Le projet fou de Pise est prêt à dynamiter le football italien !
Porté par une vision ambitieuse depuis son rachat par Alexander Knaster, le Pisa Sporting Club connaît une ascension fulgurante, mêlant investissements ciblés, renouveau infrastructurel et politique sportive cohérente. À l’aube d’un été décisif — entre le chantier express de l’Arena Garibaldi, l’arrivée d’Alberto Gilardino sur le banc et un mercato bouillonnant — le club toscan affiche clairement ses intentions : s’installer durablement dans le paysage de l’élite italienne.

Depuis le rachat du club en janvier 2021 par l’homme d’affaires américano Alexander Knaster, le Pisa Sporting Club a changé de dimension : injections de capitaux, modernisation des structures (centre d’entraînement « Cetilar » agrandi, cellule de data‑scouting internalisée) et recrutement d’une équipe dirigeante affûtée autour du directeur sportif Claudio Chiellini ont posé les bases d’une croissance sportive régulière — deux qualifications consécutives pour les play‑offs de Serie B, une finale épique perdue contre Monza en 2022, puis la promotion décrochée cette saison. Knaster a surtout apporté une vision à long terme : miser sur un noyau de jeunes à fort potentiel, compléter le groupe par des vétérans de caractère, et rénover l’Arena Garibaldi pour générer de nouvelles recettes. Après Filippo Inzaghi, la direction a confié le banc à Alberto Gilardino, symbole d’un projet « made in Italy » tourné vers un football offensif, intense et formateur. L’été qui s’ouvre sera donc capital : chantier du stade à 3 millions d’euros à livrer avant fin août, mercato ambitieux pour consolider chaque ligne, et montée en gamme du staff technique (préparateurs athlétiques issus de la fédération, analystes vidéo recrutés auprès de clubs de Serie A). Avec Knaster pour garant financier, Gilardino pour chef d’orchestre et un engouement populaire retrouvé, Pise aborde la trêve estivale convaincu de pouvoir franchir un nouveau palier et, à terme, s’installer durablement parmi l’élite.
Dans un entretien récent accordé à Calcio e Finanza, le président, Giuseppe Corrado, n’avait pas caché son excitation : «Pise et sa Tour sont sans aucun doute une référence pour tout étranger qui connaît l’Italie, et c’est une valeur qui a influencé, comme je l’ai mentionné, Knaster, qui a ensuite apprécié notre projet dans son ensemble. C’est pourquoi il a souhaité accélérer le projet du Centre sportif, car avec la mentalité internationale des acteurs du football, il est impossible d’imaginer une réalité sans un centre sportif fonctionnel et moderne. Le deuxième objectif était d’accélérer et d’accentuer les investissements dans les jeunes talents. Il m’a d’ailleurs dit : « Vous vous en sortez bien, mais nous devons avoir plus de courage pour investir dans les talents. Pise est une référence internationale pour l’Italie et offre de nombreux atouts : le principal aéroport de Toscane, l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde pour sa beauté artistique et naturelle, deux des meilleures universités du monde (l’École Normale Supérieure et l’École Supérieure Sant’Anna, ndlr), ainsi qu’un hôpital et un centre de santé d’excellence. En bref, nous avons compris qu’il existait des valeurs importantes sur lesquelles consolider nos stratégies marketing et commerciales».
La question du stade
Une véritable révolution est en marche du côté de Pise, où la municipalité et le club nerazzurro se sont lancés dans une course contre-la-montre pour adapter le mythique stade Arena Garibaldi aux exigences de la Serie A. Avec la promotion sportive obtenue, l’équipe dirigée par Alberto Gilardino n’a pas ralenti l’élan de modernisation du club. Les travaux ont débuté le 3 juin et doivent être livrés avant la fin août, juste à temps pour le début de la saison. Le chantier, estimé à environ 3 millions d’euros, est financé conjointement par la ville (1,3 million d’euros) et par le club, soutenu par le mécène Alexander Knaster, avec toujours 25 % du capital détenu par l’ancien président Giuseppe Corrado. Le programme prévoit 75 jours de travaux ininterrompus, avec des vacations en continu, y compris les jours fériés, pour tenir les délais et offrir à Pise une enceinte aux standards de l’élite italienne : «l’idée était de rester à l’Arena Garibaldi dès le premier jour. Notre stade occupe une position très importante sur le plan touristique, car il se trouve à 250 mètres de la Tour de Pise et, depuis le centre du terrain, on peut l’admirer. Le fief de Pise a toujours existé et doit le rester. Nous finalisons actuellement les derniers détails pour lancer un important projet de rénovation. Une fois l’évaluation finale du bien effectuée par la municipalité, l’entreprise pourra décider d’acquérir le bâtiment et d’entamer les travaux de rénovation. Il sera alors possible de poursuivre l’activité d’Atalanta et d’autres entreprises, c’est-à-dire de travailler et de continuer à se divertir sur place», a expliqué Giuseppe Corrado, président de Pise.
