Real Madrid-RB Leipzig : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Vinicius Junior  @Maxppp

Vainqueur à l’aller (0-1), le Real Madrid s’est qualifié dans la douleur en concédant le point du nul à Santiago Bernabéu face au RB Leipzig (1-1). Sans briller, les Madrilènes disputeront les quarts de finale de la Ligue des Champions.

Soirée symbolique pour le Real Madrid. Le jour de ses 122 ans, la Casa Blanca disputait un match de sa compétition préférée, la Ligue des Champions. Vainqueurs 1-0 en Allemagne, les Merengues recevaient le RB Leipzig de Xavi Simons. Une rencontre pour laquelle Carlo Ancelotti nous avait réservé une petite surprise, à savoir la mise sur le banc de Rodrygo au coup d’envoi. À l’instar du PSG hier face à la Real Sociedad, le Real Madrid débutait son match sans véritable attaquant de pointe, Joselu étant lui aussi remplaçant. Obligé de marquer pour revenir à hauteur des Madrilènes, Leipzig s’est logiquement montré plus entreprenant que des Merengues très tranquilles en début de match. Un choix dangereux avec seulement un petit but d’avance et une équipe adverse capable de transpercer le bloc espagnol en contre.

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Mais comme à l’aller, les attaquants du RBL ont cruellement manqué d’efficacité, à l’image de Loïs Openda (10e, 16e). Un manque de tranchant souvent rédhibitoire en C1. En face, ce n’était pas plus brillant. Vinicius Jr jouait les feux-follets, pendant que Jude Bellingham s’ennuyait ferme en pointe de l’attaque. Un repositionnement qui a d’ailleurs parfois agacé l’Anglais. Dans cette première période soporifique, où même le public du Bernabéu a fini par siffler les deux équipes, il a fallu attendre la 41e minute pour voir la première frappe cadrée du match (signée Simons), avant une nouvelle action vendangée par Openda (42e). Côté madrilène ? Zéro frappe cadrée en 45 minutes. Raccompagnés au vestiaire par la bronca du Bernabéu, les 22 acteurs ne nous ont pas vraiment gâtés.

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Vinicius miraculeusement épargné, Openda a vendangé

Au retour des vestiaires, Ancelotti ne s’est pas fait prier pour rectifier le tir. Pas emballé par son choix tactique au coup d’envoi, l’Italien est revenu à un système plus classique. Un changement qui a fait une victime : Eduardo Camavinga, remplacé par Rodrygo. Madrid comptait faire bouger les choses pendant qu’Openda et Olmo continuaient à gâcher des munitions (48e, 49e). Dans ce match plutôt ennuyeux, l’un des rares moments d’action a été l’instant « arbitrage Real Madrid en Ligue des Champions ». À la 53e minute, Vinicius Jr a poussé Orban par derrière. Mécontent, le Hongrois s’est relevé puis a été de nouveau poussé par terre par le Merengue. Dos à l’action, l’arbitre a sollicité la VAR… avant de sanctionner Vinicius Jr d’un simple carton jaune. Incompréhension totale des Allemands. Cinq minutes plus tard, un tacle viril de Kroos sur Olmo n’a même pas été sanctionné d’un carton.

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De quoi échauffer les esprits, surtout après l’ouverture du score de Vinicius Jr (1-0, 65e) sur un caviar de Bellingham. Mais c’était mal connaître les ressources mentales du RBL. Trois minutes après le but merengue, Orban s’est fait justice en égalisant de la tête sur un centre de Raum (1-1, 68e). Leipzig revenait à un but de la prolongation. En difficulté, Madrid a passé la fin du match dans son camp. En face, Marco Rose a tenté le tout pour le tout en sortant l’inefficace Openda pour le remplacer par Poulsen. En vain. L’avantage du Real était très fragile, mais il a tenu (2-1 en cumulé) malgré une tentative de lob judicieuse d’Olmo qui a fini sur la transversale de Lunin (90e). Les Allemands pourront regretter leur incroyable manque d’efficacité. La Casa Blanca rejoint le PSG, le Bayern Munich et Manchester City en quarts de finale.

L’homme du match : Willy Orban (7) : très agressif sur le porteur du ballon ce soir, le capitaine de Leipzig a été précieux par sa lecture du jeu et dans ses interventions. Le Hongrois aurait dû être la cause de l’expulsion de Vinicius, mais l’arbitre lui a finalement adressé un carton jaune. Il s’est d’ailleurs fait avoir par le Brésilien sur l’ouverture du score peu de temps après (65e), mais s’est aussitôt rattrapé en égalisant dans la foulée de la tête (67e), redonnant de l’espoir à son équipe. Averti pour un tacle avec trop d’engagement sur Bellingham (71e), comme un symbole de son match : solide et présent dans l’intensité.

