Ces joueurs partis au clash avec leurs propres supporters

Par Quentin Dagbert
6 min.
Neymar, Turan, Belhanda et Evra, les bons exemples @Maxppp

Pour un maillot à terre, un bras d'honneur, une insulte ou une déclaration impertinente, les joueurs peuvent se retrouver au cœur d'un conflit avec leurs propres supporters. Rien que cette saison, Xhaka (Arsenal), Marcelo (OL), Belhanda (Galatasaray) et Neymar (PSG) auront provoqué les foudres des fans. Mais ce ne sont pas les premiers, ni les derniers...

En octobre dernier, Granit Xhaka sort sous les sifflets de l'Emirates Stadium. Ses propres supporters se retournent contre lui. L'incident a lieu à l'heure de jeu, après l'égalisation de Crystal Palace pour le 2-2, alors que Arsenal menait 2-0. Unai Emery décide de remplacer le Suisse qui ne fait pas un bon match. Vexé, le joueur quitte la pelouse en marchant et jette son brassard vers Aubameyang. Les sifflets du public sont de plus en plus forts et font craquer Xhaka, qui répond aux supporters des Gunners en mettant sa main à l'oreille, pour en demander plus, ironiquement bien entendu. Xhaka finit enfin son show en enlevant son maillot et en rentrant directement aux vestiaires, sans passer par le banc. Depuis, le milieu de terrain est en quelque sorte banni chez les Gunners, malgré ses appels du pied pour se racheter.

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Belhanda, Marcelo et... Neymar

Un bien triste événement, qui en rappelle d'autres, forcément. Cette même année, Younès Belhanda s'est également mis ses propres supporters à dos, ceux de Galatasaray. Lors d'un remplacement en cours de match, face au Real Madrid en Ligue des Champions, lui aussi a subi les sifflets du public. En réaction, le Marocain lâche quelques insultes, facilement lisible sur ses lèvres... Du côté de l'Olympique Lyonnais, cette année aussi on s'est brouillé avec un de ses joueurs. Il s'agit de Marcelo, le défenseur brésilien. Chahuté à l'aéroport après une défaite à Benfica en Champions League d'abord puis, plusieurs fois en Ligue 1, le joueur de 32 ans a fait l'objet de nombreuses insultes, parce qu'il a voulu y répondre, à chaque fois.

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Un silence est d'or, parfois. Quand Neymar vit un été très compliqué entre affaire extra-sportive et rumeur mercato l'envoyant au Barça, le principal intéressé sort du silence pour remettre de l'huile sur le feu. Lors d'une interview, il déclare que son meilleur souvenir de football reste la 'remontada' du Barça, contre le PSG. Les supporters parisiens vont évidemment prendre les choses à cœur, et à la reprise de la Ligue 1, même si Neymar est finalement resté à Paris, ses déclarations et ses envies d'ailleurs vont être dévastatrices. Banderoles, chants, sifflets et insultes anti-Neymar descendent des travées du Parc des Princes. À tel point que le Brésilien lâchera après une rencontre : «maintenant, je sais que je vais jouer tous les matches à l'extérieur».

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Les dégâts de la 'remontada'

À Paris toujours, en 2017, justement après cette fameuse 'remontada', quelques supporters du Paris Saint-Germain se sont rendus à l'aéroport du Bourget pour demander des explications aux joueurs, à leur retour. Parmi eux, Thiago Motta, attendu par une dizaine de fans, prend la fuite après avoir renversé l'un d'entre-eux avec sa voiture. Une défaite peut énerver les fans, mais des fois, seul un 'like' sur Twitter peut suffire. Demandez à Thomas Meunier, le défenseur belge, qui après avoir 'liké' les photos d'un tifo marseillais, s'est fait insulter de tous les noms par les Parisiens.

