Ligue des Champions : comment les nouveaux droits TV vont chambouler la L1

Si beIN Sports et Canal + tirent la langue depuis que SFR Sport a raflé les droits TV de la Ligue des Champions, les clubs français peuvent avoir le sourire. Cette future manne assure aux futurs qualifiés français en LdC un sacré pactole à la vue des promesses mises en place par l’UEFA pour la nouvelle formule de la compétition dès 2018.

Par Sébastien DENIS
4 min.
Le PSG va gagner plus d'argent en Ligue des Champions @Maxppp

C’est un véritable tremblement de terre qui a secoué le football français ce matin et plus particulièrement le paysage audiovisuel. Exit beIN Sports et Canal + à partir de 2018 et place à SFR Sport qui remporte la diffusion exclusive de la Ligue des Champions pour trois ans moyennant un chèque annuel d’environ 350 M€. Si les passionnés de foot français non abonnés à SFR Sport vont tirer la langue et devoir sortir le porte-monnaie, les directeurs financiers des gros clubs de L1 peuvent avoir le sourire. Cet accord, conjugué à celui de BT en Angleterre pour des sommes équivalentes et à ceux des gros pays européens, garantit aux trois premiers de Ligue 1 une augmentation significative de leurs revenus dès 2018.

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Car si l’UEFA a lancé un vaste appel d’offres de par l’Europe pour valoriser encore plus la plus prestigieuse des compétitions européennes, cette dernière en profite également pour remettre en question l’organisation même de la compétition. Cette décision a d’ailleurs fait grincer des dents en France notamment du fait d’une mesure phare qui va pénaliser les clubs français durant cette période. Les 4 premières nations de l’indice UEFA bénéficieront durant cette période de quatre qualifiés d’office pour la phase de poules de la Ligue des Champions, contre seulement trois à la France, cinquième pour au moins les trois prochaines années.

L'UEFA promet une forte revalorisation des gains de la LdC

Au-delà de la mise en place de cette mesure pour le moins contestée dans l’Hexagone, les clubs français (au moins les deux premiers) pourront donc se consoler à la vue des montants qu’ils pourront récupérer à partir de 2018. Si on prend en considération l’inflation des droits en France et en Angleterre pour cette période (plus de 2,5 fois), on peut clairement envisager un gain énorme des revenus générés en Ligue des Champions par rapport à la version actuelle de la compétition si l’on se fie au communiqué publié par l’UEFA il y a quelques mois. « La redistribution financière envers les clubs sera augmentée de manière significative pour les deux compétitions. Un nouveau système de redistribution financière à quatre piliers est adopté (prime d’engagement, performances dans la compétition, coefficients individuels des clubs et part de marché). Il va revaloriser les performances sportives alors que le "market pool" va baisser. » La prime d’engagement (qui est la même pour tous les clubs qualifiés pour la phase de poules de la Ligue des Champions et qui s’élève cette saison à 12,7 M€) devrait augmenter. Idem pour la victoire et le nul en phase de poules ainsi que pour les primes de qualification pour les tours suivants.

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Pour profiter au maximum de cette nouvelle manne, il faudra évidemment que les clubs français engagés soient performants. Mais si l’on prend en compte les performances de Monaco et du PSG en LdC cette saison (de l’ordre respectivement de 64 M€ et de 56 M€, les deux clubs peuvent espérer chacun plus de 100 M€ dès 2018, et ce, même si le pool TV diminue (pour rappel, les équipes engagées encaissent également une part du pactole lié aux droits télévisés en fonction de la valeur de leur marché national qui dépend du nombre de matches joués dans la compétition, du classement dans son championnat national la saison précédente). De quoi donner encore plus d’importance à la qualification pour la Ligue des Champions en Ligue 1.

Dès la saison prochaine, entre le PSG, Monaco et Nice qui voudront conforter leur place en championnat, le retour attendu de l’OM, l’OL qui va tenter de relancer la machine après une saison décevante en L1, et pourquoi pas un autre invité mystère (Lille, Bordeaux, Saint-Étienne ?), ils seront nombreux à candidater pour l’une des trois lucratives places qualificatives pour la Ligue des Champions. Dès lors, le fossé pourrait se creuser entre les clubs tout puissants qualifiés en Ligue des Champions et ceux qui ont échoué à la course à la qualification. De quoi revoir le bon vieux concept du dégraissage de fin de saison pour renflouer les caisses du club et pour rééquilibrer les comptes d’une équipe qui n’avait pas prévu ce type d’accident industriel. Une bonne nouvelle pour les gros clubs français, moins pour les clubs voulant créer la surprise…

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