Des nouvelles de… Hidetoshi Nakata

Par Benjamin Khaldi
3 min.

Lorsqu'Hidetoshi Nakata s'effondre en larmes dans le rond central, à la fin du match Brésil-Japon un jour de juin 2006 en Allemagne, le pays du Soleil Levant sait que son plus grand joueur de l'histoire vient de tirer sa révérence. Un crève-cœur pour tout un peuple qui a, durant presque 10 ans, voué un véritable culte à celui que l'on considérait là-bas comme une icône vivante. À seulement 29 ans, Nakata venait de raccrocher les crampons.

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Une carrière presque 100% italienne

Ce statut d'icône, il l'acquiert lors de ses premières armes en tant que footballeur professionnel, à Bellmare en première division japonaise. Ses qualités et son talent lui ouvrent les portes de la sélection nationale, dans laquelle il conquiert vite le statut de joueur phare, et avec laquelle il parvient à se qualifier pour le Mondial 1998 en France. Ses performances lui permettent de découvrir l'Europe et la Serie A à Pérouse, qui le recrute après la Coupe du Monde. Très vite, il démontre une habileté balle au pied, et une faculté d'adaptation surprenante. Au bout d'une saison, il inscrit 10 buts et participe à 33 rencontres dans le Calcio.

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Sa deuxième saison à Pérouse ne sera finalement qu'une demi-saison, puisqu'il est recruté en janvier 2000 par l'AS Roma. La saison suivante, même s'il joue peu, il obtient le titre de Champion d'Italie avec la Louve, arraché à la Juventus à la dernière journée, le but inscrit par le Nippon face à la Juventus quelques jours plus tôt y étant pour beaucoup. La saison suivante, il est recruté par Parme, et y reste deux ans et demi, avant un prêt de 6 mois à Bologne. Revenu à Parme, il est finalement transféré à la Fiorentina en 2004, où il dispute une vingtaine de rencontres sans inscrire le moindre but. Un an avant la Coupe du Monde en Allemagne, qui sera la troisième consécutive pour lui, il est prêté à Bolton, où il disputera également une vingtaine de matches et marquera un but.

Artisan de la mondialisation du football

Mais Nakata rayonne surtout avec sa sélection nationale. Son aura est telle qu'elle fait de lui un demi-Dieu au Japon, où tous ses fans s'arrachent le moindre objet à son effigie, et où ses maillots se vendent mieux que ceux de Zidane ou Ronaldo. Seul joueur nippon à avoir disputé trois Coupes du Monde consécutives, il fait chavirer tout un peuple en 2002, quand, sous la houlette de Philippe Troussier, le Japon, lors de sa Coupe du Monde, parvient à passer le premier tour, avec Nakata aux commandes sur le terrain.

S'il a bien failli rechausser les crampons cet hiver après avoir été approché par un club emirati, c'est bel et bien lors d'une Coupe du Monde, sa dernière, en 2006, qu'il dispute l'ultime match de sa carrière. Au cours de celle-ci, il aura prouvé la montée en puissance du football asiatique. Surtout, il aura réussi presque à lui tout seul à ouvrir les yeux des grands clubs européens sur l'existence des marchés japonais et asiatiques, et des débouchés qui en découlent. Ce qui permet aujourd'hui à ce continent d'accueillir les tournées d'avant-saison de nombreuses grosses écuries du Vieux Continent. Et de permettre ainsi, aux formations asiatiques, de se frotter à l'élite européenne.

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