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Bourgoin-Jallieu, Celal Bozkurt : «pourquoi pas créer la surprise face à l’OL»

Mercredi, le FC Bourgoin-Jallieu va affronter l’Olympique Lyonnais en 1/16e de finale de la Coupe de France. Une rencontre où Celal Bozkurt sera très attendu. Meilleur buteur de l’écurie berjallienne, l’attaquant né en 98 a déjà trouvé le chemin des filets à 16 reprises toutes compétitions confondues cette saison 2024-25. Sa meilleure sous le maillot du club isérois. Ce qui n’a pas échappé aux Gones, qui le surveilleront de près au stade Pierre-Rajon, mais également aux scouts, qui apprécient son profil. D’autant que l’ancien joueur de Châteauroux présente l’avantage d’être en fin de contrat l’été prochain. Mais avant de penser à son avenir, Bozkurt veut mener le FCBJ à la montée et vers un nouvel exploit en Coupe de France. Pour Foot Mercato, le joueur âgé de 26 ans revient sur son parcours, sa saison et ses ambitions. Entretien.

Par Dahbia Hattabi
10 min.
Celal Bozkurt @Maxppp

Foot Mercato : pouvez-vous nous raconter votre parcours en quelques mots ?

Celal Bozkurt : j’ai commencé le football à 8 ans à l’ES Tarentaise. J’ai fait 14 ans là-bas. Puis, il y a deux ans et demi, j’ai rejoint Châteauroux. Je suis passé directement de la R2 à la N1. J’y suis resté un an. Je n’ai pas prolongé et j’ai décidé de rejoindre Bourgoin-Jallieu en 2023 afin d’avoir plus de temps de jeu. J’ai signé pour deux ans.

FM : comment avez-vous attrapé le virus du football ? Cela vous vient-il de votre famille ?

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C.B. : non, je n’ai personne dans ma famille qui est dans le milieu du football. Avant de signer à Châteauroux, je jouais dans une petite ville un peu perdue si on peut dire ça. Il n’y avait pas trop de visibilité. Même si je faisais de bonnes saisons, on n’était pas forcément suivi. Dans ma tête, je jouais pour jouer. Et l’année avant de signer à Châteauroux, j’ai commencé à avoir des demandes d’équipes de National et de National 2. Je sentais qu’il y avait plus de monde qui me regardait après la saison que j’avais faite. Un ami qui était à Châteauroux m’a contacté et m’a dit que le directeur sportif du club allait m’appeler afin que je fasse une semaine d’essai là-bas. Ils ont accepté de me prendre après cette semaine d’essai. Du coup, voilà comment je me suis lancé dans le foot et surtout c’est devenu plus sérieux pour moi. Actuellement dans ma tête, il n’y a que le football.

FM : vous évoluez à Bourgoin-Jallieu depuis 2023, que représente ce club à vos yeux ?

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C.B. : avant mon arrivée, je connaissais le club de nom. Ils avaient déjà essayé de me contacter lorsque je jouais à l’ES Tarentaise. J’avais aussi joué contre eux en Coupe de France. Ça fait un an et demi que je suis ici. C’est un club vraiment familial. Du président au coach, en passant par toutes les autres personnes au club, tout le monde me donne beaucoup de confiance. C’est ce dont j’avais besoin. On voit d’ailleurs la différence par rapport à l’année dernière. Je me sens beaucoup mieux. On me donne beaucoup de confiance. Je fais des choses que je ne faisais pas il y a deux ans. Cette année, que ce soit au niveau des statistiques ou du jeu, ça se passe bien. C’est ma meilleure saison à Bourgoin-Jallieu.

FM : vous évoluez au poste d’attaquant, quelles sont vos qualités selon vous ? Quel style de joueur êtes-vous ?

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C.B. : de base, je n’étais pas un attaquant (sourire). J’ai commencé à jouer en attaque lorsque j’ai signé à Châteauroux. Dans mon ancien club (l’ES Tarentaise, ndlr), je jouais un peu de partout, mais j’étais plus un faux numéro 9 et un faux numéro 10. Depuis Châteauroux, je me suis lancé au poste d’attaquant. Je ne fais que travailler pour progresser dans ce rôle, d’autant que c’est un poste recherché. Je travaille sur le positionnement. La finition n’était pas le plus gros problème (…) Je suis quelqu’un qui fait beaucoup de pressing. Je suis un joueur puissant, assez rapide. Je suis un attaquant qui apprécie la profondeur, mais je peux aussi décrocher et demander des ballons. Cette année, on joue à deux attaquants donc je le fais beaucoup plus. Mais j’aime beaucoup prendre la profondeur et être dans la surface.