Chez les rivaux, les Marseillais, on a aussi détesté ses joueurs, parfois. L'exemple le plus récent et le plus parlant est forcément celui de Patrice Evra, qui avait tout simplement adressé un violent coup de pied à la tête d'un supporter phocéen lors d'un déplacement au Portugal, à Guimarães. À l'échauffement, après de multiples échanges houleux, certains fans de l'OM enjambent la barrière qui les sépare du terrain pour se ruer vers le joueur, qui n'a pas hésité à répondre avec ses pieds. Avant même le coup d'envoi, alors qu'il prend place sur le banc de touche, le défenseur est exclu du match par l'arbitre. Une première dans l'histoire de la compétition de la Ligue Europa.

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Cantona a manqué le titre

Toujours à Marseille, on se souvient de deux épisodes où Franck Ribéry en 2006 et Mathieu Valbuena en 2012, alors au bord de leur voiture, se sont énervés contre les fans, venu les chahuter dans des moments difficiles. Enfin, c'était une autre époque, mais on se souvient également d'Eric Cantona, qui portait le maillot des Olympiens en 1989, année où l'OM va être Champion de France. Mais Cantona ne participera pas à la fête car en janvier de cette saison, il jettera son maillot à terre pour signifier son mécontentement à son entraîneur Gérard Gili, qui l'a sorti au cours d'un match amical contre le Torpedo Moscou. Il est alors sanctionné par son club, hué par les supporters, et prêté le mois suivant aux Girondins de Bordeaux.

Djamel Belmadi, lui aussi, une dizaine d'années plus tard, avait aussi craqué face aux fans marseillais qui étaient injurieux envers lui. Sa réponse fut même originale. En jetant sa chaussure en direction des tribunes, il a provoqué la foudre des Phocéens. Dans l'autre sens, un transfert vers Marseille peut aussi énerver les fans. On se remémore de Dimitri Payet qui était parti au clash avec les dirigeants de West Ham pour forcer son départ à l'OM. Ce à quoi les supporters londoniens ont répondu par des jets d’œufs, des maillots piétinés et des chants d'insultes. Le Français avait même été placé sous protection 24h sur 24 par le club anglais, avant de filer.

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«Je suis prêt à les affronter un à un»

En Italie, on se souvient d'un gros clash entre Mauro Icardi et les fans de l'Inter il y a quelques années. L'attaquant argentin s'est retrouvé dans l’œil du cyclone après la sortie de son autobiographie où il raconte un face-à-face tendu qui se serait passé en février 2015 à l'issue d'une défaite de l'Inter. Mauro Icardi explique être allé à la rencontre des fans en colère et avoir voulu donner son maillot à un enfant. Mais un leader de la Curva Nord (groupe ultra intériste) aurait repris le cadeau et l'aurait jeté à l'attaquant. « Je suis prêt à les affronter un à un. J'ai grandi dans un quartier d'Argentine avec le plus haut taux de criminalité. [...] Je leur ramène 100 criminels d'Argentine qui les tueront où qu'ils soient, alors on verra », lâche l'actuel buteur du PSG. Des paroles qui n'ont évidemment pas été appréciées par les ultras de l'Inter, qui lui en ont fait voir de toutes les couleurs.

Même durant les compétitions internationales, un joueur peut être sifflé par le public de son propre pays. Durant l'Euro 2016, Arda Turan a vécu un calvaire. Décevant sur le terrain, au point de se faire huer par le parcage turc, notamment contre l'Espagne. Après coup, il a tenté d'arranger la situation en s'excusant publiquement pour ses piètres performances. Des excuses, Fabricio, lui, n'en a pas fait. Aux sifflets contre lui, le Brésilien a répondu par des doigts d'honneur en direction des fans du SC Internacional (Brésil). Pire encore, quand l'arbitre a vu son geste, il a dégainé le carton rouge et le joueur a pété un plomb, jusqu'à jeter son maillot à terre. Après ça, son club l'a suspendu puis transféré au prochain mercato.

Pour plus de détails, Foot Mercato revient sur ces histoires de clash dans la vidéo qui se trouve en haut de l’article. Et vous, avez-vous d'autres exemples de joueurs qui se sont clashés avec leurs propres supporters ?

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