Équipe de France : où en est le Chili dans sa reconstruction ?

Par Valentin Feuillette
6 min.
Les joueurs chiliens célèbrent un but. @Maxppp

Après un échec cuisant contre l’Allemagne, les Bleus espèrent retrouver de belles couleurs face au Chili au Vélodrome. Mais attention à La Roja qui est bien déterminée à continuer sa solide reconstruction contre un cador européen. Si certains vétérans des années 2010 sont encore présents, d’autres joueurs plus méconnus se développent pour l’avenir de la sélection chilienne.

L’équipe de France disputera ce mardi soir, sur la pelouse du stade Vélodrome, son dernier match amical de cette ultime trêve internationale avant les grandes échéances de l’Euro 2024, organisée en Allemagne. Le dernier adversaire des Bleus en ce mois de mars se nomme le Chili. Grande nation d’Amérique du Sud, la sélection nationale chilienne a marqué la dernière décennie en endossant le costume de véritables bêtes noires des plus grandes équipes du continent. En effet, la génération composée d’Alexis Sanchez, Arturo Vidal, Mauricio Isla, Claudio Bravo et Gary Medel était parvenue à remporter deux Copa América en 2015 et 2016 et représenté leur pays en Afrique du Sud en 2010 et au Brésil en 2014. Depuis désormais plusieurs mois, le Chili cherche activement la meilleure transition possible. Un passage de flambeau entre toutes ses légendes est sur le point d’avoir lieu et cette fenêtre internationale est un bon moyen de dessiner les premières grandes lignes de cette reconstruction. Zoom sur le Chili, adversaire de la France, qui aura tout à gagner ce mardi à Marseille.

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«Gareca a eu pratiquement trois entraînements et nous avons vu sa philosophie de jeu, un jeu agressif au sommet, avec du marquage, avec une pression élevée, sans céder aucun ballon en cas de perte et des transitions en défense très bien appliquées. C’est le début d’un processus, le diagnostic que Gareca nous a donné au début se réalise, que le Chili devait retrouver une philosophie et une physionomie du jeu, parvenir à se repositionner à nouveau, mais ce qui nous intéresse au fond, ce sont les Éliminatoires», a déclaré Pablo Milad, le président de l’Asociación Nacional de Fútbol Profesional (ANFP), après la retentissante victoire face à l’Albanie (3-0) la semaine dernière. Une reconstruction qui porte le sceau d’un homme : Ricardo Gareca, légende du football sud-américain passé par les bancs du Pérou, Palmeiras, Vélez, América de Cali ou encore Argentinos Juniors.

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La patte Gareca

Arrivé en lieu et place d’Eduardo Berizzo, l’entraîneur Ricardo Gareca a déjà conquis le cœur des Chiliens avec cette première trêve internationale dirigée : «contre l’Albanie, il a été démontré que nous pouvons être une équipe compétitive, que nous pouvons être une équipe attachée à une philosophie et que nous pouvons être une équipe qui peut se battre pour quelque chose d’important. Le début semble très optimiste», a même analysé la légende chilienne, Iván Zamorano, sur les ondes de la Radio ADN. Alors que le Chili peinait à gagner en stabilité sur son banc avec un nombre de cinq coachs depuis 2021 (Reinaldo Rueda, Martín Lasarte, Eduardo Berizzo, l’intérimaire Nicolás Córdova et enfin l’actuel Ricardo Gareca). La fondation est placée.

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Ne pas participer aux deux dernières Coupes du Monde (Russie 2018, Qatar 2022) a été un réelle désillusion pour le Chili qui sortait de belles années avec la génération de Sanchez et Vidal : «cette nouvelle ère avec Gareca me donne beaucoup d’espoir. J’espère que nous pourrons faire une bonne Copa América et qu’elle nous aidera à grandir et à nous renforcer au niveau du groupe, pour pouvoir affronter ce qu’il reste des éliminatoires. Nous ne pouvons pas ne pas participer à une troisième Coupe du Monde consécutive. Je suis optimiste», a conclu l’ancien attaquant du Real Madrid et de l’Inter Milan. Il reste encore du chemin à faire avant de retrouver ses lettres de noblesse, mais il y a du mieux.

Le nouvel homme fort du Chili est satisfait de cette belle victoire contre une Albanie en pleine bourre qui a su valider son ticket qualificatif pour l’Euro : «nous avons affronté un rival difficile qui n’avait pas perdu depuis longtemps, qui est qualifié pour la Coupe de l’Euro et qui a été un test important pour nous. Bien qu’il y ait des choses à améliorer, les garçons étaient impliqués dans tout le match . Nous repartons satisfaits, mais sachant que nous devons beaucoup nous améliorer». Articulé autour d’un 4-2-3-1, Ricardo Gareca est en train d’installer une vraie philosophie offensive avec beaucoup d’intensité et d’énergie dans le collectif de l’équipe.

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Une transition en douceur…

Contrairement à d’autres nations sud-américaines telles que l’Uruguay, le Chili met encore du temps à sortir une nouvelle génération florissante. Certains vétérans de la sélection nationale sont donc sortis de leur retraite internationale ou ont retardé le moment de raccrocher leurs crampons. C’est le cas d’Eduardo Vargas (34 ans), l’homme aux 107 sélections et 41 buts : «c’est un attaquant très important et qu’il est dans un âge juste et mûr. Tout dépend de lui. Ce qui nous intéressait le plus était de voir son état physique. Peu de temps après mon entrée en fonction, nous avons fait une réunion en visio et nous avons vu qu’il était intéressé à faire partie de l’équipe nationale», a expliqué le sélectionneur. Mais on retrouve cette même situation avec Claudio Bravo (40 ans), Gabriel Arias (36 ans), Mauricio Isla (35 ans) et bien évidemment Alexis Sanchez (35 ans).

Pour Gareca, l’âge n’est pas un problème, seul le niveau compte à ce jour. La mission principale du Chili est de retrouver des performances positives, à quelques mois de la Copa América, organisée aux États-Unis l’été prochain (20 juin – 14 juillet). Penser court terme pour mieux rebondir, telle est la première mission du nouveau staff chilien : «nous ne sommes pas venus pour générer un changement, nous sommes venus pour aligner le meilleur du Chili. S’il y a un joueur d’un âge avancé, mais qui est dans un grand moment et nous sommes convaincus qu’il contribue, nous n’hésiterons pas à les appeler», a analysé Gareca. Néanmoins, il faut aussi penser à l’avenir pour éviter une joie de courte durée. La reconstruction passe par une transition donc un mélange entre la jeunesse et l’expérience.

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Parmi ces jeunes qui poussent, Lucas Assadi (20 ans), Alexander Aravena (21 ans), César Pérez (21 ans) et Darío Osorio (20 ans) sont des noms à surveiller. Mais Marcelino Núñez et Ben Brereton Díaz représentent les éléments les plus développés. Sans oublier, l’attaquant Víctor Dávila qui a réalisé une belle copie contre l’Albanie : «très heureux de commencer ainsi, très heureux de la victoire, des passes décisives et des buts. Ce sont des matchs amicaux de préparation, mais l’intention est d’atteindre la Coupe du Monde et de remettre l’équipe à sa place. Nous savons tous que Gareca est un entraîneur avec beaucoup d’expérience. En tant que joueurs, c’est à nous de suivre à la lettre les instructions du professeur. Nous devons faire confiance au processus», a affirmé l’attaquant du CSKA Moscou. La prochaine échéance sera l’ultime match amical contre la France, au Stade Vélodrome pour les retrouvailles entre Alexis Sanchez et le peuple marseillais.

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