Info FM, Frédéric Piquionne : «Le derby est toujours un match très particulier»

«Un derby ça ne se joue pas ça se gagne». Une phrase que l'on a coutume d'entendre à l'approche d'un derby. Et l'Olympique Lyonnais comme l'AS Saint-Étienne n'échappent pas à cette règle. Dimanche, les deux frères ennemis se retrouvent pour un choc qui promet d'être explosif. Bien sûr, la rivalité et la lutte pour la suprématie régionale entre les deux clubs n'y sont pas étrangères. Les tacles entre les présidents ou les actes anti-stéphanois ou anti-lyonnais non plus. Mais il faut surtout se rappeler que ce match sera le dernier derby de l'histoire au stade de Gerland pour comprendre à quel point il aura une saveur particulière. Les Gones comme les Verts seront forcément remontés à bloc. Un sentiment que connaît bien Frédéric Piquionne. Comme Bafétimbi Gomis, Jérémy Clément ou encore François Clerc, il a porté le maillot des deux clubs. Pour le natif de Nouméa, sa carrière l'a d'abord menée dans le Forez. C'est là-bas qu'il a littéralement explosé entre 2004 et 2007, (28 buts en 101 matches). Cette année-là, l'OL a formulé une offre. Une proposition refusée par les Stéphanois qui ne souhaitaient pas renforcer l'ennemi de toujours. Lyon a finalement misé sur Milan Baros et Piquionne, dont les relations avec les Verts s'étaient envenimées à ce moment-là, a rejoint l'AS Monaco. Un an après ce rendez-vous manqué, il a débarqué entre Rhône et Saône.

Très vite, il a été qualifié de "traître". Une étiquette pas toujours évidente à assumer. Mais Frédéric Piquionne a relativisé comme il nous l'explique : «Je n'ai rien ressenti car c'est juste du football. C'est comme ça. Il y en a eu et il y en aura d'autres qui joueront pour les deux clubs». Malgré tout, ce statut lui permet de comprendre mieux que quiconque l'importance d'un derby. Une rencontre qui commence bien avant le coup d'envoi le Jour J. «C'est un match particulier. Dès le début de la semaine, on vous fait ressentir à Lyon ou à Saint-Étienne que c'est la semaine du derby et qu'il ne faut pas se rater». La ferveur des supporters est à son paroxysme à cette occasion. «Le stade est à guichets fermés à chaque fois. L'ambiance est électrique. C'est une grosse passion, que ce soit pour les supporters de Saint-Étienne ou ceux de Lyon». Si le contexte entourant ce match est spécial, l'état d'esprit des joueurs est forcément différent. «Un derby ça se remporte, confie Frédéric Piquionne. Malgré les positions au classement, le derby est toujours un match très particulier pour les deux équipes. Il est toujours très disputé».

Pour lui qui a joué pour l'ASSE puis l'OL, les souvenirs sont forcément nombreux. «Mon pire match, c'était avec Lyon. J'avais pris un carton rouge (1-1, 1er février 2009). Mon meilleur souvenir, c'est le match à Saint-Étienne lors de la saison 2004-2005 (défaite 3-2, 3 octobre 2004). On avait failli gagner à domicile. Mais finalement, on avait perdu en fin de rencontre». Il faut dire qu'à son époque l'Olympique Lyonnais dominait le football français. Mais les débats se sont équilibrés ces dernières saisons. «C'est vrai que j'ai connu les deux clubs. J'en ai remporté avec Lyon. J'en ai aussi perdu avec Saint-Étienne à l'époque puisque l'OL avait la meilleure équipe en France. Maintenant, ça s'équilibre un peu. On voit que les deux équipes cherchent quand même à se battre pour la suprématie». Deux formations qui pointent d'ailleurs toutes les deux à 22 points après 12 journées. L'enjeu du match de dimanche sera donc colossal. Actuellement en Inde où il évolue à Mumbai City, Frédéric Piquionne continue d'avoir un œil sur le parcours de ses deux anciens clubs : «L'AS Saint-Étienne, c'est une équipe qui est dans la continuité avec un très bon entraîneur. Il fait du très bon travail. Malgré les difficultés lyonnaises, on s'aperçoit qu'ils sont aujourd'hui deuxièmes du championnat. Je pense que ça va être un match assez disputé parce que les deux équipes sont bonnes. Que le meilleur gagne !» Réponse dimanche soir...