FM : avez-vous des modèles justement à ce poste ?

C.B. : j’ai quelqu’un que je regarde souvent, c’est Robert Lewandowski (FC Barcelone, ndlr). Mais il ne prend pas beaucoup la profondeur (sourire). Je m’inspire beaucoup de lui pour tout ce qui se passe dans la surface. C’est quelqu’un qui est très efficace et un vrai numéro 9.

Un attaquant en forme cette saison

FM : vous allez croiser et affronter un autre n°9 d’expérience dans quelques jours en Coupe de France, à savoir Alexandre Lacazette.

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C.B. : ça nous fait plaisir de croiser ces joueurs-là. Ça va être un bon match. Je vais pouvoir voir comment Alexandre Lacazette est dans le jeu, ce qu’il fait, comment il se positionne. Ce sont des choses qui peuvent nous aider, surtout pour les attaquants de l’équipe (…) Je trouve que Georges Mikautadze est aussi un très bon attaquant. Ce n’est pas le même profil que Lacazette. Il est plus jeune. Mais il est plus dans le dribble et l’agilité.

FM : l’OL va aussi croiser le chemin d’un bon attaquant, puisque vous êtes le meilleur buteur de Bourgoin-Jallieu cette saison avec 16 réalisations toutes compétitions confondues. Vous aussi, vous serez très attendu mercredi.

C.B. : même si c’est une équipe de Ligue 1 qui joue contre une formation de N3, je pense qu’ils vont regarder des vidéos sur notre équipe. Vu que j’ai souvent marqué, pratiquement à tous les matches, ils vont sûrement m’attendre. Mais je n’ai pas la pression. Je vais jouer ce match comme si c’était une équipe comme les autres. Je vais jouer le football que je sais jouer chaque week-end, sans pression.

FM : cette rencontre-là, ce sera aussi l’occasion de briller face à un bon adversaire et devant de nombreux spectateurs, téléspectateurs et observateurs. Justement, vous êtes suivi par des clubs de L2, de National ainsi que des écuries en Turquie. Comment vivez-vous cela ?

C.B. : ce match va être un moment de plaisir, avant tout. Ensuite, c’est sûr que quand on joue contre une grosse équipe, on veut faire un grand match. Mais si je pense à ça, je vais me mettre la pression. Je vais me dire qu’il y a ce club ou cette personne qui me regarde. Ce n’est pas bon. J’essaye de ne pas y penser, même si des clubs m’appellent depuis l’an dernier et que certains m’ont contacté cet hiver. Je veux rester focalisé sur la rencontre et j’espère faire un bon match.

FM : même si vous essayez de ne pas vous polluer l’esprit avec votre avenir, vous arrivez malgré tout à un tournant de votre aventure à Bourgoin-Jallieu puisque vous serez en fin de contrat l’été prochain. Comment abordez-vous cela ?

C.B. : l’année dernière, je n’ai pas pu partir comme j’étais sous contrat et que je n’ai pas été libéré. Mon objectif était de retrouver un niveau supérieur. Donc pour y parvenir, je dois faire de bonnes choses avec Bourgoin, avoir des statistiques intéressantes. L’objectif est de marquer le plus possible pour essayer d’aller jouer le plus haut possible.

FM : les connaisseurs comme les journalistes disent justement de vous que vous avez les qualités pour évoluer à un niveau supérieur. Est-ce que vous pensez à cela ?

C.B. : bien sûr, j’y pense. Je me suis fixé cet objectif-là dans la tête dès que j’ai signé à Châteauroux. Quand je suis redescendu d’un niveau, je savais que je devais travailler encore plus pour retrouver un niveau supérieur. Mais j’avais signé un contrat de deux ans et je n’ai pas été libéré l’an dernier. Je me suis donné un nouvel objectif, à savoir faire mieux que la saison dernière et marquer encore plus de buts.

Un match spécial contre l’OL

FM : justement, quel regard portez-vous sur votre saison ?

