LOSC : Hatem Ben Arfa, le serial clasheur

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Hatem Ben Arfa en zone mixte @Maxppp

Footballeur de talent, Hatem Ben Arfa est aussi une personnalité forte qui n'hésite pas à aller au clash.

"Une tête à clash". Voici l'une des étiquettes qui colle à la peau et au maillot d'Hatem Ben Arfa. Une image d'enfant terrible qui éclipse petit à petit, aux yeux de certains, celle d'un footballeur talentueux doté de nombreuses qualités. Ce week-end, le natif de Clamart a encore fait des siennes. Entré seulement treize minutes face à Bordeaux, son ancien club, le Français a mis le feu au vestiaire du LOSC. Outre une prise de bec avec son coéquipier Tiago Djalo, HBA a eu un accrochage avec son entraîneur Jocelyn Gourvennec, venu calmer ses hommes.

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Gourvennec, une nouvelle tête à son tableau de chasse

Selon RMC Sport, l'ancien joueur de l'OL aurait lancé à son coach : «on joue trop bas ici. On ne joue pas comme une équipe qui prétend à une place en Coupe d'Europe. Ce n'est pas Guingamp ici !». Ce qui ne serait pas du tout passé auprès de Gourvennec. Ce matin, La Voix du Nord comme L'Équipe ont expliqué que le joueur arrivé cet hiver pourrait être sanctionné ou même poussé vers la sortie après seulement neuf matches puisque son comportement est jugé inacceptable.

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Malheureusement, ce n'est pas la première fois que footballeur né en 1987 a des soucis avec des coéquipiers et/ou un entraîneur. On se souvient tous du «fils de p**» lâché à Abou Diaby dans le célèbre documentaire "À la Clairefontaine*". Mais il était encore très jeune au moment de cette brouille. D'ailleurs, l'ancien joueur d'Arsenal a avoué que leurs relations ne s'étaient pas dégradées. Les deux joueurs étaient proches. Un peu plus tard à Lyon, HBA, 21 ans, a été confronté à Sébastien Squillaci. Le défenseur central était revenu sur cette altercation.

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Squillaci l'a «fendu en deux»

«C’était à l’entraînement. J’avais eu un contact un peu rugueux avec lui. Il l’avait mal pris et avait eu des mots assez durs. Après l'entraînement, ça avait chauffé. J’étais très ami avec Sidney (Govou). Je sais que Hatem était allé le voir quinze jours ou trois semaines après pour savoir s’il pouvait venir s’excuser. Il l’a fait et on est passé à autre chose. Hatem, c’est quelqu’un d’assez impulsif. Il était jeune. Il y a des limites à ne pas dépasser, et il les avait dépassées, mais c’était une erreur. Il n’y a plus de problème.»

Coéquipier des deux hommes, Rémy Vercoutre avait été plus bavard dans les colonnes de L'Équipe. «J'ai vu Hatem Ben Arfa manquer de respect à Toto Squillaci en lui parlant très mal. Toto est rentré au vestiaire très fâché, il a pris son téléphone pour discuter avec son frère, essayer de se calmer. Hatem a débarqué et remis deux sous dans la musique ! Et là, Toto a mis Hatem dans le placard. Il l'a fendu en deux, comme il faut. C'était violent». Quelques mois plus tard, HBA est passé chez l'autre Olympique (en 2008, ndlr) et il a récidivé très rapidement.

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Gerets, Deschamps et Blanc ont pris cher

Placé sur le banc lors du Classico face au PSG, Ben Arfa, vexé, a refusé d'aller s'échauffer avant de s'embrouiller avec Eric Gerets. Conscient de son erreur, il avait présenté ses excuses en conférence de presse. «Je viens pour tout remettre à plat. J'ai eu une réaction mal placée. Je suis un compétiteur, un gagneur, des matches comme celui-ci, j'en rêve. Je me suis excusé auprès du coach, des joueurs et je m'excuse auprès des supporters». Un peu plus tard, en 2010, le Français est retombé dans ses travers. Cette fois-ci, c'est Didier Deschamps qui a pris cher à l'entraînement.

Le joueur, lassé de son statut de remplaçant, lui a balancé: «tu me casses les cou.....». En fin de saison, il a quitté le club et a rejoint Newcastle. Outre une grave blessure, il a eu là-bas quelques éclats de folie qui lui ont permis de participer à l'Euro 2012. Après le match face à Suède (défaite 2-0), le joueur, remplacé à la 58e minute, avait déclaré au sélectionneur de l'époque Laurent Blanc qu'il regrettait que des joueurs «plus nuls que lui» n'aient pas quitté le terrain avant lui. De retour chez les Magpies, il a eu cette fois-ci des relations tumultueuses avec Alan Pardew.

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Il a humilié Nasser Al-Khelaïfi

Un entraîneur avec lequel il a eu un accrochage le 5 avril 2014 après une défaite 4 à 0 à domicile face à Manchester United. Le Chronicle a expliqué que le Frenchy, critiqué pour son attitude sur le troisième but mancunien, avait eu une dispute avec son entraîneur. Écarté puis prêté à Hull City, il a filé ensuite à Nice où Claude Puel a su le dompter et tirer le meilleur de lui. Alors qu'on pensait enfin le voir exploser dans un club plus huppé, HBA a encore été au cœur des tensions. Avec Nasser Al-Khelaïfi tout d'abord. En avril 2017, le joueur a profité de venue du Prince Al Thani pour régler ses comptes et faire part de son mécontentement.

Une situation humiliante pour NAK, qui a assuré que le Français ne porterait plus le maillot du PSG. Et il a tenu parole en écartant le joueur. Ce qui n'a pas empêché Ben Arfa de rester et de se brouiller avec Unai Emery. France Football a révélé à l'époque que le footballeur avait fait rire ses coéquipiers à l'entraînement en imitant le coach espagnol. Il avait aussi lâché à Emery que même avec la meilleure équipe du monde, il n'irait pas au-delà des huitièmes de finale de l'UEFA Champions League. Ce qui a agacé le Basque, qui avait déjà dû gérer les reproches du joueur à son adjoint Juan Carlos Carcedo.

HBA a mis le feu à Bordeaux

À Rennes ensuite, HBA a été sanctionné par Julien Stéphan après un incident lors d'une mise au vert. Ses propos avaient aussi été mal pris par la suite. «Ces derniers matches me permettent d’avancer dans mon cheminement pour la saison prochaine. Je suis orienté par le jeu. Je ne prends pas de plaisir et on doit être guidés par ça. Ce qu’on nous propose, c’est limité, donc ça oriente mon choix». Une sortie qui n'avait du tout été du goût de Stéphan, qui a malgré tout eu de bonnes relations avec le joueur comme il l'a avoué. Après un passage par Valladolid, Ben Arfa a rejoint Bordeaux.

Là-bas, il a eu un violent clash avec Laurent Koscielny. Ses relations avec Benoît Costil et une partie du groupe, plus à l'aise sans lui sur le terrain, se sont aussi rafraîchies. Idem avec le coach de l'époque Jean-Louis Gasset. « Il a été déçu de lui. Il s'attendait à autre chose, à ce qu'il se comporte comme un leader. Il sait que le boulot défensif, ce n'est pas son dada mais il ne s'attendait pas à ce qu'il ch... à ce point-là sur les mecs », avait expliqué une source proche. Au cœur des tensions, il avait fini la saison avant de partir en mauvais terme. Cette fois-ci, il n'aura peut-être pas l'opportunité d'aller au bout de cet exercice à Lille, où son cas va être étudié. La suite au prochain épisode... ou clash !

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