Italie - Angleterre : les notes du match

Par La Rédaction FM
13 min.
Harry Kane célèbre son 54e but sous les couleurs de l'Angleterre @Maxppp

En ouverture du groupe C des qualifications pour l’Euro 2024, l’Angleterre a pris le meilleur face à l’Italie au stade Diego Armando Maradona de Naples. Une victoire (2-1) qui permet aux hommes de Gareth Southgate de prendre la tête du classement, à égalité avec la Macédoine du Nord, victorieuse de Malte (2-1). Une soirée historique pour Harry Kane, auteur de son 54e but sous le maillot anglais. Prochain adversaire pour les Three Lions ? L’Ukraine, ce dimanche à 18 heures.

C’est un remake de la finale de l’Euro 2020 qui se disputait sur la pelouse du stade Diego Armando Maradona. Après son sacre final il y a un an et demi à Wembley, l’Italie affrontait l’Angleterre, cette fois de l’autre côté des Alpes. Une rencontre comptant pour leur entrée en lice en éliminatoires de l’Euro 2024, prévu en Allemagne. Les Three Lions voyaient en cette première journée de qualification comme une occasion de se venger face à une Squadra Azzurra remaniée depuis l’été 2021. Pour ce faire, Gareth Southgate alignait le co-meilleur buteur de l’histoire de la sélection à égalité avec Wayne Rooney, Harry Kane, accompagné en attaque par Bukayo Saka et Jack Grealish. De son côté, Roberto Mancini faisait confiance à un nouveau dans l’effectif transalpin, puisque Mario Retegui débutait sa carrière internationale ce jeudi soir, avec Domenico Berardi à droite et Lorenzo Pellegrini de l’autre côté. Le début de rencontre était à mettre au crédit des Italiens, qui arrivaient à faire reculer leur adversaire du soir dans leur dernier tiers. Néanmoins, après quelques minutes de domination subies, les coéquipiers de Jude Bellingham arrivaient à sortir la tête de l’eau et allaient même s’offrir quelques occasions dans la surface adverse. Et sur un corner repris au second poteau par Kane, Declan Rice, en renard des surfaces, trompait Gianluigi Donnarumma pour ouvrir le score dans le premier quart d’heure (0-1, 13e).

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46 ans après !

Les visiteurs continuaient de mettre la pression sur les hommes en bleu, jusqu’à aller obtenir un penalty avant la pause, à la suite d’une main de Giovanni Di Lorenzo, sifflée à l’aide de la VAR. Harry Kane ne se faisait pas prier pour prendre Donnarumma à contre-pied et ainsi devenir le meilleur buteur de l’histoire des Three Lions avec cette 54e réalisation, dépassant ainsi Wayne Rooney. Grealish avait dans les pieds l’occasion de porter le score à 3-0 mais le Cityzen ratait complètement une reprise semblant simple sur un centre bas au second poteau (45+1e). Au retour des vestiaires, la Nazionale retrouvait des couleurs et trouvait enfin le chemin des filets : Pellegrini distillait une superbe passe cachée pour permettre à Mario Retegui de crucifier Pickford d’une frappe croisée () pour ouvrir son compteur sous le maillot bleu. Cette réduction du score donnait plus de confiance aux hommes de Mancini, qui reprenaient l’ascendant qu’ils avaient à l’entame de match. Une domination à supériorité numérique après les deux jaunes écopés par Luke Shaw en seulement trois minutes (78e, 80e), obligeant les joueurs en blanc à gagner du temps dans le dernier quart d’heure. La revanche est donc prise par l’Angleterre, leader de la poule C à égalité avec la Macédoine du Nord, vainqueure en même temps de Malte. Il s’agit là de la première victoire anglaise face à l’Italie en match officiel depuis… le 16 novembre 1977, en qualification de la Coupe du Monde 1978.

