FC Barcelone-Real Madrid : les notes du match

Après deux défaites face au FC Barcelone en Liga cette saison, le Real Madrid a pris sa revanche sur son rival au meilleur des moments, ce mercredi soir, en finale de Coupe du Roi, à Mestalla, à Valence, en l'emportant (1-2). Le onze merengue entrait parfaitement dans la partie. Gareth Bale allumait les premières mèches (5e, 7e), mais manquait de réussite dans ses prises d'initiatives. Angel Di Maria, à la conclusion d'un superbe et supersonique contre mené par Isco et Karim Benzema, trouvait lui le chemin des filets, d'un tir croisé à ras de terre ne laissant aucune chance à Pinto (0-1, 10e). L'Argentin aurait même pu aggraver la marque quelques minutes plus tard à la conclusion d'une action d'école, mais son tir trop écrasé n'inquiétait pas le portier catalan (19e).

Face à des Madrilènes en confiance et bien organisés en bloc, les Blaugrana, incroyablement vulnérables en défense, réagissaient tant bien que mal, mais Jordi Alba, de la tête (23e), butait sur Iker Casillas. Neymar (25e) et Xavi (27e), eux, n'accrochaient pas le cadre. Lionel Messi, très discret pendant près d'une demi-heure, sortait de sa boîte. Seulement, la Pulga pêchait dans la finition (35e, 42e) et le score n'évoluait pas avant la pause. Au retour des vestiaires, la Casa Blanca manquait une sérieuse occasion de doubler la mise, le tir de l'extérieur du gauche de Bale échouant dans le petit filet de Pinto (49e). Messi plaçait un coup franc au-dessus (50e), mais le Real continuait à se procurer les meilleures situations par Bale (54e), Sergio Ramos (61e), Xabi Alonso (63e) et Benzema (67e). Mais à laisser passer sa chance, la formation de Carlo Ancelotti permettait aux protégés de Gerardo Martino de continuer à y croire.

Et Marc Bartra, en difficulté défensivement, égalisait de la tête, sur un corner de Xavi, au moment où l'on s'y attendait le moins (1-1, 68e). Un air de K.O. flottait alors sur la pelouse de Mestalla. La frappe de Bale obligeait Pinto à une parade (72e). Celle de Luka Modric trouvait elle le poteau du gardien espagnol quelques minutes plus tard (81e). Le Brésilien Adriano, entré en jeu à la mi-temps en lieu et place d'un Alba blessé, forçait Casillas à s'interposer (84e). La partie basculait sur un exploit de Bale balle au pied. L'ancien Spur effectuait une course de plus de 60 mètres, déposait Bartra et s'en allait battre Pinto de près (1-2, 85e). Le sort de cette finale en était jeté, le poteau sauvant un Casillas battu par Neymar (90e). Score final (1-2). Le Real Madrid décroche son premier titre de l'exercice, espérant toujours la Décima et luttant encore pour la Liga face à l'Atlético Madrid. De son côté, le FC Barcelone devra sans doute se résoudre à une saison blanche...

L'homme du match : Gareth Bale (8) : ce match était taillé pour l'un des joueurs les plus chers du monde. Le Gallois a été une menace permanente pour la défense affaiblie du Barça. Sa vitesse a gêné Bartra, Mascherano et Busquets, permettant à sa défense et à son milieu d'avoir toujours une solution vers l'avant. Il n'a pas toujours eu de réussite sur ses frappes (5e, 7e, 54e, 72e) et a parfois pêché par excès d'individualisme (49e). Mais comment lui en vouloir après son but, celui de la victoire, au terme d'une chevauchée folle de plus de 60 mètres (85e).

FC Barcelone :

• Pinto (4,5) : le poste de gardien a ceci de cruel qu'il est extrêmement ingrat. Sans avoir eu à s'employer outre-mesure, hormis sur ces frappes de Benzema (66e, 87e) et Bale (72e), le portier catalan a encaissé un but entaché d'une légère faute de main (11e) avant de partir à la pêche loin de ses buts (34e, 67e), heureusement sans conséquence. Frustrant, d'autant plus dans un tel match. Impuissant lorsque Bale se présente seul face à lui sur le second but du Real (85e).

