement saugrenue, le club pourrait bientôt être racheté par… Martin Braithwaite. L’ancien attaquant de l’Espanyol, qui fait partie des hommes les plus fortunés de la planète grâce à ses investissements dans l’immobilier principalement, pourrait tout simplement s’emparer du club et mettre à la porte la direction actuelle. Une petite vendetta qui serait plutôt bienvenue…
Les supporters n’en peuvent plus
Il faut dire qu’à Barcelone, on soupçonne que les déboires financiers sont encore plus graves que ceux qui sont présentés dans les médias. Toujours à cause de la gestion catastrophique du club. L’épluchage des comptes du club a par exemple montré que le club a payé un montant conséquent de 6 millions d’euros pour résilier le contrat de deux joueurs cet été, du jamais vu pour un club qui ne roule pas sur l’or de base. Désemparés, les supporters n’en peuvent effectivement plus. Ils se manifestent ainsi régulièrement devant le consulat chinois de Barcelone pour réclamer le départ du groupe investisseur chinois, face à des citoyens du pays asiatique incrédules et qui ne comprennent probablement pas tout ce remue-ménage.
Les fans ont assez peu de raisons d’être optimistes pour la suite. Joan Fitó, directeur financier du club, a d’ailleurs fait savoir qu’il n’y aura pas de recrues cet hiver. Manolo Gonzalez, coach barcelonais, devra donc composer avec les moyens du bord. Même en cas de maintien, les supporters savent que les meilleurs joueurs - dont ceux cités plus haut - seront vendus pour boucher les trous et la direction sportive du club n’a pas montré avoir le nez particulièrement creux sur le mercato pour être en mesure de les remplacer qualitativement. Un club à la dérive qui, à l’image de Valence ou de Granada, donne raison à Javier Tebas dans sa croisade contre l’arrivée de capital étranger dans les clubs espagnols…