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Classement live

L’homme du match : Harry Kane (8) : co-meilleur buteur de la sélection anglaise avec 53 buts (autant que Wayne Rooney), l’attaquant de Tottenham débutait logiquement à la pointe de l’attaque. Auteur d’un premier retour défensif important (5e), le capitaine anglais donnait le ton aux siens. Précieux dans son rôle de pivot et ses nombreux décrochages, il était tout proche de marquer les esprits mais sa frappe était finalement contrée avant de profiter à Declan Rice (13e). Ce n’était que partie remise… Plein de sang froid, il transformait un penalty litigieux (44e) pour devenir le seul et unique meilleur buteur de l’histoire des Three Lions avec 54 réalisations. Encore décisif au moment de servir Grealish pour le but du 3 à 0, il voyait finalement son coéquipier se trouer totalement (45+2e). Peu avare d’efforts, exemplaire dans l’état d’esprit et toujours au bon endroit, notamment sur le plan défensif, le numéro 9 anglais a rendu une nouvelle copie magistrale.

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Italie

- Donnarumma (5) : il a chauffé ses gants sur une frappe écrasée de Saka (7e), avant de réaliser une parade sur une frappe puissante de Bellingham (12e). Il est difficile blâmable sur le but à bout portant de Rice (13e). Sur le penalty de Kane, il est pris à contre pied (44e). Un jeu au pied rassurant, c’est assez rare pour être souligné.

- Di Lorenzo (2) : pourtant en terrain conquis au Stadio Diego Armando Maradonna, le latéral de Naples a été secoué à chaque coup de vent ce soir. Auteur d’une reprise complètement manquée (4e), il a ensuite traversé la rencontre sur la pente glissante, paraissant souvent à la limite face à Jack Grealish. Sur le but de Rice qui découle d’un corner, il oublie complètement Kane au second poteau (13e). Il est à nouveau fautif sur le penalty de l’attaquant anglais, après une main maladroite (44e). Auteur de plusieurs montées en seconde période, il a rarement trouvé preneur sur ses centres.

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- Toloi (4) : qu’elle semble lointaine l’époque où l’Italie pouvait se targuer d’aligner un trio Barzagli - Bonucci - Chiellini. Aligné aux côtés d’Acerbi, le défenseur italo-brésilien de l’Atalanta Bergame a traversé des trous d’air tout au long de la soirée. Fragile défensivement, à l’image du petit pont de Shaw (17e) où il défend sur les talons, le joueur de 32 ans a souvent été en retard dans ses duels. Du mieux tout de même en seconde période avec quelques interventions (62e, 74e, 84e), mais pas brillant.

- Acerbi (3) : rarement souverain défensivement, le défenseur de 35 ans a souvent suscité la pitié, tant il a semblé dépassés par la vitesse de Saka. Effacé d’une facilité embarrassante par Kane qui aurait pu être passeur décisif en première mi-temps (44e), il n’a pas non plus incarné l’assurance tout risques avec le ballon, où la fébrilité a souvent rejailli sur ses passes.

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- Spinazzola (5,5) : certainement le défenseur italien le plus rassurant, ou le moins inquiétant, c’est comme. Animateur de son couloir, le latéral de l’AS Roma a multiplié les montées, forçant Saka à défendre. En revanche, il a souvent manqué de réussite dans ses centres (33e, 36e, 68e). Rarement inquiété dans le un contre un où il s’est montré impactant face à l’ailier anglais (4e, 7e, 37e).

- Barella (4) : dans son rôle de regista, le milieu de 26 ans a peiné à tirer son épingle du jeu. S’il a pu, par bribes, démontrer son appétence pour les petits espaces, il n’a pas réellement pesé sur la rencontre et a souvent été bousculé dans ses duels face à Bellingham et Rice. On ne pourra par contre pas lui reprocher son goût pour l’effort, affichant une activité tout terrain. Remplacé par Cristante (62e), qui n’a pas réellement eu d’influence.

- Jorginho (3) : le trou noir. Positionné en pointe basse du milieu à trois, le joueur d’Arsenal a été ballotté entre les vagues anglaises, notamment face à la vitesse de Grealish. Il a été l’auteur de plusieurs pertes de balles dangereuses, dont une qui aurait pu coûter un but à son équipe (32e). Avec le ballon, il a servi du réchauffé, s’attelant à des passes latérales qui n’ont jamais créé de décalages. Remplacé par Tonali (68e), bien plus tranchant en l’espace de 25 minutes que son aîné. Un manque de précision sur corners néanmoins (88e, 89e).

