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Info FM : comment Mecha Bazdarevic souhaite relancer la Bosnie

Mehmed Bazdarevic a été nommé à la tête de la sélection de Bosnie début décembre. Pour Foot Mercato, le technicien a évoqué son projet pour relancer une équipe en mal de résultats.

Par Alexis Pereira
6 min.
Bosnie-Herzégovine Mehmed Baždarević @Maxppp

Safet Susic remercié après un début de qualification pour l’Euro 2016 très délicat (deux nuls contre la Belgique et le Pays de Galles et deux défaites face à Chypre et Israël), la Bosnie a décidé de placer son destin entre les mains de Mehmed Bazdarevic. Une responsabilité énorme pour l’ancien entraîneur d’Istres, Grenoble ou Sochaux. Contacté par nos soins, il mesure la tâche qui lui incombe. «Pour moi, c’est super d’avoir été nommé sélectionneur. J’étais très content. C’est une promotion d’entraîner une sélection, une bonne sélection, même si la situation n’est pas très bonne au niveau comptable dans les qualifications pour l’Euro 2016. Quelque part, je m’en fous. J’ai un challenge à relever. Un défi face à moi. J’ai des bons joueurs avec lesquels je vais pouvoir travailler et développer mes idées», a-t-il expliqué avant de poursuivre. «C’est un sentiment de fierté, être nommé à la tête de la sélection de ton pays, c’est une forme de reconnaissance. C’est aussi la preuve que, comme d’autres, je mérite ce poste. J’ai bossé pour en arriver là depuis des années et voilà. Maintenant, j’espère bien bosser et être au niveau des attentes que l’on place en moi. J’espère pouvoir mettre en place de bonnes choses pour la campagne de qualification déjà, et ensuite, pour avoir une belle équipe pour les éliminatoires pour le Mondial 2018 en Russie», a-t-il indiqué.

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Habitué à exercer en club, l’ancien milieu de terrain de la sélection yougoslave (54 sélections, 4 buts) puis bosnienne (11 capes), qui a tenu à rendre hommage au «super parcours» de son prédécesseur, est prêt à relever ce nouveau défi. «Travailler en sélection, je pense que c’est plus facile qu’en club. C’est ce que disaient certains coaches. Ne pas avoir le joueur chaque jour, c’est un travail différent. Ça ne me fait pas peur, pas du tout. Il me reste du temps pour me préparer à tout ça. Il y a un travail d’observation très important surtout, beaucoup de rencontres avec les joueurs, beaucoup de discussions. Il faut ensuite savoir être opérationnel très vite, le plus souvent quatre jours seulement avant un match. C’est sûr que ce n’est pas pareil. Mais j’ai le temps de beaucoup voyager jusqu’au mois de mars pour rencontrer les joueurs, leur expliquer ce que j’attends d’eux, ce que je veux mettre en place, mais aussi écouter ce que eux attendent de moi. Je suis en contact avec certains joueurs. J’ai commencé il y a une semaine déjà. J’ai fait un petit programme pour les rencontrer. Je vais aller en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en France aussi bien sûr» a-t-il confié, mettant en avant ses idées pour relancer sa sélection. Et s’il compte évidemment sur certains cadres et leaders tels que Miralem Pjanic ou Edin Dzeko, il attend également l’émergence de la nouvelle génération avec impatience, incarnée par le Rennais Sanjin Prcic et le Toffee d’Everton Muhammed Besic.

