Atalanta : comment Gian Piero Gasperini a terrassé l’OM de Jean-Louis Gasset

Par Valentin Feuillette
4 min.
Gian Piero Gasperini, entraîneur de l'Atalanta @Maxppp

Gian Piero Gasperini a pris quelques décisions qui sont passées inaperçues mais qui ont cruellement fait mal à l’Olympique de Marseille. Avec un système modifié, l’entraîneur italien a appuyé exactement où cela faisait mal. Focus sur le succès tactique de la Dea face à l’OM.

«Les améliorations sont infinies, nous devons tout améliorer par rapport au match aller, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour préparer le match, nous jouons beaucoup d’un point de vue tactique». Gian Piero Gasperini l’avait promis et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Le plan tactique a fait la grande différence jeudi soir, lors de la demi-finale retour de la Ligue Europa, entre l’Atalanta et l’Olympique de Marseille (3-0), sur la pelouse du Gewiss Stadium. Si le génie tactique de l’entraîneur italien n’est plus à prouver, la préparation de cette rencontre décisive pour une place en finale a frôlé la perfection. Domination totale de la Dea dans tous les compartiments du jeu face à une équipe de l’OM complètement dépassée par les événements. Mais concrètement au-delà de l’impact de jouer à domicile un match retour, comment certaines décisions tactiques prises à la dernière minute par Gasperini et son staff ont-elles considérablement changé l’issue de cette affiche ?

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En même temps, l’enjeu était historique pour l’Atalanta qui ne cesse de développer son projet sportif efficacement depuis plusieurs années sous la houlette du double propriété composée de la Famille Percassi et du fond d’investissements américain Bain Capital de Stephen Pagliuca : «Nous jouons beaucoup de matches, ce n’est pas facile de toujours jouer à son meilleur niveau, il y a des matches dans lesquels on a du mal mais ce soir a été une bonne victoire. Je l’ai déjà dit hier, il y avait une ville autour de nous, quand il y a ces émotions et ces énergies, c’est clair que les joueurs le perçoivent comme un match spécial. C’est un exploit historique pour nous, nous l’avons aussi célébré après Liverpool, après le Sporting. La Ligue Europa est prestigieuse», s’est réjoui l’entraîneur italien en conférence de presse. La joie était totale dans les rues de Bergame cette nuit. Cette finale à venir en Ligue Europa est le fruit de l’immense travail de Gian Piero Gasperini depuis huit ans dans ce club lombard qui compte dans son palmarès qu’une Coupe d’Italie.

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Des changements discrets mais concrets

Première surprise sur la feuille du match, le défenseur italien, Giorgio Scalvini, a débuté sur le banc. En effet, Gian Piero Gasperini a joué la carte du décalage en redescendant le milieu de terrain et capitaine, Marten de Roon, au sein du trident défensif aux côtés de Isak Hien et Berat Djimsiti. Annoncé titulaire en numéro 10, Teun Koopmeiners est aussi redescendu d’un cran dans une position de milieu relayeur. Avec ces deux choix qui paraissent anodins, l’entraîneur italien a principalement ajouté des qualités techniques notamment à la relance rapide depuis sa défense. L’impact a été immédiat avec un collectif huilé utilisant parfaitement les espaces sur les côtés et dans l’axe en construisant depuis l’arrière du bloc : «C’est notre ADN, il y avait toutes les conditions pour jouer un jeu offensif, avec un trident composé d’attaquants. C’était une force, même si on aurait pu être plus concret, on a gardé le jeu ouvert jusqu’au 2-0 de Ruggeri», a expliqué Gasperini qui a décidé de la jouer offensif et agressif d’entrée de jeu en alignant volontairement des profils offensifs plus bas. Mais la plus grosse rareté tactique décidée par Gasperini jeudi soir réside sur les lignes offensives. Généralement, le tacticien de 66 ans aligne deux joueurs offensifs en pointe parmi ses trois cadres de l’attaque (Gianluca Scamacca, Ademola Lookman et Charles De Ketelaere).

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Alors que le Nigérian était donné remplaçant, le staff bergamasque a finalement décidé d’aligner les trois directement, transformant le traditionnel 3-4-1-2 en 3-4-3 beaucoup plus offensif avec un buteur en pivot qui décroche et casse la défense, entouré de deux ailiers créateurs et rapides. Une recette cruellement efficace contre l’OM : «Il y a déjà une petite pensée pour la finale, même s’il nous reste quelques matchs à jouer. Je pense que ce sera un événement historique pour des équipes comme la nôtre qui n’ont pas les chiffres pour pouvoir gagner. C’est vraiment incroyable, mais c’est de bon augure pour tout le monde. Certains pensent qu’il faille nécessairement la création des Super Leagues mais l’exemple de l’Atalanta peut donner de l’espoir. Le football est beau grâce à la méritocratie, pas à cause du palmarès génétiquement acquis», a conclu l’entraîneur italien après un énième chef d’œuvre tactique doublé d’une gestion parfaite de son groupe. Place désormais aux prochaines semaines qui s’annoncent rudes avec une affiche en Serie A contre l’AS Roma, une finale de la Coppa contre la Juventus avant le match de l’année contre le Bayer Leverkusen sur la pelouse de la Dublin Arena.

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