Les aménagements sont colossaux : augmentation de la capacité au-delà de 12 500 places, agrandissement des zones médias, modernisation des vestiaires, installation d’un nouveau tunnel d’accès au terrain, et mise à niveau des infrastructures technologiques, notamment l’éclairage du stade, pour répondre aux critères imposés par la Serie A. L’adjoint au maire Raffaele Latrofa a précisé que la cloison entre la Curva Nord et la Gradinata sera repositionnée à son emplacement d’origine, permettant ainsi de libérer des places supplémentaires pour les supporters locaux. Une partie de la Curva Sud sera également rendue accessible au public pisan, tandis que 1 700 nouveaux sièges populaires seront ajoutés pour les fans. À cela s’ajoute la construction d’une salle de sport pour le club, réalisée en matériaux préfabriqués, ainsi que la création de nouvelles loges, dont 16 stations couvertes destinées aux spectateurs en situation de handicap. Une transformation d’envergure, qui pourrait bien faire de Pise un pôle attractif majeur dans le football italien. «Pour réussir à sélectionner les talents, il est essentiel de disposer d’une structure de recrutement performante. Aujourd’hui, nous pensons que Pise dispose d’une structure de recrutement comparable à celle des meilleurs clubs des catégories supérieures. Le club compte actuellement près de cinquante personnes travaillant en Italie et à l’international. Pour y parvenir, nous avons naturellement investi massivement ces deux premières années, en ressources et en structures, ainsi que dans des projets liés au centre sportif et au stade», a détaillé Corrado.
Un mercato pour rêver grand
À peine la poussière du chantier du stade retombée, que Pise agite déjà le mercato avec une série de rumeurs ambitieuses et excitantes. En attaque, le nom le plus marquant est sans doute celui de Giovanni Simeone, actuellement à Naples, dont l’éventuelle arrivée aurait une forte portée symbolique : son père Diego avait en effet porté les couleurs nerazzurre lors de leur dernière saison en Serie A sous la présidence Anconetani. Le club vise également le retour d’Alessio Zerbin, de Naples également, auteur d’un prêt convaincant à Venise, et désormais convoité par Lecce. Autres pistes offensives suivies de près : Lorenzo Colombo (Milan, ex-Empoli), Gennaro Borrelli (Brescia), sous les radars de Cagliari et du Torino, et Antonio Sanabria (Torino), tous capables d’apporter une profondeur précieuse au secteur offensif pisan. Côté couloir, l’intérêt se porte aussi sur Alieu Fadera, ailier explosif passé par Côme, et sur le latéral néo-zélandais Liberato Cacace (Empoli), dans le viseur de plusieurs clubs.
Mais les ambitions pisanes ne s’arrêtent pas là : le milieu de terrain est également concerné par plusieurs mouvements potentiels. Tanner Tessmann, bloqué à l’OL, serait une priorité, tout comme le jeune Isak Vural, prodige turc qui a déjà été officialisé. Henrik Meister pourrait lui aussi prolonger l’aventure, avec un renouvellement de prêt envisagé avec Rennes. Mathis Servais, jeune milieu offensif belge de Beveren, et le Marocain Oussama Targhalline (Feyenoord), font aussi partie des profils surveillés. En défense, Pise explore des pistes solides : Edoardo Goldaniga (Côme), Pawel Dawidowicz (en fin de contrat avec l’Hellas Vérone), et le Norvégien Leo Østigård, prêté à Hoffenheim par Rennes. Les recrues déjà actées confirment cette volonté de projection vers l’avenir, à commencer par le prometteur défenseur brésilien Mateus Lusuardi (ex-Frosinone) et le très jeune Belge Jeremy Kandje Mbambi, arraché à La Gantoise. Avec une telle effervescence, le projet pisan semble bien décidé à bousculer la hiérarchie du football italien.
En savoir plus sur