C.B. : j’ai eu un entretien avec mon coach concernant ma saison et un objectif de buts à atteindre à la trêve hivernale. Je m’étais fixé un objectif de marquer entre 10 et 15 buts à la trêve. Aujourd’hui, ça a été validé puisque j’en ai marqué 16. En championnat, j’en suis à 11 buts en 11 matches. C’est très bien (…) Je vais avoir un nouvel entretien avec le coach pour la deuxième partie de saison dans pas très longtemps. Je vais fixer un nouvel objectif avec le coach. J’ai déjà une idée en tête. Mais je vais le garder pour moi.

FM : collectivement, ça a l’air aussi de bien se passer dans le groupe.

C.B : je trouve qu’on a un très bon groupe si je compare à l’année dernière. Cette année, on est tous solidaires et ça m’a beaucoup aidé. On joue à deux devant. L’an passé, j’étais seul et c’était un peu plus compliqué. Cette saison, on a un bon groupe avec notamment des éléments comme Pierre Kohser, Sami Ben Amar et Medhi Moujetzky. Ce sont des personnes avec lesquelles je m’entends bien. L’attaque fonctionne bien. Ça reflète bien notre saison. Le championnat reprend. Le plus dur commence maintenant. Notre objectif est de jouer la montée. Pour le moment, on est bien parti. On veut continuer comme ça.

FM : et pourquoi pas réaliser un nouvel exploit en Coupe de France face à l’OL, après avoir éliminé Martigues. Quel a été votre sentiment lors du tirage au sort ?

C.B. : on était pratiquement tous dans le club house pour regarder le tirage au sort. La moitié de l’équipe voulait tomber sur l’OL. Certains n’attendaient que ça. L’autre moitié espérait tomber sur l’OM. Ils voulaient un gros de Ligue 1. Au moment où on a su que ce serait l’OL, tout le monde a crié de joie et était content. C’est Lyon, c’est une grosse équipe de Ligue 1. C’est un plaisir pour tout le monde. On attend tous cette rencontre à présent.

FM : comment vous préparez-vous avant ce rendez-vous ? Sentez-vous une atmosphère différente autour du club ?

C.B : tout le personnel du club est déjà focalisé sur la rencontre. Ils organisent pour que tout se déroule au mieux, notamment concernant la sécurité. Depuis le tirage au sort, ils travaillent dessus. En ce qui concerne les joueurs, on n’y pense pas. Enfin, certains y pensent. Ils sont de Lyon de base et sont supporters de l’OL. Donc certains peuvent être un peu pressés d’être à mercredi et à ce match. Mais pour le moment, on se concentre sur le championnat, où on est deuxième. On veut jouer la montée. Donc avant de penser à la Coupe de France, on se concentre sur le championnat. Même si on parle parfois du match contre l’OL dans les vestiaires, on est surtout focalisé sur notre prochain match. Le coach ne nous parle pas de l’OL, mais du match de samedi face à Espaly (entretien réalisé mercredi 8 janvier, ndlr). C’est une équipe qui va d’ailleurs affronter le Paris Saint-Germain en Coupe de France.

FM : l’OL part dans la peau du favori, mais vous aurez votre mot à dire. Selon vous, quelles sont vos chances ?

C.B. : ils sont favoris, ça on le sait. Après, Martigues (que Bourgoin a éliminé au tour précédent, ndlr) était aussi favori comme ils évoluent en Ligue 2. Mais on a mis les ingrédients qu’il fallait. On a tous été présents, que ce soit dans l’impact, ou bien défensivement et offensivement. Tout le monde a joué son rôle. Contre l’OL, on sait que ça ne va pas être le même match que face à Martigues. Il faudra en mettre et en faire trois ou quatre fois plus face à Lyon, voire même plus. On sait qu’on va beaucoup courir, qu’ils ont de gros joueurs. Ça ne va pas être facile. Mais avec la magie de la Coupe de France, on ne sait pas ce qu’il peut se passer jusqu’à la 90e. Si on arrive, en se présentant en victime, autant ne pas rentrer sur le terrain. Si on entre, en ayant les crocs, la dalle, on peut les mettre en difficultés, je pense. On sait que les grandes équipes galèrent parfois contre les plus petites. Donc pourquoi pas créer la surprise face à l’OL.

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