TFC : Jérôme Fougeron, responsable du recrutement : « il y a un beau socle avec les jeunes »

Par Augustin Delaporte
6 min.
Le Toulouse Football Club pendant sa préparation d'avant saison @Maxppp

Recruteur du Toulouse Football Club de 2007 à 2015, Jérôme Fougeron, passé ensuite par le Havre et Lorient, est à l'origine des signatures de Wissam Ben Yedder, Adrien Regattin ou encore, plus récemment, de Tino Kadewere. Parti de la ville rose suite à un désaccord avec Olivier Sadran, le natif de Boussens revient dans les valises Damien Comolli, le nouveau président du TFC, pour lancer le projet toulousain.

Foot Mercato : comment se passe votre retour au club ?

Jérôme Fougeron : ça se passe super. Les repères je les avais déjà, je suis revenu parce qu’il y avait une nouvelle équipe dirigeante. Je connais Damien Comolli, puisque j’ai travaillé avec lui à Saint-Etienne en 2004, je connais ses méthodes de travail, même si maintenant elles sont plus axées sur les datas. C’est quelqu’un de très pragmatique, de cartésien dans le travail et ça me plait assez.

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FM : quel état des lieux faites-vous du club, cinq ans après votre départ ?

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JF : c’est un club en phase de mutation, dans le fonctionnement, dans les méthodes de travail et avec une nouvelle organisation. C’est un club qui est en chantier : nouvel entraîneur, nouveau staff … Je veux dire, il y a beaucoup de choses nouvelles. Tout ça est en train de se mettre en place petit à petit.

FM : depuis votre départ du club, vous êtes passé par le Havre et Lorient. Quel bilan faites-vous de ces expériences ?

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JF : très positif, dans les deux clubs. Le Havre, ça s’est très bien passé au départ avec l’équipe en place, Arnaud Tanguy le directeur générale, Christophe Revault… Qui, quand je suis arrivé, faisait de l’intérim et était l'entraîneur, puisque Thierry Goudet avait été licencié. Je connaissais Christophe déjà, ensuite il y a eu Bob Bradley avec qui ça s’est bien passé aussi, Oswald Tanchot très bien aussi - j’avais une bonne proximité avec ce coach -, et ensuite est arrivé Paul Le Guen. C’est là que ça c’est compliqué. Il a un réseau très fermé et puis il n'est pas très fédérateur, c’est quelqu’un qui travaille avec son staff et qui sollicite très peu les gens qui pourraient l’aider en matière de recrutement ou au niveau du sportif. Donc j’ai cherché à partir. J’aurais pu rester au Havre, travailler très peu et toucher mon chèque tous les mois, mais ça ne me convenait pas.

FM : vous rebondissez ensuite à Lorient.

JF : Comme je connaissais très bien Christophe Pélissier, il m'a fait venir à Lorient. Mais sept mois plus tard j’ai eu ce coup de fil de Damien Comolli, qui me permettait de me rapprocher de ma région, d’avoir un contrat différent, un poste différent, donc après avoir consulté Christophe Pélissier, qui lui-même m’a dit qu'il comprenait, j'ai rejoint le TFC.

FM : quels sont vos chantiers prioritaires des prochaines semaines ?

JF : on est en train de construire une équipe. Un peu à tous les postes. Il y a des joueurs qui sont encore sous contrat mais qui risquent de nous quitter, comme (Max-Alain) Gradel - ce dernier ayant depuis été libéré - ou (Ibrahim) Sangaré, donc on travaille sur leur remplacement. On a eu la blessure aussi de Wesley Saïd, qui va être éloigné des terrains pour au moins six mois, donc là on planche sur ces dossiers-là. On a déjà pris trois joueurs, (Maxime) Dupé qui est à mon avis un bon gardien, (Branco) Van Den Boomen qui est un milieu relayeur et (Vakoun) Bayo, qui était une opportunité (prêté par le Celtic Glasgow) et qui est un joueur qui peut être polyvalent à ses côtés.

FM : vous pouvez nous en dire un peu plus sur Branco van den Boomen ?

JF : c’est un joueur formé à l’Ajax, qui a été international jeune, qui a un joli gabarit (1m88) et qui possède à la fois des qualités physiques et techniques. C'est un bon technicien et un joueur «assez meneur», qui parle beaucoup, qui est impliqué sur un terrain, un garçon avec de la personnalité.

FM : cette saison, le mercato a une formule un peu particulière (en deux phases, du 8 juin au 9 juillet, puis du 15 août au 5 octobre). C'est quelque chose qui vous impacte ?

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JF : oui ça nous impacte et je pense que c'est le cas pour tout le monde. C’est un mercato qui est à rallonge, très long… Ensuite, il y a cette histoire de coronavirus qui, à mon, avis, risque d’à nouveau perturber les reprises. En septembre/octobre il va y avoir des perturbations dans les matchs, les championnats ou les équipes. C’est compliqué, je préfère avoir des mercatos plus courts, pour cibler les joueurs ou aller plus vite. Pour l’instant, les prix sont élevés parce qu’on est encore en début de mercato, mais si les joueurs sont toujours dans les mêmes clubs d’ici un mois, je pense que les prix vont baisser. Tout le monde se disait qu'avec le coronavirus les clubs allaient avoir besoin d’argent et vouloir vendre, que les prix allaient baisser, et je m’aperçois que ce n’est pas du tout le cas.

FM : quels profils visez-vous ?

JF : il y a déjà un beau socle avec les jeunes, il y a de bons jeunes à Toulouse qui ont déjà participé aux matchs amicaux. Après, il faut bien cibler les postes selon les départs et bien cibler les joueurs susceptibles de nous renforcer. Là, on est attentif à certains postes en fonction des départs, mais si on a des opportunités, quel que soit le poste, on se montera actif.

FM : vous pensez amener un peu d’expérience au groupe ?

JF : on ne prendra pas de joueur trop âgé, c’est clair. Mais en fonction des départs, on compensera. Si on s’aperçoit, comme le mercato va être très long, que ça ne fonctionne pas à la reprise (le 22 août), on aura encore un mois et demi pour rectifier le tir. On ne va pas se précipiter sur tout ce qui bouge.

FM : vous parliez précédemment de l'importance des jeunes. En ce sens, vous pensez à renouer des liens avec les clubs amateurs périphériques ?

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JF : oui, mais c’est une deuxième étape. Là, on est dans l’urgence. L’objectif c’est de bâtir une bonne équipe de Ligue 2, pour être compétitif le 22 août. Après, oui, se rapprocher des clubs amateurs est un objectif. C'est d'ailleurs une chose que j’avais fait il y a cinq ans, en visitant pas mal de clubs comme Rodez, qui était à l’époque encore en CFA, Blagnac, Balma… On avait vu beaucoup de clubs régionaux.

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