Entretien avec... Mathieu Duhamel : « J’ai un peu un parcours à la Steve Savidan »

Par Guillaume de Saint Sauveur
6 min.
Metz Mathieu Duhamel @Maxppp

Redoutable depuis son arrivée au FC Metz la saison dernière, Mathieu Duhamel fait partie de l’une des rares satisfactions au club cette saison. L’ancien pensionnaire de National se livre pour Foot Mercato et nous raconte son histoire : de son expérience ratée à Troyes jusqu’à ses objectifs avec Metz, en passant par ses ambitions en Ligue 1, Duhamel se livre sans concession.

Foot Mercato : Tout d’abord, comment allez-vous ?

Mathieu Duhamel : Ça va, merci. Je me sens bien et je suis plutôt content de mes prestations sur le terrain même si les résultats de l’équipe ne suivent pas forcément.

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FM : Justement, le FC Metz connait beaucoup de difficultés (actuellement 17e de Ligue 2). Comment l’expliquez-vous ?

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MD : Nous étions plutôt bien partis en début de saison, mais on a enchaîné cinq défaites consécutives qui nous ont fait beaucoup de mal. On a commis trop d’erreurs défensives et on a manqué de concentration. À ce niveau-là, ce n’est pas permis il faut beaucoup plus de rigueur, surtout derrière.

FM : Quel est le discours actuel de Dominique Bijotat, votre entraîneur ?

MD : Le coach est déçu, c’est normal. Moi je suis surtout dégouté pour lui parce que c’est un super entraîneur ! Maintenant, il nous pousse tous les jours à rebondir, il remplit vraiment son rôle. Mais c’est assez délicat pour lui étant donné qu’il n’a pas toutes les cartes en main, on a le sentiment qu’il est assez impuissant et c’est ça le plus frustrant.

FM : À titre personnel, ça démarre plutôt bien pour vous. Vous avez déjà inscrit 5 buts en championnat, vous êtes-vous fixé un objectif précis de réalisations d’ici la fin de la saison ?

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MD : L’important c’est d’en mettre le plus possible pour sortir le club de cette situation. Pour le reste, je n’ai pas d’objectif précis. Je suis un vrai buteur donc forcément c’est mon rôle sur le terrain d’essayer de marquer à chaque fois que je joue, à tout moment. Il faut penser au collectif, et plus j’en inscrirai mieux le club se portera. Ça suffit à me motiver.

Un parcours atypique

FM : Parlons un peu de votre parcours. Vous avez découvert la Ligue 2 il y a deux ans à Troyes alors que vous arriviez tout droit de Créteil en National. Y a-t-il une différence majeure entre les deux niveaux ?

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MD : Les joueurs sont bien plus techniques en Ligue 2, c’est certain. Je pense qu’il y a un temps d’adaptation nécessaire. Quand j’ai découvert ce nouveau championnat, il a fallu s’habituer. Les défenseurs étaient plus agressifs, plus durs sur l’homme. Maintenant que je fais la différence, j’ai passé le palier le plus important. Et je pense avoir une marge de progression intéressante.

FM : Votre passage à l’ESTAC s’est pourtant relativement mal passé (1 seul but inscrit)…

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MD : (il coupe) Oui, mais j’ai toujours eu confiance en moi. Ce qui s’est passé, c’est que l’entraîneur (Jean Marc Furlan) m’a mis très mal dans ma tête à mon arrivée là-bas. C’était trop dur, personne ne jouait avec moi. D’ailleurs, le seul but que j’ai inscrit je le dois à une énorme erreur de la défense et je le mets tout seul. Il n’y avait aucun collectif et ce système de jeu ne me correspondait pas du tout. Il faut quand même savoir que si j’ai inscrit des buts partout où j’ai joué et que là il y avait blocage. Ça veut quand même dire qu’il y avait un problème, ce n’est pas anodin !

FM : Comment s’est déroulé le premier contact avec le FC Metz ?