• Alves (4) : pas vraiment dans un grand soir, il a été mis au supplice défensivement pas Gareth Bale (6e, 36e). Prenait pourtant son couloir offensivement pour centrer (15e, 23e), sans grand succès toutefois. Une perte de balle anodine qui coûte cher et offre l'ouverture du score au Real Madrid (11e).

• Mascherano (3) : le jour et la nuit comparé à son tout jeune acolyte de la défense centrale du Barça. En difficulté face à Bale (7e) puis totalement absent des débats sur l'ouverture du score du Real Madrid (11e). Toujours un temps de retard par la suite. Écopait d'un carton jaune (53e).

• Bartra (4,5) : auteur d'un bon match jusque-là, solide derrière, bon à la relance, dangereux à la frappe (65e) puis buteur de la tête (68e), prenait un boulevard de la part de Gareth Bale après l'avoir pourtant copieusement chahuté (86e), avant que le Gallois n'inscrive le deuxième but du Real. Remplacé par Alexis (87e) qui n'aura pas le temps de se mettre en valeur.

• Alba (6) : l'un des rares à avoir surnagé ce mercredi soir. D'excellentes montées (4e) conclues par de bons centres (25e), une tête cadrée (23e) et de bons retours, vainement d'abord sur le premier but (11e) avant de sauver les siens en contrant une frappe d'Isco (36e). Remplacé par Adriano (5) à la pause, ce dernier aura clairement joué un ton en dessous malgré sa belle présence offensive.

• Busquets (4,5) : sans être réellement passé à côté de son match, il n'a été qu'un élément au sein d'un collectif perdu, ne posant pas sa patte sur le milieu de terrain. Des transmissions réussies mais une récupération pas toujours au niveau, et un manque de génie à la relance. Suffisant en Liga, pas en finale de Coupe face au Real.

• Xavi (5,5) : sa qualité de passe et sa vision du jeu ont permis au Barça de faire illusion au milieu de terrain en contrôlant le ballon. Que ce soit dans les pieds ou sur de longs ballons, l'intelligence de ses transmissions à su obliger le bloc madrilène à s'adapter. Sans que les éléments offensifs ne finissent le travail. Il offre le but de l'égalisation à Bartra sur corner (68e).

• Iniesta (6) : peut-être le seul Catalan a ne jamais avoir baissé les bras. Extrêmement agressif sur le porteur du ballon, impeccable dans ses transmissions, a su créer le décalage à plusieurs reprises (4e, 21e, 30e). Même bousculé, il n'abdiquait pas, comme lorsqu'il est mis au sol dans la surface du Real mais parvient à ressortir le ballon pour permettre aux siens de se procurer une occasion (42e). Un état d'esprit irréprochable qui n'aura toutefois pas suffi à faire pencher la balance.

• Neymar (4) : le prodige brésilien n'a pas su élever son niveau de jeu pour parvenir à se mettre à la hauteur de l'évènement. Quelques fulgurances sans lendemain (3e, 13e, 27e), un carton jaune bêtement obtenu après un accrochage avec Pepe et Coentrão (18e). Une demi-occasion sur cette tête bien trop effleurée et croisée (25e). Le poteau sortait sa dernière tentative (90e), mais c'était trop peu.

• Messi (4,5) : s'il a montré une plus grande implication et une meilleure présence dans le jeu de son équipe que lors de ses dernières sorties, Lionel Messi n'a pourtant fait le travail qu'à moitié. Des appels difficiles à servir (5e) puis quelques tentatives en solitaire (22e, 32e) et plusieurs frappes sans danger (35e, 42e). S'est battu comme un beau diable après la pause bien qu'il ne fasse pas la différence.

• Fabregas (4) : n'est jamais réellement rentré dans son match. Tentait de se mettre au cœur du jeu en début de match, évoluant parfois en relayeur, remisant en une touche de balle, il finissait par disparaître complètement après ce centre au cordeau qui ne trouvait pas preneur (21e). Remplacé par Pedro (60e). Une entrée aussi timorée que son prédécesseur, n'a pas pesé sur le défense madrilène.

