Entretien avec… Pascal Olmeta : « Quand on est Corse, on ne peut pas jouer en équipe de France »

Par Khaled Karouri
5 min.
Olmeta toujours fidèle à son franc-parler @Maxppp

Footballeur de talent et personnalité atypique, tel est le cocktail qui a fait la renommée de Pascal Olmeta. De Paris à Lyon en passant par Marseille, il aura marqué les esprits sans pour autant jouer chez les Bleus. Pour FootMercato, l'ancien gardien de but nous donne son avis sur la Ligue 1, sur les Bleus et revient sur sa nouvelle vie. Entretien sans langue de bois.

FootMercato : Tout d'abord, comment allez-vous?

Pascal Olmeta : Impeccable, tout va bien.

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FM : Que pensez-vous du niveau actuel de la Ligue 1?

PO : C'est plus élevé que durant les dernières années. C'est grâce à des clubs comme Bordeaux, Marseille et Lyon où les mecs comprennent le football. Durant les autres années, l'écart était déjà fait à la même époque, là c'est plus serré.

FM : Suivez-vous toujours attentivement les clubs dans lesquels vous êtes passé?

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PO : Attentivement non, mais je suis obligé de suivre parce que de toute façon, la majorité des gens ne parlent que de football. Et puis après, les matches phares comme Real-OL, ce sont des belles affiches que je regarde.

FM : Quel va être selon vous le podium à la fin de la saison?

PO : Sur ce que je vois aujourd'hui, Bordeaux est là. Marseille est bon mais quand il faut être là et bien ils ne gagnent pas, c'est toujours comme ça depuis quelques années. Didier connaît bien le football et connaît ses hommes mais Marseille a toujours un trou dans sa saison et c'est dommage. J'espère que dans les années à venir, Didier fera un bon recrutement pour être prêt. Et puis Lyon est là aussi mais avec des manques par rapport aux années précédentes. Je crois que ça se jouera parmi ces trois là.

FM : Êtes-vous surpris par le parcours des clubs français en coupe d'Europe?

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PO : Oui je suis surpris. Mais ce que j'aimerais surtout, c'est voir les clubs français briller tous les ans en Champions League. Bordeaux, Marseille et Lyon doivent être présents tous les ans. Ça permettrait de voir des beaux matches.

FM : Quels souvenirs gardez-vous de votre carrière?

PO : Mon plus grand souvenir, c'est Marseille et c'est d'avoir tout gagné à Marseille. Il n'y a rien de plus beau que ce qui a pu nous arriver en 1991 malgré la défaite en finale de la Champions League.

FM : Regrettez-vous certains choix de carrière?

PO : Non, aucun regret. J'ai fait ce que j'avais envie de faire. J'ai eu la chance d'être au haut niveau et d'avoir connu Monsieur Lagardère qui a été un grand monsieur pour moi, ainsi que d'avoir connu les trois grandes villes: Paris, Lyon, Marseille. Et surtout Marseille d'ailleurs.

FM : Vous étiez un footballeur de tempérament. Pensez-vous qu'il manque un personnage comme le vôtre à l'heure actuelle?

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PO : C'est vrai mais il y a tellement d'enjeux aujourd'hui que certains présidents n'admettraient pas des joueurs de caractère. C'est comme pour les entraîneurs, aujourd'hui ils doivent dire amen.

Sa vision de l'équipe de France

FM : Quel regard portez-vous sur les Bleus?

PO : Aucun. Aucun, parce que c'est emmerdant, c'est lassant d'entendre toujours les même choses et de ne pas prendre de responsabilités. Il vaut mieux ne pas perdre son temps à regarder ce qui se passe.

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FM : Malgré tout, est-ce que vous les sentez prêts pour la Coupe du Monde?

PO : Avec l'équipe de France, il faut s'attendre à tout. A la dernière Coupe du Monde on n'y croyait pas et ils sont allés en finale. C'est tout le mal que je leur souhaite mais il y a des choses que je ne comprends pas. Si Domenech n'est pas bon et qu'il est bidon, il faut le virer et puis c'est tout. Il ne faut pas tourner autour du pot. Les joueurs doivent prendre leurs responsabilités, arrêter leurs conneries et dire ce qu'ils pensent.

FM : En parlant de Domenech, la course à sa succession est lancée. Avez-vous une préférence?

PO : Une préférence? Non. Il y a des gens qui connaissent le football et qui peuvent réussir mieux que Domenech. On a Laurent Blanc, Didier Deschamps, Jean Tigana, Luis Fernandez... Il y a de très bons techniciens.

FM : En tant qu'ancien gardien de but, préférez-vous Hugo Lloris ou Steve Mandanda?

PO : Il faut dire ce qui est, Hugo Lloris est plus complet, à tous les niveaux. Je crois qu'il n'y a pas photo entre l'un et l'autre. Lloris est devant depuis deux ou trois ans, il n'y a pas photo.

FM : Vous n'avez jamais joué en équipe de France, est-ce un regret?

PO : Pour un Corse, il n'y a pas de regrets. Quand on est Corse, on ne peut pas jouer en équipe de France, je l'ai toujours dit. Michel Platini m'a emmené à l'Euro 1992 en Suède parce que lui passait au-dessus de tout. Mais après, ils l'ont tellement fait chier qu'il a arrêté.

Sa nouvelle vie

FM : Que faîtes-vous à l'heure actuelle?

PO : 80% de mon temps est dédié à mon association pour les enfants atteints pour la plupart du cancer. Pour les 20% restants, j'ai ouvert une paillote à Porticcio, en Corse du Sud.

FM : Pourriez-vous nous en dire plus à propos de votre association?

PO : J'organise régulièrement des spectacles avec des personnalités, on fait du beach soccer. Je l'ai fait trois années de suite à Lyon, au Palais des Sports. Toute la billetterie est reversée à l'association et avec ça on fait des voyages, on achète des ordinateurs, on vient en aide aux parents... Pas mal de choses pour aider les enfants.

FM : Comment s'est passée votre reconversion?

PO : Ma reconversion? Impeccable. Quand j'ai arrêté le foot, j'ai soufflé un peu. Ça m'a permis de respirer, de m'occuper de ma famille. Et puis aujourd'hui, tout va bien.

FM : Un retour dans le milieu du foot est-il envisageable?

PO : Si Eric Cantona me le demande alors ce sera oui. Le jour où il entraînera Manchester alors j'irai avec lui. Autrement, je ne pense pas.

FM : Dans quel rôle?

PO : Emmerder les autres !

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