Mondial 2010 : la terrible humiliation subie par les Nord-Coréens

Nation la moins bien classée de la Coupe du Monde en Afrique du Sud, la Corée du Nord a été la plus grande curiosité de la compétition. Refermée sur elle-même, la sélection asiatique a suscité les plus grandes interrogations et a été au cœur d'innombrables rumeurs. La première faisait état de joueurs quasiment tous issus de l'armée nord-coréenne et dotés d'un physique hors-norme. Puis il fut question d'une fugue de plusieurs éléments de la sélection. Bref, autant de bruits qui ont alimenté un parcours plutôt mouvementé des hommes de Kim Jung Hun. Mais rien de comparable à ce qui les attendait à leur retour au pays

Car si sur le papier les Nord-Coréens n'avaient aucune chance dans le groupe de la « mort » composé du Brésil, du Portugal et de la Côte d'Ivoire, les dirigeants locaux n'ont visiblement pas supporté l'humiliation subie au Mondial. Craignant une débâcle face au Brésil, les médias locaux avaient décidé dans un premier temps de ne pas diffuser le match. Battus seulement 2 buts à 1, les Coréens ont alors enthousiasmé leur gouvernement qui, selon Radio Free Asia a alors opté pour retransmettre en direct la rencontre contre le Portugal. C'est alors que tout bascula.

Corrigés par la Seleçcão (0-7), les partenaires de Jong Tae Se se sont alors attiré les foudres des décideurs locaux. Après la rude défaite, la télévision officielle du pays a stoppé la diffusion sans un mot et la rencontre contre les Ivoiriens n'a pas été retransmise. Rentrés chez eux, les Mondialistes ont alors subi une énorme humiliation. Si Jong Tae-se et An Yong-Hak y ont échappé étant donné qu'ils sont natifs du Japon, le reste des troupes s'est rendu au Palais de la Culture des Peuples afin d'être présenté à 400 personnes qui les ont insultés durant six heures. Un sacré calvaire, qui a été encore plus terrible pour le sélectionneur.

Présent lors du lynchage public, le ministre des Sports Park Myung Chul a clairement invité tous les joueurs à rejeter la faute sur leur entraîneur. Un Kim Jung Hun qui avait déjà un membre du Parti du Travail (seul parti autorisé en Corée du Nord, Ndlr) collé à lui lors du voyage en Afrique du Sud. Résultat, ce dernier a tout simplement été exclu du Parti et envoyé aux mines avec pour motif d'avoir « trahi Kim Jong Il », le dictateur en place. Comme quoi la Coupe du Monde n'a pas été un mauvais souvenir uniquement pour les Bleus...