Info FM, Angers : Said Chabane : «On veut progresser dans l'ombre et se maintenir»

Les sollicitations de la presse sont nombreuses. Mais sa parole se fait rare. Le discret président angevin Saïd Chabane a pourtant des choses à raconter. Après neuf journées de Ligue 1, le SCO, promu et 19ème budget du championnat (22 millions, Ndlr), est deuxième ex-aequo à cinq longueurs du Paris Saint-Germain. Une vraie bonne surprise que peu auraient imaginé. Pas même le président. «On ne s'attendait pas à être à cette deuxième place. Mais j'ai envie de dire que c'est anecdotique pour le moment. Le championnat n'est pas terminé. C'est une photographie à l'instant T. Mais notre objectif est clair, c'est le maintien. Si on est seizième ou dix-septième, ça m'irait très bien aussi». Oui, mais aujourd'hui Angers est second de Ligue 1, qui plus est en pratiquant un football plutôt séduisant. «On dit qu'on joue bien. Je pense que c'est la qualité du travail réalisé par chaque membre depuis trois ou quatre ans maintenant. On commence à en récolter les fruits aujourd'hui».

Une période qui coïncide avec l'arrivée de Stéphane Moulin sur le banc angevin. Avec lui, le SCO a gravi les échelons et a atteint l'objectif fixé par le président et le directeur sportif Olivier Pickeu, à savoir monter en élite. Totalement confiant en son coach et convaincu par ses méthodes, Saïd Chabane l'a laissé travailler dans la sérénité. «Il est payé pour faire un boulot. Et il le fait très bien. Si on est satisfait du travail d'un collaborateur, si on ne s'est pas trompé, il faut le laisser travailler tranquillement». Cet homme d'affaires à succès n'est pas non plus du genre à mettre pression sur ses joueurs : «Notre objectif n'est pas de regarder le classement. Notre objectif est de continuer à engranger les points pour atteindre les 42 points le plus rapidement possible pour être tranquille. Après peu importe la place, on veut se maintenir. On veut continuer à progresser dans l'ombre, le plus longtemps possible afin que la sérénité reste (...) Mon discours a été clair le premier jour avec le staff et les joueurs. On a couru derrière cette Ligue 1. On l'a voulu, on a été la chercher. Maintenant, faisons honneur à cette division en prenant du plaisir».

Un mercato bien mené

Un plaisir partagé avec des supporters toujours plus nombreux. : «Il y a un engouement qu'on a ressenti déjà depuis la fin de saison dernière et qui continue. On joue pratiquement tout le temps à guichets fermés. Les deux prochains matches, il me semble qu'il reste 20% des places à vendre.Tant mieux pour l'économie, pour la satisfaction du public. Si on peut apporter un peu de bonheur, on continuera». Lui-même avoue avoir pris du plaisir en voyant son équipe jouer cette saison. Son meilleur souvenir ? «Le match contre l'OM (victoire 1-2, Ndlr). Je l'ai dit au président Labrune, l'OM était mon club de coeur comme ce n'était pas loin de chez moi. Venir jouer au Vélodrome était un rêve. Gagner, c'était la cerise sur le gâteau. C'était l'extase. L'émotion ressentie ce jour-là, je ne pense pas que je la ressentirai ailleurs». Angers pourrait d'ailleurs profiter d'une coupe nationale pour retourner dans la cité phocéenne. Mais contrairement au championnat, ce n'est pas une priorité pour Saïd Chabane : «Non, ce n'est pas un objectif affiché. Par contre, ça fait partie des compétitions que les joueurs aiment bien jouer. Mais ce n'est pas un objectif pour le club aujourd'hui».

La priorité, c'est bien la L1. Pour cela, le club a voulu bâtir une équipe compétitive dès l'accession en élite validée. Si un élément fort comme Jonathan Kodjia (Bristol) est parti, Angers a recruté quatorze joueurs. Le SCO a misé sur des joueurs libres ou de bons éléments de Ligue 2 comme Cheikh N'Doye (Créteil), Vilayphone Ketkeophomphone (Tours) ou Romain Saiss (Le Havre). Un mercato qui a pourtant fait pas mal jaser à écouter le président Saïd Chabane : «Il y en a certains qui nous ont assimilés à un club comme Grenoble, où il y a eu un renouvellement important de l'effectif au moment de monter. Ils s'étaient plantés. J'ai répondu qu'on ne saurait qu'en fin de saison. Si les choix ont été payants, on dira qu'on a fait du bon boulot. Sinon, on dira qu'on s'est planté. On fera les comptes à la fin de la saison. Maintenant l'avantage qu'on a eu, c'est qu'on a eu pratiquement l'intégralité de notre effectif lors du départ en stage de présaison. C'était une étape importante dans la construction de la saison. Le groupe vit très bien ensemble». Et c'est bien ça le plus important pour le numéro un du SCO qui envisage une stratégie tout autre lors du mercato d'hiver. «Sauf accident, blessure, on ne recrutera pas. L'équipe est bien en place. Il n'y a rien à changer». Comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne. Saïd Chabane l'a bien compris.