- Verratti (5) : après ses récentes performances en club, le joueur du PSG avait besoin de se remettre la tête à l’endroit. Il n’a pas donné la sensation de voler, mais s’est tout de même démarqué de Barella et Jorginho. Auteur de plusieurs interceptions précieuses (5e, 30e, 70e, 83e), le milieu de poche a également offert un bol d’air frais à son équipe sous pression, grâce à sa capacité de conservation. Il n’a pas hésité à apporter le surnombre dans la surface adverse en fin de rencontre, mais comme souvent, il a souvent été trop altruiste. Remplacé par Scamacca (88e)

- Berardi (3) : dans son duel avec Shaw, le gaucher de Sassuolo n’est jamais parvenu à prendre le dessus. Il a donné la sensation de se chercher dans les circuits offensifs et a cruellement manqué d’influence. Sur ses rares ballons à négocier, il a été l’auteur de choix discutables (37e, 42e, 58e) ou a souvent repassé les plats en tentant de se réaxer sur son bon pied. Remplacé par Politano (62e), remuant d’entrée avec plusieurs coups de patte bien pensés dans la surface.

- Retegui (5) : appelé pour la première fois de sa carrière avec la Squadra Azzura, l’attaquant italo-argentin du Club Atlético Tigre (D1 argentine) a vécu une soirée particulière. S’il n’a rien eu à se mettre sous la dent en première période, malgré des appels incessants et une volonté incontestable, il s’est montré clinique sur sa seule véritable situation au retour des vestiaires, d’une belle frappe croisée (56e). Des relais intéressants également en pivot avec Pellegrini et Gnonto. On retiendra que l’histoire est belle pour l’attaquant de 23 ans, convoqué par Mancini sur recommandation de Juan Sebastian Veron, mais qui ne parle pas un mot d’italien.

- Pellegrini (6) : pas toujours escorté par la réussite, il a tout de même été l’offensif italien le plus entreprenant de la soirée. Auteur d’un centre au cordeau pour Di Lorenzo qui aurait mérité meilleure conclusion (4e), le joueur de l’AS Rome a manqué de relais à ses côtés pour s’exprimer pleinement en première période. Au retour des vestiaires, il est l’auteur d’une inspiration géniale pour trouver Retegui sur le but (56e). Remplacé par Gnonto (68e), qui a jeté quelques froids dans la défense anglaise grâce à son explosivité et plusieurs centres menaçants (70e, 76e, 84e).

Angleterre

Pickford (5) : le dernier rempart d’Everton n’a pas eu grand chose à faire dans les 45 premières minutes. Rassurant dans les airs, serein dans ses prises de balle et propre à la relance, le dernier rempart anglais n’a pas tremblé face aux différentes offensives italiennes. Fébrile sur un premier corner italien au retour des vestiaires, il ne pouvait, par ailleurs, rien sur la frappe croisée de Retegui permettant à la Squadra Azzurra de réduire le score (56e). Précieux sur quelques interventions en fin de match, il permettait aux siens de garder leur léger avantage.

Shaw (4,5) : titularisé dans le couloir gauche de la défense anglaise, le latéral de Manchester United a été peu en vue au cours de la première période. La faute à un jeu anglais passant, majoritairement, dans l’axe. Sérieux défensivement, le numéro 3 n’a, cependant, jamais été inquiété par Berardi et les timides montées de Di Lorenzo. Irréprochable dans le duel et très disponible pour ses partenaires, il vivait cependant une seconde période bien plus difficile. En difficulté face au regain italien, il était d’abord averti d’un carton jaune pour un gain de temps (78e) avant de quitter prématurément ses partenaires pour une nouvelle faute quelques secondes plus tard (80e).

Maguire (5) : auteur d’une belle Coupe du Monde avec les Three Lions, le défenseur des Red Devils a une nouvelle fois parfaitement tenu son rang dans le premier acte. Solide dans les airs et bien aidé par le manque d’ambition de la Nazionale sur le plan offensif, il n’a jamais failli. Vigilant sur les trajectoires (5 ballons récupérés) et à l’aise dans les premières relances, il se rendait cependant fautif sur la réduction du score des Italiens (56e). Auteur d’une mauvaise relance, il était également averti pour une intervention très en retard sur Barella (55e) avant de voir Retegui profiter de sa sortie ratée.

