L'émouvant récit de Fabio sur la disparition d'Emiliano Sala

Par Alexis Pereira
4 min.
Cardiff City Emiliano Sala @Maxppp

Deux mois après la disparition d'Emiliano Sala, Fabio, qui l'a côtoyé au FC Nantes, a raconté comment le vestiaire des Canaris avait vécu ce tragique accident. Émotion.

L'émotion est encore intense du côté du FC Nantes à l'heure d'évoquer la disparition d'Emiliano Sala dans un tragique accident d'avion quelques jours seulement après avoir bouclé son transfert vers Cardiff City. Pensionnaire du club gallois entre 2013 et 2016, Fabio, latéral droit des Canaris, était le trait d'union parfait entre l'Argentin et les Bluebirds. Longuement interrogé par ESPN, le Brésilien a raconté comment il avait vécu ce terrible événement. «C'est compliqué de parler ce ça, mais Emiliano m'avait demandé des informations sur Cardiff comme j'ai déjà joué là-bas. Je lui ai dit que Cardiff est un grand club. Les fans m'avaient aussi demandé de lui parler en bien du club, ce que j'ai fait. Neil Warnock était venu voir jouer Sala quand nous avons battu Marseille (3-2). Sala avait très bien joué ce jour-là, il avait marqué et donné un but. C'était un mec fantastique, extrêmement professionnel, et il marquait beaucoup de buts. Nous entretenions une bonne relation. Ce qui est arrivé est si dur...», a-t-il lancé.

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L'ancien de Manchester United est ensuite revenu sur les derniers moments passés par le buteur du côté de la Cité des Ducs. «Il n'avait pas besoin de revenir parce qu'il nous avait déjà dit au revoir. Ce n'est pas comme s'il revenait pour récupérer sa famille. Il est revenu parce que Cardiff venait de jouer à Newcastle et les joueurs avaient deux jours de repos. Emiliano savait qu'il avait deux jours et il voulait dire au revoir au club, parce que les fans l'aimaient. Il était là depuis quatre ans. Il est arrivé comme un inconnu et est devenu l'arme principale de l'équipe. Il n'était pas techniquement incroyable, mais il a travaillé dur pour l'équipe, il se battait pour tous les ballons, il ne s'arrêtait jamais de courir. Les fans l'adoraient», a-t-il expliqué avant d'ajouter. «Emiliano a déjeuné avec nous le lundi et mes derniers mots ont été "si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider à Cardiff, n'hésite pas s'il te plaît, car je connais le club et la ville". Il a hoché la tête et m'a dit qu'il m'enverrait un texto si besoin», a-t-il indiqué, confiant ensuite comment le vestiaire avait appris la tragique nouvelle.

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«Tout le monde pleurait avant le match, moi y compris»

«On est revenu le mardi matin à l'entraînement et Nico (Pallois), notre défenseur central, a dit à Anthony, qui travaille au club, pendant le petit déjeuner : "tu peux regarder à quelle heure Sala est arrivé à Cardiff parce qu'il ne m'a jamais envoyé de texto. Il m'a prévenu quand il était dans l'avion, et m'a dit qu'il me dirait quand il serait arrivé". Nico n'était pas inquiet. Nous nous sommes assis pour manger, comme d'habitude, tous ensemble. Puis Anthony est revenu et a dit : "Nico, viens voir". Puis il a dit : "l'avion a disparu". Nico était dévasté. Puis Anthony a prévenu tout le monde. Les gens ont commencé à pleurer. Quand tu entends que l'avion a disparu, tu crains que quelque chose de terrible soit arrivé. Tu veux croire à autre chose, mais...», a-t-il glissé, décrivant les réactions des uns et des autres. «Le coach était très énervé et les joueurs sont rentrés chez eux. La préparation pour le match de Coupe de France s'est arrêtée là. Le coach se foutait de perdre des points ou de recevoir une amende : il a dit qu'on ne jouerait pas. Le coach a pleuré devant nous quand Sala est parti, il était très proche de lui», a-t-il ajouté.

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L'international auriverde (2 sélections) a ensuite évoqué sa réaction et le match suivant face à l'ASSE (1-1, 22e journée de Ligue 1), au cours duquel il avait écopé d'un carton rouge. « Je suis rentré chez moi, j'ai pris ma famille dans mes bras et embrassé mes filles. Le match suivant a été décalé et le suivant était contre Saint-Étienne à domicile. Cette nuit fut si intense émotionnellement. Tout le monde pleurait avant le match, moi y compris. Nous avons joué un match dans ce contexte, avec les fans qui chantaient le nom de Sala encore et encore. (...) Ce qui est arrivé à Emiliano est tragique. Quand tu es footballeur, tu vois plus tes partenaires que ta propre famille puisque tu t'entraînes tous les jours et tu travailles tout le temps. Et un jour, votre ami est là et, le lendemain, il ne l'est plus», a-t-il conclu. Nantes et Fabio tentent encore de vivre avec le vide laissé par Emiliano Sala...

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