Angleterre - France : les notes du match

Dans une soirée très particulière et lourde, la France s'incline de manière anecdotique 2-0 face à l'Angleterre dans un Wembley bleu-blanc-rouge.

Par La Rédaction FM
9 min.
France Bamidele Alli @Maxppp
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Que d'émotions, que de frissons dans l'un des temples du football mondial. Pour toujours, ce Angleterre-France gardera un parfum historique. Quelques jours après les attentats à Paris et à Saint-Denis, c'est tout Wembley qui a repris La Marseillaise. 90 000 Anglais et Français qui chantaient à pleins poumons notre hymne national afin de rendre à un vibrant et poignant hommage aux 129 personnes tombées sous les balles de la haine vendredi soir. Même si le cœur n'y était peut-être pas, il fallait bien jouer pour affirmer que la vie continuait malgré tout. Surtout quelques joueurs comme Gignac et Ben Arfa pouvaient avoir une belle carte à jouer ce soir.

Les deux joueurs sont d'ailleurs les plus actifs sur le terrain à l’image de cet échange conclu par une frappe contrée de l'attaquant des Tigres (11e). Mais les Bleus n'y sont pas. Les Anglais non-plus d'ailleurs. Le match se jouait sur un faux rythme et les deux équipes ne s’approchaient guère des buts adverses. Après une demi-heure de jeu tout de même, les Three Lions prenaient un peu plus goût au jeu par des tirs lointain notamment. Si Sterling échouait souvent dans ses dribbles, Rooney d'une lourde frappe frôlait la lucarne (32e). Celle de Dele Alli faisait mouche (1-0, 39e). Le milieu de terrain battait son gardien à Tottenham et offrait un avantage mérité aux siens à la mi-temps.

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Contre une équipe anglaise très jeune (six joueurs de moins de 22 ans, un record sous l'aère Hodgson), les Français revenaient sur la pelouse sans véritable intention. Malgré quelques changements, comme Coman à la place de Ben Arfa et Pogba contre Matuidi, ils encaissaient rapidement un second but par une volée à bout portant de Rooney (2-0, 48e). Kane profitait ensuite du laxisme de Schneiderlin pour tenter sa chance de loin (52e). Dans le dur, les Tricolores trouvaient un second souffle après l'heure de jeu notamment grâce aux entrants. Pogba servait de relai à Martial mais celui-ci se heurtait à Butland (66e). Plus à l'aise dans le jeu, les Bleus s'exposaient à des contres sans toutefois trembler. De toute manière, le score était déjà acquis. Même la frappe de Pogba dans les dernières secondes n'y changeait rien (90e). La France s'incline 2-0 à Wembley mais l'importance n'est pas là. Ce soir, les amoureux du foot et de la vie ont gagné.

L'homme du match : Alli (8) : doté d’un curieux cursus, il est l’une des curiosités de cette sélection anglaise. Sa réponse ? Une frappe stratosphérique des 20 mètres dans la lucarne d’Hugo Lloris. Particulièrement talentueux, il est également à l’origine du deuxième but anglais, avec un jeu de passes intelligent. La belle histoire de la soirée à seulement 19 ans. Remplacé par Jones (88e).

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Angleterre :

  • Hart (5,5) : très peu sollicité en première mi-temps, il a dû particulièrement s’ennuyer, hormis sur certaines sorties, comme devant Cabaye. Remplacé par Butland (6) (46e), auteur notamment d’une très belle parade face à Martial sur une passe de Pogba.

  • Clyne (6) : plutôt solide, notamment en première mi-temps, comme face à Lucas Digne, il a réalisé une rencontre d’assez bonne facture. Il a notamment fait apprécier sa vitesse sur le côté et a affiché beaucoup de bonne volonté.

  • Stones (6) : très peu sollicité, il s’est montré globalement solide. Pas grand-chose à dire concernant son placement et ses relances. Il n’a pas été décisif mais a parfaitement fait le travail.

  • Cahill (6) : à l’image de ses compères de la défense, on ne peut pas dire qu’il ait été énormément sollicité. Il a fait le travail, tout simplement, dans un contexte particulièrement pesant.

  • Gibbs (6) : fidèle à ce que l’on voit avec Arsenal, il s’est montré rapide, agressif et incisif. Défensivement, il a été très rarement pris à défaut par les attaques françaises. Un match tout à fait correct en somme, à défaut d’être époustouflant.

  • Alli (8) : voir ci-dessus.

  • Dier (5,5) : plus discret que ses autres coéquipiers, on l’ai très peu vu au cours de cette rencontre. Il n’a pas commis d’erreur majeure mais a été légèrement éclipsé par Dier. Une prestation défensivement correcte, offensivement fantomatique.

  • Sterling (6) : attendu comme le fer de lance des attaques, le joueur de Manchester City a déçu en première période. Utile sur le deuxième but, il réalise une deuxième mi-temps de meilleure facture, avec beaucoup de percussion et des meilleurs choix. Remplacé par Lallana (68e).

  • Barkley (6) : plutôt discret au milieu de terrain, il n’a pas commis d’erreur majeure. Son travail à la relance à notamment été appréciable et il a bien comblé les brèches, sans jouer de rôle majeur offensivement. Un match globalement correct, donc.

