Coupe du Monde 2018 : l’onde de choc en Argentine après la débâcle face à la France !

Au coup de sifflet final, les têtes argentines sont basses. Autour, dans le brouhaha de Kazan, alors que les joueurs français célèbrent la qualification, les observateurs du pays des gauchos n'ont pas le temps de s’apitoyer sur l'élimination des leurs. Taulier de cette sélection argentine, du haut de ses 34 ans, Javier Mascherano est le capitaine non désigné, qui assume face aux médias, dans les bons comme dans les mauvais moments. Déçu, le visage marqué, le joueur du Hebei Fortune a annoncé qu'il raccrochait les crampons avec la sélection. « Dorénavant, je ne serai plus qu'un supporter, » a déclaré le joueur, ouvrant la voie à d'autres annonces, dans une sélection mal en point et vieillissante.

« La fin d'une génération », « Avec cet échec, c'est la fin des historiques qui semble se profiler. Que feront Agüero, Higuaín, Di María, Banega? Que fera Messi ? Eux qui brillent en clubs mais n'y arrivent pas en sélection, » lance Olé, le premier quotidien sportif du pays, qui divise sa page de garde en grands thèmes. « Du rêve au cauchemar, » peut-on lire tout d'abord. « L'Argentine sort du Mondial, après un gros match, passé de 2-1 à 4-2 en 11 minutes. Mbappé a tout changé et pourvu que ce ne fut pas la dernière de Messi, éteint cet après-midi, » précise également le quotidien. Outre la belle place offerte à Javier Mascherano, qui a déclaré « toute cette histoire est désormais terminée », le journal s'interroge déjà sur le futur de Lionel Messi : « et si cela avait été son dernier mondial ? » - la Pulga aura 35 ans lors du Mondial 2022 au Qatar.

Vingt-cinq ans de frustration pour l'Argentine

Du côté des quotidiens généralistes, la déception se fait également ressentir. La Nacion titre « L'Argentine s'incline face à la France et est éliminée de son pire Mondial depuis 2002 ». Pas dupe, le quotidien se souvient de la situation qui régnait autour de la sélection il y a encore quelques jours. Un voile avait été posé sur un fiasco latent avant d'affronter les Bleus. « Kazan fut un retour à la réalité et la concrétisation d'une élimination qui avait déjà été entrevue il y a quatre jours (...) le but de Rojo face au Nigéria et la qualification pour les huitièmes de finale ont été une oasis au milieu du désert, après un match nul face à l'Islande, une claque face à la Croatie et ce coup final porté par la France » rappelle le quotidien. Pas de surprise.

La Nacion va plus loin et évoque « 25 ans de frustration pour la sélection argentine ». Après avoir conquis la Copa America en 1993, en Equateur, l'Argentine s'est en effet empêtrée dans une spirale négative qui dure depuis un quart de siècle. Avec, au total, 7 finales perdues et plusieurs éliminations prématurées. Un thème également repris par El Dia, qui évoque « une génération de super stars qui n'ont jamais pu soulever la coupe ». Pour le journal Clarin, la défaite face à l'équipe de France est « La fin du rêve », « La France n'a pas manqué l'occasion de gifler l'Argentine et l'a renvoyé à la maison », peut-on lire sur le site du média argentin. Celui-là même qui ouvre sur l'après et s'interroge « Dernier tango à Kazan : le temps de la reconstruction est venu ». Le journaliste Adrian Maladesky prend lui position et regrette le choix de Sampaoli de faire évoluer Messi en « faux numéro 9 ». Une décision qu'il apparente au « dernier péché de Sampaoli », avant d'ajouter « Sampaoli n'a pas été à la hauteur des attentes de la sélection. Son cycle s'achève de la pire des manières ».

L'avenir de Sampaoli en question, le « cauchemar Mbappé »

Une fin de cycle pour Jorge Sampaoli ? Si la presse le sous-entend, le principal intéressé n'a pas l'air d'avoir dit son dernier mot. Interrogé sur son avenir par Tyc Sports au coup de sifflet final, le technicien en poste depuis tout juste un an a déclaré ne pas vouloir s'arrêter-là. Il ne considère d'ailleurs pas l'élimination des siens à ce stade de la compétition comme un échec. « C'est une frustration, c'est certain, mais un échec c'est autre chose, » a tenu à préciser Sampaoli, qui pense que cette élimination le rendra plus fort. A l'opposé, chez les vainqueurs, c'est Kylian Mbappé qui récolte tous les suffrages dans la presse argentine. Clarin voit en Mbappé « le cauchemar de l'Argentine qui continue de marquer l'histoire de la France ». Le quotidien va plus loin et parle de « prestation extraordinaire », après une phase de poules qui l'avait déjà vu répondre aux attentes placées en lui. Olé va encore plus loin et déclare : « le diamant français a réalisé une prestation individuelle dans un Mondial du niveau de Pelé en 58 et de Maradona en 86 ».