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Real Madrid

- Lunin (4,5) : homme du match à l’aller avec 9 arrêts à son actif, l’Ukrainien entendait répéter une prestation similaire à Santiago Bernabéu. Bien que Sesko ait été signalé en position de hors-jeu, le portier madrilène s’est mis en confiance en remportant son premier face-à-face (9e). Sur le premier tir cadré du RBL, il se détend admirablement pour éloigner le danger en corner (41e). Pas loin de la bourde au retour des vestiaires, il s’est bien rattrapé pour éviter une catastrophe à son équipe (48e). Il ne peut rien faire sur la tête ravageuse d’Orban (68e). Sur une belle inspiration d’Olmo, il est sauvé par son poteau alors qu’il semblait totalement battu (90e+3).

- Carvajal (4,5) : dans une première période assez terne, l’Espagnol n’a pas été pris à défaut par son adversaire direct. Dans sa zone, il a été concentré sur ses tâches défensives et s’est bien comporté face à Simons et Raum. À l’image de sa prestation à l’aller, l’Ibère a participé au jeu de son équipe au moyen d’une activité débordante dans le couloir droit. Accusant le coup physiquement au fil de la rencontre, le latéral droit madrilène a par la suite subi quelques vagues sur son côté.

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- Rüdiger (5) : de retour dans l’axe de la défense madrilène, l’Allemand a été capable d’anticiper les courses d’Openda et de Sesko tout en faisant bloc sur les tentatives adverses en seconde période. À l’exception de quelques relances hasardeuses, il a fait preuve d’un bel impact dans les duels, notamment dans le domaine aérien, quand le reste de sa défense semblait être au bord de la rupture.

- Nacho (4) : brassard de capitaine au bras, le joueur de 34 ans a montré ses limites au sein de l’arrière-garde espagnole. Épaulé par Rüdiger, l’Espagnol n’a pas eu besoin de forcer son talent en première période, tant les attaquants du RBL se sont montrés impuissants dans les 20 derniers mètres. Malmené en seconde période, l’Ibère a pu compter sur son coéquipier dans l’axe pour limiter la casse. Approximatif dans son marquage, il n’est pas exempt de tout reproche sur le but d’Orban en se laissant dépasser par le Hongrois.

- Mendy (4) : accrocheur sur Olmo, le latéral gauche français a livré une prestation correcte sur le plan défensif en réduisant l’espace dans sa zone. Mais une fois de plus, son implication offensive nous a laissé sur notre faim. Bien que le jeu est essentiellement penché de l’autre côté en seconde période, l’ancien Lyonnais a été beaucoup trop timide dans son couloir.

- Tchouaméni (4) : après avoir dépanné en défense centrale, le Français retrouvait sa place de numéro 6. Dans sa position de prédilection, l’ancien Monégasque s’est montré à son avantage dans les duels pour gratter des ballons. Techniquement, le Madrilène a dégagé énormément de confiance pour se défaire du pressing adverse. Mais à l’image de son coéquipier dans l’entrejeu, il a relâché sa vigilance et s’est laissé prendre à défaut par les milieux allemands.

- Kroos (4) : sans se jeter à corps perdu, le milieu de terrain allemand a fait preuve d’une bonne lecture de jeu pour maitriser les déplacements des offensifs allemands dans sa zone lors du premier acte. Malgré son rôle de sentinelle, le Madrilène s’est avéré utile pour servir de relais entre la défense et l’attaque, et de ce fait, a montré très peu de déchet dans ses transmissions. En seconde période, il a été beaucoup plus en difficulté sur les phases défensives et a donc multiplié les fautes. Sur un fil et proche de la correctionnelle, il est remplacé par Luka Modric (77e), auteur d’une entrée pleine d’envie.

- Camavinga (3,5) : reconduit au milieu de terrain, le Français s’est davantage distingué par son travail défensif que par sa prise de risque aux avant-postes. Si l’international tricolore s’est illustré par de bons replis ainsi que par une réelle volonté de jouer vers l’avant à l’image de ses courses, l’ancien Rennais a montré du déchet dans ses conduites de balle et a péché dans sa capacité à créer des décalages. Victime des choix tactiques d’Ancelotti, il est remplacé à la mi-temps par Rodrygo (5). En proie aux doutes ces temps-ci, le Brésilien a amené du déséquilibre sur le côté droit par ses qualités athlétiques et techniques tout en profitant de sa connexion avec Carvajal. Ainsi, il s’est créé quelques opportunités, forçant notamment Gulacsi à s’employer (64e).

- Valverde (3,5) : positionné sur le côté droit, l’Uruguayen s’est montré disponible et a souvent décroché pour essayer de faire le jeu en première période. S’il a tenté de combiner avec ses partenaires, il n’a, en revanche, pas été en mesure de faire de réelles différences pour se montrer dangereux. En outre, sa fougue habituelle et son apport offensif ont laissé place à la maladresse. Au retour des vestiaires, il a traversé la rencontre comme une ombre. Une prestation bien décevante pour lui.