MD : C’est Joël Muller (NDLR : le directeur technique du club) qui a directement appelé mon agent parce qu’il recherchait un attaquant. Je n’ai pas hésité et j’ai foncé. Pour moi, le FC Metz est un grand club français avec une histoire. J’avais encore tout à prouver et j’étais très heureux qu’on me donne ma chance là-bas, je l’ai saisi dès mon arrivée. Contrairement à Troyes, on m’a tout de suite mis en confiance ici, c’est ce qui a clairement fait la différence.

La Ligue 1, l’étranger : ses ambitions

FM : Lorsqu’on a gravi les échelons comme vous, en passant du National à la Ligue 2, la Ligue 1 est-elle un objectif direct ?

MD : Bien sûr, c’est un rêve. Je me base par rapport à mes performances sur le terrain et sur ce que je suis capable de prouver. En arrivant à Metz, il fallait que je fasse la différence pour montrer à tout le monde ce que je valais et maintenant que c’est fait je peux nourrir certaines ambitions. Je suis sur le bon chemin et comme je me fixe sans cesse des objectifs, jouer un jour en Ligue 1 serait merveilleux.

FM : Avez-vous déjà été en contact avec des clubs de l’élite ?

MD : Je sais juste que plusieurs équipes me suivaient la saison dernière puisque j’avais inscrit 9 buts en 18 matches, mais rien de concret. Aujourd’hui, les équipes de L1 demandent confirmation sur la durée et même si vous êtes bons pendant six mois ce n’est pas encore assez. Je pense qu’il faut au minimum faire une saison pleine pour vraiment se faire remarquer. En revanche, je sais que certains clubs allemands étaient vraiment intéressés, tout comme le Standard de Liège.

FM : Y a-t-il un club particulier qui vous ferait rêver dans l’Hexagone ?

MD : En toute honnêteté, n’importe quel club de Ligue 1 ce serait le pied ! Après, s’il fallait en choisir un en particulier, ce serait le PSG. Bon après je suis réaliste, je pense que je n’y jouerai jamais (rires) mais bon c’est vraiment un rêve. Avec les moyens qu’ils ont aujourd’hui, ils n’ont plus besoin d’aller chercher en Ligue 2 donc je n’y compte pas trop, mais ça doit être magique. Quand vous avez un joueur comme Pastore derrière vous, c’est forcément plus facile de marquer des buts !

FM : Et à l’étranger ?

MD : La liste est assez longue ! En Italie par exemple, il y a l’Inter de Milan. Et même si, comme je vous l’ai dit, je garde vraiment les pieds sur Terre, les clubs anglais et allemands ça m’intéresse vraiment beaucoup. Ce sont vraiment les deux championnats qui me correspondent vraiment par rapport à mon style et à ma mentalité. J’aime bien aller au combat, me porter vers l’avant… Et l’ambiance doit être extraordinaire, notamment en Angleterre puisque les supporters sont tout près du terrain.

FM : À quel buteur actuel vous identifiez-vous le plus ?

MD : En France, je dirais Steve Savidan même si ce n’est plus vraiment d’actualité. Il était plus petit que moi, mais par rapport au parcours un peu atypique on se ressemble beaucoup. J’ai un peu vécu le même parcours que le sien, en découvrant le milieu professionnel assez tard. Sinon, s’il fallait se baser uniquement sur le profil type d’attaquant, je dirais Hulk du FC Porto. Il est puissant et gaucher, je trouve que ça me ressemble un peu dans le style de jeu.

FM : Que faut-il vous souhaiter pour la suite ?

MD : Beaucoup de réussite pour commencer et un maximum de buts. Pour un attaquant, c’est le plus important et pour le club aussi. On sait très bien que ça va vite dans le football et qu’en réalisant une bonne série de victoires on peut retrouver la première partie de tableau. En attendant, on joue le maintien, et il va nous falloir beaucoup de caractère pour nous en sortir.

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