Real Madrid :

• Casillas (6) : le capitaine merengue n'a pas eu grand-chose à faire, mais il a su rester vigilant sur une passe en profondeur d'Iniesta (5e), des centres d'Alves (6e, 66e), une tête d'Alba (23e) et des frappes de Bartra (66e) et Adriano (84e). Il est sauvé par son poteau sur un face à face perdu avec Neymar (90e). Si son jeu au pied n'a pas toujours été académique, il a assuré l'essentiel.

• Carvajal (6,5) : le jeune latéral droit s'est montré décisif sur un déboulé d'Alba en début de match (4e). Il a souffert face aux virtuosités d'Iniesta en première période, le Barça insistant souvent dans son dos de son côté. L'ex du Bayer Leverkusen s'est bien repris lors du second acte, éteignant Neymar (65e, 79e).

• Pepe (6,5) : son gabarit lui a permis de régner dans sa zone dans la surface (58e, 81e, 89e, 90e). Il a tenté de ressortir proprement et sereinement le ballon dès que possible, quitte à s'inviter lui-même dans le camp blaugrana, avec plus ou moins de réussite, à l'image de sa chevauchée stoppée illicitement par Mascherano (53e). Malheureusement, il est fautif sur l'égalisation du Barça, pris par Bartra. Averti (16e).

• Ramos (7) : le n°4 merengue a brillé par son placement pour couper les lignes de passes catalanes et rapidement sortir sur le porteur du ballon. Ses interventions décisives dans surface (32e, 38e) en sont la preuve. Sa tête, sur un corner de Modric, a obligé Pinto à intervenir (61e).

• Coentrão (6,5) : le gaucher révélé à Benfica a cherché à défendre debout, sans tomber dans les provocations balle au pied de Neymar. Très combatif, le Portugais a tenu le choc. Le Brésilien a même fini la partie côté droit...

• X. Alonso (7) : l'international espagnol a dirigé à merveille le pressing des siens. Il a bien jailli pour lancer les contres. Il a magnifiquement balayé la largeur du terrain de ses passes lorsque le Real était en possession du ballon. Averti (88e).

• Modric (7) : le Cruyff des Balkans a sorti le bleu de chauffe pour abattre un gros travail dans l'entrejeu, notamment dans le replacement défensif afin de laisser le moins d'espace possible à Fabregas et au Barça. Sa qualité sur coups de pied arrêtés a permis aux Madrilènes de se procurer plusieurs occasions. Le poteau a sauvé Pinto sur sa frappe (81e).

• Isco (7) : comme le Croate, il a beaucoup dû courir pour défendre. Il a par-dessus le marché trouvé le moyen de faire parler sa qualité technique en lançant de somptueux contres grâce à ses passes. Il trouve magnifiquement Bale dans la profondeur (5e) et il initie le mouvement synonyme d'ouverture du score pour le Real en glissant le cuir à Benzema. (10e). Son pressing haut a énormément gêné Xavi. Il aurait même pu marquer si Jordi Alba n'avait pas contré sa frappe à l'entrée de la surface (36e). Averti (3e). Remplacé par Casemiro (89e).

• Di Maria (7,5) : l'Argentin réussit décidément bien face au Barça. Étincelant au Bernabéu il y a quelques semaines, le gaucher a encore brillé par son énorme activité. Un travail récompensé par un but à la conclusion d'un contre de toute beauté (10e). Un de ses autres tirs (19e) aurait pu asseoir la domination madrilène. Il a par ailleurs participé comme il se doit à l'effort défensif, en témoigne son incroyable retour sur Fabregas (60e). Remplacé par Illarramendi (87e).

• Bale (8) : voir ci-dessus

• Benzema (7) : le Français a énormément couru. Sa disponibilité a notamment permis à Bale de prendre les espaces et à l'équipe de tenir le ballon. Il a offert une passe décisive à Di Maria (10e). Manquant de lucidité, il a néanmoins raté plusieurs occasions franches (45e, 67e, 87) et réalisé quelques choix de dernières passes discutables (55e, 62e). Un match plein malgré tout. Remplacé par Varane (90e).