Stones (7) : victime d’une blessure aux ischios et absent au cours des dernières semaines avec Manchester City, l’international anglais (64 sélections, 3 buts) confirme son retour en forme. Présent sur les rares offensives italiennes, il s’est ainsi fendu de quelques précieux retours (6e, 7e, 39e, 61e, 75e, 82e). Homme fort de la défense anglaise dans ce choc, il n’a jamais subi, et ce malgré une nette domination de la Squadra Azzurra en seconde période.

Walker (5) : présent sur le côté droit de la défense, le latéral des Skyblues n’a pas vraiment eu d’impact en première période. Jamais dépassé par Pellegrini et impérial sur les quelques montées de Spinazzola, il n’a, en revanche, pas eu le rendement offensif habituel. Averti après la pause (52e), il restait toujours aussi rigoureux dans son couloir malgré la grosse pression mise par la Nazionale.

Phillips (3,5) : transféré du côté de Manchester City en juillet dernier, le numéro 4 des Three Lions, très peu utilisé par Pep Guardiola (2 titularisations en FA Cup), débutait dans l’entrejeu face à la Nazionale. Plus discret que ses partenaires en début de rencontre, il se signalait malgré tout d’une belle frappe, flirtant avec le montant gauche de Donnarumma (32e). Bien moins tranchant que ses compagnons de l’entrejeu (un seul duel remporté sur sept disputés), l’Anglais ne parvenait pas, non plus, à se sortir de la pression italienne après la pause. Une prestation insuffisante.

Rice (7,5) : aligné dans un rôle de sentinelle par Gareth Southgate, le milieu de terrain et capitaine de West Ham n’a pas tardé avant de se mettre en évidence dans ce match. Opportuniste et bien placé dans la surface italienne pour crucifier Donnarumma après une première tentative de Kane (13e), il lançait parfaitement les siens. Averti pour gain de temps (29e), le gamin de Londres s’avérait essentiel dans l’animation défensive des siens (8 ballons récupérés), à l’instar de ce superbe retour face à Barella (27e). Plus en souffrance au retour des vestiaires, il maintenait malgré tout à flot le milieu des Three Lions.

Bellingham (6) : actuellement au cœur de toutes les rumeurs de transfert, le crack anglais du Borussia Dortmund, convoité par le Real Madrid ou encore Manchester City, prenait place au milieu de terrain pour ce choc face à l’Italie. Auteur d’une première énorme frappe (12e), le jeune anglais a brillé dans l’entrejeu. Souvent à l’origine des mouvements offensifs, le numéro 22 a fait parler toute sa technique, posant de nombreux problèmes aux hommes de Roberto Mancini. Redoutable dans l’engagement physique (8 duels remportés sur 11 disputés), le joueur des Marsupiaux se montrait bien plus discret en seconde période. Remplacé par Gallagher (85e).

Grealish (4) : auteur de 3 buts et 7 passes décisives toutes compétitions confondues sous le maillot des Citizens depuis le début de la saison, l’ailier anglais (29 sélections, 2 buts) a montré une belle activité au cours du premier acte. À l’origine de la première offensive dangereuse de l’Angleterre (12e), le natif de Birmingham, seul face au but vide, ratait cependant totalement sa reprise juste avant la pause (45+2e). Acculé, à l’instar de ses coéquipiers, en seconde période et averti pour protestations (52e), il cédait finalement sa place. Remplacé par Foden (69e), remplacé dix minutes plus tard… suite au rouge reçu par Shaw. Remplacé par Trippier (81e).

Saka (4,5) : étincelant sous le maillot d’Arsenal cette saison (13 buts, 10 offrandes), l’ailier droit anglais n’a pas connu la même réussite sur la pelouse de Naples. Actif, à l’image d’une première percée (8e), l’attaquant de 21 ans s’est cependant rendu coupable de quelques maladresses techniques, de nombreuses pertes de balle et de choix douteux sur quelques séquences (31e, 33e). Auteur des deux corners menant aux deux premiers buts anglais, l’homme fort des Gunners reste, malgré tout, un poison pour les défenses adverses. Obligé de participer aux tâches défensives dans le second acte, il était finalement remplacé dans les derniers instants. Remplacé par James (85e).

Kane (8) : voir ci-dessus.

Les compositions officielles au coup d’envoi

Le XI de l’Italie

Le XI de l’Angleterre

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