  • Rooney (7) : leader de cette équipe dans un climat si morose, il a tenté de sonner la révolte à plusieurs reprises, avec notamment une belle frappe à la 31e minute. En tant que leader, il se montre ensuite décisif dès le retour des vestiaires (48e). La rencontre s’essoufle un peu, et l’attaquant de Manchester United avec. Match de bonne qualité.

  • Kane (6,5) : habituellement cantonné aux tâches de finisseur, l’attaquant de Tottenham a fait étalage de son jeu en remise et de ses passes bien senties. Un beau tir cadré est également à son actif en première période (40e). Il n’est pas loin de régler la mire à la 50e minute en expédiant une frappe à côté de la lucarne française. Un match intéressant. Remplacé par Ryan Bertrand (80e).

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France :

  • Lloris (5) : le gardien des Bleus a passé une soirée frustrante. Peu sollicité, il encaisse deux buts sur lesquels il ne peut pas grand chose. Trop court sur la frappe légèrement déviée de Alli (39e), il est pris à bout portant par Rooney (48e). A noter, une mauvaise relance dans l'axe (9e) quelques bonnes sorties dans les pieds (13e, 18e) et des interventions aériennes judicieuses.

  • Sagna (5) : dans la lignée de son match contre l'Allemagne, il a assuré ses bases. Rarement mis en difficulté malgré les dribbles de Sterling, le joueur de Manchester City s'est contenté de bien défendre. Dans un sens, il n'a pas pris assez de risques dans on couloir.

  • Varane (6) : comme face à l'Allemagne, le joueur du Real a probablement été le meilleur Français en défense. Toujours très propre dans ses interventions et dans ses relances, il a pris le dessus sur Rooney (34e) et Kane (71e) dans le domaine aérien.

  • Koscielny (5) : parfois gêné par les appels de Kane et la vitesse Barkley, sa science du placement et son goût pour le duel ont comblé ses lacunes. Auteur d'un bon match dans l'ensemble il commet deux erreurs. La première, il contre légèrement et malencontreusement la frappe victorieuse d'Alli (39e). La seconde, il est pris dans son dos par Rooney sur le but de celui-ci (48e).

  • Digne (5,5) : Bien plus entreprenant que son pendant à droite, il a beaucoup animé son couloir apportant le surnombre et tentant de récupérer le ballon haut sur le terrain (25e, 74e). Néanmoins, devant le peu d'allant français, il a dû se contenter de miette. Un travail défensif propre.

  • Schneiderlin (4) : discret dans l'entrejeu, il n'a probablement pas marqué beaucoup de points ce soir en vue d'une place de titulaire à l'Euro. Aligné à la pointe basse du milieu, il a souvent été dépassé (27e, 53e), notamment dans le duel, pourtant l'un de ses points forts. Il a apporté un peu plus dans la dernière demi-heure. Remplacé par Sissoko (82e).

  • Cabaye (5,5) : Il évoluait dans une postion plus haute qu'à l'accoutumée avec les Bleus et ça lui a plutôt réussi. Dynamique, il a tenté de faire le liant entre la défense et l'attaque sans avoir toujours la réussite de son côté. Quelques imprécisions techniques qui ont perturbé l'avancée du jeu. Remplacé par Diarra (57e), entré sous les acclamation de Wembley. Le Marseillais a fait au plus efficace même s'il a commis quelques fautes dès son entrée. Du déchet dans son jeu long.

  • Matuidi (5) : comme son ancien coéquipier du PSG, il a lui aussi retrouvé un certain second souffle. En difficulté depuis un mois et demi, il a suppléé Schneiderlin à la récupération puis n'a pas hésité à se projeter vers l'avant. Dépassé tout de même sur le premier but anglais (39e). Remplacé par Pogba (5,5) (46e) à la mi-temps qui a offert un autre visage en Bleu. S'il perd le ballon amenant le second but anglais, il a montré quelques actions de classe balle au pied. Un échange avec Martial qui aurait pu aller au bout (66e) et une frappe inquiétante (90e).

  • Ben Arfa (4) : après un bon début de match où sa complicité avec Gignac a inquiété la défense anglaise, le Niçois a progressivement baissé le pied. Coupable de plusieurs pertes de balles qui ont mis son équipe dans la difficulté. Il a peut-être laissé passer une chance ce soir. Remplacé par Coman (6) (46e) bien plus efficace. Vif et technique dans son couloir droit, il a fait souffrir Gibbs.

  • Gignac (5,5) : il a dû mal à exister dans cette rencontre. La faute à l'ambiance qui pesait autour. Pourtant auteur d'une entame convaincante où il a pu tenter sa chance par deux fois (11e, 17e), il a été sevré de ballon, se contentant d'un travail de pressing. Frustrant. Remplacé par Giroud (57e) dont le jeu de tête et le rôle de pivot a libéré des espaces pour Coman et Martial.

  • Martial (6,5) : le nouveau joueur de Manchester United a véritablement crevé l'écran durant ces deux rencontres de novembre. Intenable face à l'Allemagne, il a été le Français le plus en jambes ce soir. Déroutant sur ses touches de balles, sa technique a rendu la défense folle. Il manque de marquer son premier but en Bleu après un bon une-deux avec Pogba (66e). Remplacé par un Griezmann (68e) discret.

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