Espagne : et si Raúl de Tomás était le numéro 9 tant attendu par Luis Enrique ?

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Raúl de Tomás célèbre un but avec l'Espanyol @Maxppp

L'attaquant formé au Real Madrid est l'un des hommes du moment en Liga. Et il a été récompensé par un coup de téléphone de Luis Enrique...

Pour ces matchs face à la Grèce et la Suède, l'Espagne de Luis Enrique n'a pas le droit à l'erreur si elle souhaite obtenir un vol direct pour le prochain mondial au Qatar et ne pas faire escale par les barrages. Deux duels décisifs pour lesquels le sélectionneur ibérique doit en plus composer avec bon nombre de blessés, parmi lesquels Ansu Fati, Pedri, Eric Garcia, Gerard Moreno ou Mikel Oyarzabal, entre autres. L'occasion de voir de nouvelles têtes ; parmi elles, Raúl de Tomás, l'attaquant de l'Espanyol. Contrairement à la plupart des nouveaux entrants dans les listes du tacticien asturien, l'attaquant hispano-dominicain n'est pas une promesse en devenir, bien au contraire.

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Son parcours est aussi chaotique que brillant, dans la mesure où si on fait l'impasse sur ces 6 mois ratés en début de saison 2019/2020 à Benfica, qui avait déboursé 20 millions d'euros pour se l'offrir, le bilan est excellent... De ses premiers pas loin du Real Madrid, à Cordoba ou au Rayo Vallecano, en deuxième division comme en Liga, jusqu'à son retour en Espagne à l'Espanyol après cette parenthèse portugaise, avec un passage en deuxième division puis cette montée l'été dernier, dont il a été l'un des principaux artisans. De l'instabilité, mais de la réussite. Surtout, il semble répondre à un vrai besoin. C'est un buteur. Ce dont les Espagnols manquent cruellement.

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Pas une surprise, mais...

Si notre pays voisin commence enfin à sortir de vrais ailiers dribbleurs et virevoltants, et que certaines explosions de joueurs voire la naturalisation de Laporte ont permis à Luis Enrique d'aligner une défense qui tient la route, le poste de numéro 9 reste assez problématique. Alvaro Morata peine à convaincre, Gerard Moreno n'est pas toujours régulier et semble même parfois plus à l'aise sur le côté, tout comme Iago Aspas, alors que Rodrigo Moreno avait disparu des radars jusqu'à son retour pour cette trêve et reste donc une inconnue totale d'un point de vue sélection nationale. Avec ses 7 buts en 12 matchs - il est le 2e meilleur buteur du championnat derrière Benzema - RdT est un joueur redoutable dans les derniers mètres.

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Il est d'ailleurs assez difficile de le définir, puisqu'il est complet et a plusieurs cordes à son arc pour faire mal aux défenses adverses. Il peut prendre la profondeur et les défenseurs rivaux de vitesse pour s'en aller conclure devant le gardien, tout comme il peut s'élever au-dessus de la défense adverse pour reprendre un centre de la tête entouré de trois adversaires. Une polyvalence dans son jeu et des qualités techniques comme physiques qui en ont fait un des chouchous des observateurs du foot espagnol depuis des années déjà. La saison dernière, on évoquait même la possibilité de le voir revêtir la tunique rouge et jaune alors qu'il évoluait en deuxième division, tant il y avait de manques à ce poste et tant il rayonnait ! Ce n'était qu'une question de temps pour lui, et de l'autre côté des Pyrénées, les « enfin ! » ou les « c'est mérité ! » sont légion dans les colonnes d'opinion des journaux ou dans les débats à la télévision et à la radio.

Il y a-t-il vraiment une place à prendre ?

Tout ça, c'est bien beau sur le papier, et personne ne remettra en question la qualité d'un Raúl de Tomás qui, à terme, se retrouvera à nouveau dans un club du calibre de Benfica si ce n'est plus haut encore. Mais est-ce réaliste de l'imaginer titulaire de façon régulière à la pointe de la Roja ? La réponse est, à notre grand dam, plutôt négative. Tout simplement car de plus en plus, Luis Enrique donne l'impression de vouloir jouer avec un faux numéro 9, comme l'avait fait Vicente del Bosque avec Cesc Fabregas lors de l'Euro 2012. D'autant plus que l'expérience Ferran Torres en référence offensive s'avère très concluante, avec douze buts en vingt-deux sélections pour le Citizen. D'autres joueurs qui ne sont pas de vrais neufs de métier comme Mikel Oyarzabal, Dani Olmo et surtout Ansu Fati peuvent largement faire l'affaire dans ce rôle grâce à leur qualité à la finition et dans les appels.

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Du haut de ses 27 ans, en pleine force de l'âge donc, Raul de Tomas a des arguments pour prétendre à une place en sélection. Seulement, celui qui s'adonne - avec brio - à la peinture sur son temps libre arrive dans une équipe où son profil n'est plus forcément tant recherché que ça. On évoquait un « besoin » un peu plus haut dans l'article, mais si on y repense à deux fois, le coach ibère n'a peut-être pas tant besoin de lui. Du moins, pas pour avoir un rôle prépondérant. Ce coup de fil de la sélection arrive peut-être quelques années trop tard pour lui ! Ces deux rencontres sont cependant l'opportunité idéale de se montrer devant Luis Enrique, qui ne se plaindra sûrement pas d'avoir bon nombre d'alternatives à son schéma de base à disposition...

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