À la découverte de l’Indian Super League, le futur championnat indien

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Le Salt Lake Stadium de Calcutta va être rénové spécialement pour l'ISL @Maxppp

À partir de septembre 2014, l'Inde va lancer un nouveau championnat de football. Gros plan sur une initiative originale et attractive afin de promouvoir le ballon rond dans cette région du monde.

Sport universel et fédérateur, le football traverse les frontières en cette période de Coupe du Monde au Brésil. C'est le cas en Inde où la ferveur autour du Mondial est importante. D'ailleurs, des dispositifs spéciaux ont été mis en place. Des salles avec des écrans géants ou encore des applications pour smart phone ont été lancées afin que la population locale puisse elle aussi vivre cet évènement pas comme les autres au Brésil. Le Brésil où justement l'équipe nationale indienne aurait pu disputer sa première Coupe du Monde en 1950. Qualifiés, les Bhangra Boys avaient en effet déclaré forfait. L'une des raisons évoquées était le fait que la FIFA refuse que les Bleu et Orange jouent pied nus. Depuis, l'Inde, 154e nation au classement FIFA, n'a jamais eu l'occasion de participer à cette épreuve mythique. Cela est notamment dû au fait que le football n'est pas vraiment développé dans cette région du monde.

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Pour remédier à cela, l'Inde tente depuis quelque temps de faire évoluer son championnat. S'il existe depuis 1996, il a été nommé I-League en 2007 afin de le rendre plus professionnel. Un autre projet lancé par la Fédération de football All India et son partenaire de marketing IMG-Reliance a vu le jour récemment : l'Indian Super League. Une initiative visant à promouvoir le football mais également à faire progresser le niveau de ce sport dans cette région du monde. Un projet qui ne plaît pas à tout le monde puisque selon certains observateurs il menace la I-League, le championnat national reporté en décembre pour ne pas subir trop de concurrence. Quoi qu'il en soit, après un premier échec en 2012, ce championnat novateur devrait débuter le 19 septembre 2014. Ainsi, huit franchises s'affronteront entre septembre et novembre 2014, soit deux mois.

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Les stars d'hier pionnières

Pour donner un coup de projecteur à ce nouveau projet, les investisseurs veulent s'appuyer sur des renforts de calibre européen voire international. Mandaté pour attirer des grands noms, l'agent français Bruno Satin vise des entraîneurs " de haut niveau, pour l'impact marketing, mais qui peuvent être aussi d'anciens joueurs pour une première expérience ou des coaches aguerris sans contrat". Les noms de Marcel Desailly et Peter Schmeichel avaient été cité il y a quelques temps. L'Indian Super League va aussi s'appuyer sur des joueurs connus et draftés comme en MLS ou en NBA. Ils permettront au championnat indien d'avoir de la visibilité et un intérêt médiatique et footballistique. Car en effet, chacune des formations seront avant tout composées de joueurs locaux, le but étant de les faire progresser. Pour permettre cela, une soixantaine de joueurs étrangers devraient être recrutés. C'est en tout cas la mission qui a été confié à Bruno Satin. Interrogé par L'Equipe, ce dernier a dressé le profil des joueurs ciblés : «En France, de bons joueurs en fin de carrière et des joueurs de L2 en fin de contrat et sans offre pendant le mercato. L'Inde adore la Premier League mais on devrait plutôt piocher dans des Championnats moyens, la Scandinavie, l'Europe de l'Est et pourquoi pas l'Amérique du Sud pour des prêts.»

Dans ce style là, on peut citer Pierre Boya, attaquant camerounais âgé de 30 ans. Déjà passé par le Liban et l'Albanie, il a rejoint le club de Mohun Bagan. Concernant les joueurs-vedettes, il pourra a priori n'y en avoir qu'un seul par équipe. Comme Fabio Cannavaro et Jay-Jay Okocha, Robert Pirès faisait parti du projet qui avait avorté en 2012. Le Champion du Monde 98 en sera bien cette année. Agé de 40 ans, il va sortir de sa retraite et rechausser les crampons avec le club de Bombay. Comme lui, Luis Garcia, 36 ans, va participer à cette aventure comme il l'a tweeté : «Je suis très heureux de partager avec vous mon nouveau défi. J'ai décidé de rejoindre l'Atlético de Kolkata». Agent licencié par la FIFA, Baljit Rihal est satisfait de cette nouvelle arrivée comme il l'a expliqué à Sky Sports : «Je pense que c'est une étape très importante pour le football indien et encore plus en raison des liens de Garcia avec l'Alteltico Madrid. C'est aussi une grande déclaration d'intention de la part des organisateurs car il s'agit quand même d'un ancien joueur de Liverpool et Liverpool est très connu en Inde. Qu'il soit un vainqueur de la Ligue des Champions rend son arrivée encore plus grande car la Ligue des Champions est regardée par des dizaines de millions de personnes et Garcia est un nom que les fans indiens connaissent».

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La démesure a un prix

Outre Robbie Fowler et Michael Chopra, on retrouve David James, Dwight Yorke, Fredrick Ljunberg et Hernan Crespo parmi les autres joueurs ciblés d'après Baljit Rihal. Quoi qu'il en soit si l'initiative est admirable et la formule attractive, les responsables de ce projet devront tout de même mettre la main à la poche pour attirer ces joueurs. Niveau salaire, les vedettes devraient recevoir une compensation financière intéressante. Par exemple, Robert Pirès devrait toucher la somme de 620 000 euros par mois. Les autres joueurs étrangers moins connus eux ne seront pas en reste. Un montant de 10 000 euros mensuel est évoqué. Autre effet de la mise en place de l'Indian Super League : les infrastructures seront rénovées. Ce qui sera le cas du Salt Lake Stadium à Calcutta. Une enceinte d'une capacité maximale de 120 000 places. Interrogé dans The Indian Express, le Ministre des Sports Madan Mitra a précisé : «Le gouvernement coopérera. Leurs plans sont logiques et nous les acceptons. Nous devons changer la pelouse synthétique avant la Coupe du Monde U17 en 2017. Mais nous avons encore le temps après la première édition de l’Indian Super League». Un championnat qui servira donc de répétition à l'Inde qui va accueillir pour la première fois une compétition internationale majeure en 2017. L'Indian Super League va donc permettre de poser les jalons du football de demain dans un pays où le football est en développement. Si le pari est osé, la méthode est-elle efficace ? Seul l'avenir nous le dira.

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