Serie B

Sassuolo : l’impressionnant retour en grâce de Fabio Grosso

Après une expérience très compliquée sur le banc de l’Olympique Lyonnais, Fabio Grosso est retourné au pays pour prendre les commandes de Sassuolo en Serie B. Et le technicien italien vit des premiers pas plutôt convaincants avec son club.

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Fabio Grosso @Maxppp

En un an, la vie de Fabio Grosso a changé du tout au tout. En décembre 2023, le natif de Rome venait de vivre l’un des premiers coups durs de sa carrière d’entraîneur puisqu’il avait été remercié par l’OL. Un club qu’il n’avait pas hésité une seconde à rejoindre quelques semaines avant, le 16 septembre. Après avoir lancé un casting XXL pour remplacer Laurent Blanc, John Textor, qui avait exploré les pistes menant à Graham Potter, Oliver Glasner, Habib Beye ou encore à Gennaro Gattuso; avait finalement décidé de miser sur Grosso. Un ancien joueur de la maison dont la plus grosse expérience jusqu’alors se résumait à son passage sur le banc de Frosinone en Serie B en 2023.

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Si des doutes sont tout de suite apparus concernant sa capacité à mener une formation du niveau de Lyon, l’Italien de 47 ans était sûr de lui. « D’être le premier, deuxième ou troisième choix ça ne me pose pas souci, l’OL c’était le premier choix pour moi. Je n’ai pas peur du risque», avait-il expliqué lors de sa conférence de presse de présentation alors que les Gones étaient en pleine crise et au fin fond du classement (17e de L1, ndlr). Mais l’effet Grosso a fait pschitt. Outre ses choix parfois incompréhensibles, il s’est mis à dos une partie des joueurs lyonnais. Après 7 rencontres passées sur le banc de l’OL (1 victoire, 2 nuls et 4 défaites), il a été remercié à la fin du mois de novembre 2023.

Un nouveau départ à Sassuolo

Remplacé par Pierre Sage, qui a su trouver la bonne formule pour relancer la machine OL, Fabio Grosso s’est donc retrouvé libre après avoir trouvé un accord avec les Rhodaniens. Malgré des approches de Saussolo au mois de février 2024, il avait préféré prendre son temps et attendre l’été avant de se lancer dans un nouveau projet. Une fois l’été venu, l’Italien a dit oui au club basé dans la province de Modène. «L’US Sassuolo Calcio annonce que M. Fabio Grosso est le nouvel entraîneur de l’équipe première. Nous lui souhaitons la bienvenue et une bonne chance de la part de tout le club neroverde», pouvait-on lire sur le communiqué de presse publié le 3 juin dernier. Attendu au tournant après son échec entre Rhône et Saône, le successeur de Davide Ballardini avait des choses à prouver.

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Et pour le moment, tout se passe plutôt bien pour lui. Après 15 journées, son équipe est en tête du classement de Serie B. Elle affiche un bilan de 10 victoires, 4 nuls et 1 défaite. Avec 34 points au compteur, elle a trois longueurs d’avance sur Pise (2e) et quatre sur La Spezia (3e). En championnat, elle est invaincue depuis le 15 septembre dernier, soit 12 rencontres. En revanche, elle a été éliminée en 1/8e de finale de la Coupe d’Italie après sa lourde défaite 6 à 1 face à l’AC Milan le 3 décembre. Un petit couac alors que les premiers pas du technicien transalpin sont plutôt honorables. De l’autre côté des Alpes, la presse est d’ailleurs convaincue.

John Textor veut retravailler avec lui

La Gazzetta dello Sport a écrit à son sujet : «les 4 victoires consécutives sans encaisser de buts ont non seulement certifié la valeur de Sassuolo, mais lui ont également donné le changement de vitesse pour prendre la première place. Tout était parfait, s’il n’y avait pas eu le mardi noir de San Siro, avec ce lourd 6-1 contre Milan mûri dans un quart d’heure cauchemardesque au cœur de la première mi-temps. Le turnover de Fabio Grosso (seulement 4 titulaires sur le terrain) n’était pas le fils du snobisme, mais de la réalité : en plus de vouloir donner des minutes aux éléments peu utilisés, l’entraîneur a voulu préserver d’autres joueurs qui ont jusqu’à présent tiré sur la corde et d’autres qui ne sont pas au top physiquement (de Thorstvedt à Lauri, Berardi).» Journaliste pour Tuttosport et le Corriere della Serra, Michele Tossani, contacté par nos soins, est sous le charme.

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«Je pense qu’il peut faire monter Sassuolo. Il a une équipe très forte. C’est un bon coach en seconde division mais il n’a pas encore d’expérience en Serie A. Je pense que l’OL est arrivé trop tôt dans sa carrière.» Un avis que ne partage pas Valentina Clemente, spécialiste du foot italien. «C’est un entraîneur qui est encore en train de se former. Je ne pense pas qu’il a mal fait d’aller à Lyon car il a appris dans une situation difficile. C’est toujours important pour un jeune entraîneur d’aller voir ailleurs. Si l’expérience n’a pas été celle qu’il attendait, il a bien fait de se mettre à l’épreuve (…) C’est sûrement quelque chose qui l’a aidé à mûrir. Ttout la génération des champions du monde 2006, les Nesta, Cannavaro; a quand même du mal à devenir de super entraîneurs tout de suite. Il faut passer différents paliers ici dans cette ère moderne.» Du côté de Lyon, malgré son échec sur le banc rhodanien, John Textor conserve une très bonne relation avec l’Italien comme l’a rapporté L’Equipe. D’ailleurs, l’homme d’affaires américain lui a même signifié vouloir l’impliquer de nouveau dans la galaxie Eagle Football à l’avenir. Pour le moment, l’Italien continue son petit bonhomme de chemin à Sassuolo. Un club avec lequel il rêve de Serie A.

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