Promouvoir la jeunesse et relancer le football local

«Dzeko et Pjanic sont deux supers joueurs. Pour moi, c’est une sacrée promotion de travailler avec ces grands joueurs. Je les connais depuis très longtemps. Dzeko, je l’ai vu grandir dans mon club (Zeljeznicar Sarajevo). Miralem, je l’ai vu grandir en France, j’ai joué contre lui avec mes anciens clubs, Istres, Grenoble et Sochaux. Je les connais très, très bien. Ce sont deux joueurs qui vont faire partie des cadres avec Asmir Begovic, Emir Spahic, Misimovic, Lulic et d’autres. Il faut aussi penser à les entourer de jeunes. La présence de ces joueurs de haut niveau va me faciliter les choses», a-t-il assuré avant de préciser. «J’ai proposé un plan, un travail, une ligne de conduite pour promouvoir les jeunes. Après, quand tu es nommé entraîneur en club comme en sélection, on attend de toi que tu gagnes tout de suite. Mais en sélection, il faut aussi penser à l’avenir, au renouvellement de génération. Que faire si demain il y a un problème avec Dzeko ? Avec Spahic ? Il faut penser à tout ça. On n’est pas très riche. Il ne faut pas que l’on se permette cette "connerie", ce "luxe", de laisser passer un ou deux jeunes. Il faut vraiment leur donner cette chance, cette responsabilité. Mais pour ça, il faut aussi qu’il joue dans leur club», a-t-il laissé entendre. S’il a conscience de l’urgence de sa mission, Mecha souhaite donc voir plus loin, pour le bien du football bosnien.

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«Notre pays a vraiment besoin de fondations encore plus fortes niveau football pour élargir le contingent de joueurs qui jouent pour la sélection nationale. Il faut aussi préparer l’avenir, car certains joueurs commencent à avoir un certain âge. Il y a un double objectif : être opérationnel tout de suite pour redresser la situation et penser au long terme et développer encore un peu plus le football. Il y a beaucoup de travail, mais je ne suis pas tout seul. Je vais tout faire pour amener mes idées, ma fraîcheur sur pas mal de sujets. J’espère réussir. Je pense être capable d’apporter aussi ma touche. J’ai beaucoup de travail devant moi. Je n’ai pas travaillé ces treize derniers mois, là je suis bien reposé et prêt à travailler. Je suis très content de pouvoir vivre cette expérience», a-t-il avoué, espérant relancer le niveau du championnat local pour s’appuyer sur ces éléments en sélection. «Le niveau du championnat peut nous pénaliser. La Bosnie, ça fait vingt ans que l’on joue les qualifications et on ne s’est qualifiés qu’une fois. Je pense que c’est dû aussi à la qualité du championnat local, qui n’est pas ce qu’elle pourrait être. C’est un travail, une vision à long terme, avec plus de qualité, plus de moyens. Je ne suis pas ministre des sports. Mais je vais pousser, proposer mes idées au travers de mon travail en sélection. Je dois rencontrer tous les entraîneurs bosniens. Je veux tout faire pour essayer d’avoir des joueurs locaux dans la sélection», a-t-il détaillé.

Le natif de Sarajevo sait qu’il aura besoin de toutes les forces vives du pays pour rêver à la qualification à l’Euro en France. «Pour se qualifier, il faut vraiment un exploit. On n’a que deux points en quatre matches. Il reste six matches. Pour se qualifier, il faut en gagner cinq et demi ! Si on réussit, ça va être énorme. Il faut y aller, tout donner. Tant qu’il y a des matches, il faut jouer et y croire. Moi, je pense qu’on a encore une chance», a-t-il assuré. Une chance de rallier une France qu’il connaît sur le bout des doigts et des crampons pour défier, notamment, les Bleus de Didier Deschamps qu’il tient en très haute estime. «Je pense que c’est une équipe qui s’est mis en place petit à petit. Les Bleus ont une très, très belle équipe. Pour moi, c’est l’une des équipes qui peuvent aller au bout à l’Euro parce qu’elle a de grandes qualités. La seule équipe qui peut les embêter, c’est la Bosnie, en demi-finale. Si la France tombe contre nous en demi-finale, là ça va être difficile pour elle. La France est mon deuxième pays. J’aimerais bien qu’on la rejoigne à l’Euro. Ce serait une énorme fête pour moi», a-t-il conclu. Comme un vœu pour l’année 2015 qui approche, Mecha Bazdarevic clame haut et fort ses ambitions. À ses joueurs et lui de jouer !

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