- Bellingham (4,5) : absent lors du match aller en Allemagne en raison d’une blessure à la cheville, l’Anglais effectuait son grand retour dans le onze d’Ancelotti. Peu inspiré dans son rôle de faux numéro 9, l’ancien joueur de Dortmund a eu tendance à venir décrocher pour demander le ballon. S’il a été très discret aux avant-postes, il a néanmoins multiplié les allers-retours pour participer à la construction du jeu. Repositionné derrière la ligne d’attaque au sortir d’une première période frustrante, le Britannique est monté en puissance en étant notamment à l’origine du contre qui mène à l’ouverture du score de Vinicius (66e). Remplacé par Joselu (85e).

- Vinícius Júnior (4) : auteur d’un doublé salvateur face à Valence le week-end dernier en Liga, le Brésilien débutait logiquement à la pointe de l’attaque madrilène. Dans l’animation offensive, on l’a vu régulièrement se déporter sur la gauche pour libérer l’axe à Bellingham. S’il a tenté de faire des différences sur son côté gauche grâce à sa vitesse, l’Auriverde n’a pas réellement été en mesure de créer du danger, bien surveillé par l’arrière-garde saxonne. En situation d’échec au retour des vestiaires, le Madrilène a montré des signes de nervosité, à l’image de son accrochage avec Orban qui aurait pu lui coûter cher (53e). Finalement, il a fini par se calmer en marquant ce but salvateur (66e) pour sceller la qualification du Real Madrid.

RB Leipzig

- Gulacsi (5,5) : le portier hongrois n’a pas été beaucoup sollicité ce soir, mais s’est interposé pour la première fois sur une frappe lointaine de Kroos (60e), puis sur Rodrygo (63e). Il est battu sur le but de Vinicius (65e). Autrement, il a passé son temps avec le ballon au pied ou en anticipant les longs ballons adverses.

- Henrichs (4,5) : milieu de terrain à l’aller, l’Allemand a retrouvé son poste de latéral et ses repères face à Vinicius, qui a eu du mal à dépasser l’ancien Monégasque, surtout en première période. Il a connu plus de difficultés dans le deuxième acte, souvent pris dans son dos en raison de ses nombreuses montées dans son couloir. Peu inspiré offensivement, comme l’ensemble de ses coéquipiers.

- Orban (7) : voir ci-dessous

- Lukeba (5) : l’ancien Lyonnais a livré un match correct, sans fioriture. Pas d’erreur manifeste à déplorer, ni d’interventions tranchantes. Il a été utile par sa lecture du jeu et par quelques relances.

- Raum (4,5) : le latéral allemand a fait quelques mauvais choix avec le ballon, à l’image de cette perte de balle et cette faute dans la foulée sur Rodrygo (50e). Il aura toutefois été très actif dans son couloir gauche, sans être efficace dans la deuxième partie de terrain.

- Haidara (5) : comme son compère du milieu, le Malien a eu un rôle clair : annihiler les offensives adverses. Il l’a fait avec réussite par moment, moins par d’autres, mais a eu aussi le rôle de premier relanceur. Peu de risques dans ses passes, mais il a été précis. Remplacé par Kévin Kampl (90e).

- Schlager (5,5) : l’Allemand a une nouvelle fois réalisé le travail de l’ombre, parfois trop, comme lors de cette faute sur Vinicius - inutile - qui lui a valu un avertissement. Il a réalisé une très belle intervention dans la surface sur Bellingham (81e). Un match plutôt propre dans l’ensemble. Remplacé par Eljif Elmas (85e).

- Olmo (4,5) : peu en vue à l’aller, l’Espagnol a bien commencé la rencontre. Il sert Openda dans de très bonnes conditions après avoir éliminé Mendy (15e). Mais au fil de la rencontre, le milieu offensif a peu à peu disparu des radars, jusqu’à la toute fin de match, où il a touché la barre sur son lob (90e+2).

- Simons (4,5) : le feu follet néerlandais a souvent dû décrocher ou dézoner pour toucher le cuir, n’ayant été que - trop - peu trouvé par ses coéquipiers. Pas de grandes occasions à se mettre sous la dent pour autant, si ce n’est cette frappe repousse par Lunin (42e).

- Openda (3) : le Belge a eu des opportunités ce soir, mais a manqué de lucidité dans le dernier geste ou dans ses choix (15e, 42e, 47e, 74e, 76e). Avec les occasions loupées du match aller, cela pèse dans la balance lorsqu’il faut juger la double confrontation de l’ancien Lensois. Il a au moins le mérite de s’être plus fait remarquer que son compère en attaque. Remplacé par Yusuf Poulsen (77e).

- Šeško (3) : sa première occasion, même si elle était hors-jeu (10e), illustre parfaitement sa copie : un manque d’efficacité et de détermination. Le grand avant-centre n’a pas eu beaucoup de ballons à jouer, hormis cette frappe captée par Lunin (74e), bien freiné par l’arrière-garde madrilène et son déchet technique. Remplacé par Christoph Baumgartner (85e).

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