L’Inter Miami de David Beckham nage toujours en plein marasme

Par Josué Cassé
5 min.
Phil Neville, Blaise Matuidi, Gonzalo Higuain et David Beckham traversent une période compliquée @Maxppp

Fondé en 2018 et évoluant dans la Major League Soccer depuis 2020, l'Inter Miami vit pourtant un véritable fiasco depuis sa création. D'abord stoppée par la pandémie mondiale au cours de sa première saison, la franchise floridienne, propriété de David Beckham, terminait le dernier exercice à une décevante onzième place de la Conférence Est. Et ce n'est pas le début d'année 2022 qui pourrait atténuer ce terrible constat. Sous le soleil de Floride règne aujourd'hui la pire équipe d’Amérique...

«La patience est un arbre dont la racine est amère et dont les fruits sont très doux». Par ce lyrisme persan, comprenez surtout que le temps de la récolte se fait toujours attendre du côté de l'Inter Miami. Et pour cause. Orpheline de la moindre victoire depuis le début de la saison 2022 (4 défaites et 1 match nul), la franchise de David Beckham navigue toujours en eaux troubles. Pire équipe d'Amérique - Conférence Ouest et Est confondues - l'équipe floridienne ne parvient toujours pas à se décoller d'une étiquette pour le moins embarrassante. Lanterne rouge après un nouveau revers concédé le week-end dernier, à domicile, contre Houston Dynamo (1-3), l'Inter Miami présente, en effet, le pire bilan comptable dans une ligue de 28 formations, réparties en deux conférences. Et ce, avant de retrouver, ce samedi, les champions en titre de la MLS, le New England Revolution.

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26ème défense de la ligue avec treize buts encaissés, les hommes de Phil Neville, auteurs de trois petites réalisations depuis la reprise, sont également la pire attaque de MLS. Un bilan cauchemardesque qui place inéluctablement l'entraîneur anglais, ancien défenseur de Manchester United, sous pression. Qui plus est après la profonde refonte effectuée l'été dernier. Il faut dire que la saison précédente, la deuxième de la jeune histoire du club en MLS, avait tout d'un brouillon. Onzième sur quatorze au classement de la Conférence Est l’an dernier, ce qui le plaçait au 22ème rang sur 28 au classement général, l'Inter Miami avait alors décidé de tout changer. Au total, le directeur sportif Chris Henderson transférait ainsi 17 joueurs, dont l'ancien Parisien Blaise Matuidi, vainqueur de la Coupe du monde 2018, ou encore l’ancien ailier du Celtic et de Sunderland Lewis Morgan. Des départs permettant notamment d'enregistrer de nouvelles signatures comme Leonardo Campana, prêté par les Wolves. Mais force est de constater que, pour l'heure, le pari est loin d'être gagnant.

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Un chantier estival inefficace !

Début février, avant le début de la saison, David Beckham se voulait pourtant rassurant. «Les choses prennent du temps, nous devons être patients. Mais l’aurons-nous [patience] trop longtemps ? Bien sûr que non, car nous sommes gagnants et avons de grandes attentes. Nous attendons cette saison avec impatience, nous avons fait les changements dont nous avions besoin. Nous croyons en cette équipe et en ces joueurs. Nous avons besoin de stabilité au sein de notre club… J’ai joué à Manchester United où j’ai eu un entraîneur toute ma carrière, mais ensuite j’ai joué pour le Real Madrid, [où] je pense que j’ai eu cinq entraîneurs en quatre ans. Le travail que tout le monde ne voit pas est l’excellent travail que Chris (Henderson) et Phil (Neville) ont fait». Fragiles défensivement et incapables de se montrer dangereux aux abords de la surface adverse, les Hérons enchaînent pourtant les prestations insipides et le récent discours optimiste de l'ancien milieu de terrain emblématique du Real Madrid et de Manchester United, semble désormais prendre du plomb dans l'aile.

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Station balnéaire jouissant d'une attractivité incomparable, en témoigne les propos de David Beckham dans une interview donnée à ESPN, en mars dernier : «quand nous avons annoncé le projet à Miami, il y a toujours eu des discussions sur les joueurs que nous allions faire venir, que ce soit Ronaldo, Messi, Neymar. Il y a toujours eu ces rumeurs. En fait, je ne pense pas que ce soit difficile pour les joueurs de décider, pour être honnête, car c'est un endroit formidable». Miami est, en revanche, loin de faire sensation sur le terrain. Un véritable naufrage à tous les étages que Phil Neville a cependant tenu à relativiser après la dernière défaite concédée face à Houston. Battu malgré une ligne statistique favorable (55% de possession et 22 tirs contre 11 pour ses adversaires), l'ancien des Red Devils pointait, surtout, le manque de réalisme offensif.

La fin du duo David Beckham - Phil Neville ?

«Nous ne sommes certainement pas assez impitoyables et cela met beaucoup de pression en ce sens qu’ils ne créent que deux ou trois occasions et que nous sommes punis. Nous traversons cette période où nous sommes punis pour chaque petite erreur que nous commettons. Mais nous devons être plus impitoyables en attaque. Nous avons beaucoup investi dans notre attaque, nous avons des joueurs de qualité en attaque et pour moi, le sang-froid dans le dernier tiers, les occasions que nous avons créées, les tirs que nous avons eus au but [devraient suffire]», tempérait Neville. Une analyse mesurée ne cachant cependant pas les faiblesses affichées par sa ligne d'attaque. Et dans cette optique, l’ancien attaquant du Real Madrid, de la Juventus ou encore de Chelsea, Gonzalo Higuain, peut largement se sentir visé. Toujours au club malgré une saison dernière relativement décevante (12 buts), le buteur Argentin de 34 ans ne peut, aujourd'hui, se targuer que de deux petites réalisations, toutes les deux sur penalty.

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«Nous avons des joueurs sur le terrain qui sont dans ce club depuis plus longtemps et qui devraient les aider, qui ne les aident pas, qui doivent aussi montrer la voie. C’est une chose collective maintenant. Nous souffrons tous, nous sommes tous déçus, nous travaillons tous très dur. La seule façon de s’en sortir est de rester unis et de croire en ce que nous faisons», ajoutait en ce sens le coach des Hérons. Un problème de confiance et une anxiété certaine que la formation floridienne devra, quoi qu'il en soit, rapidement chasser avant de retrouver la Nouvelle-Angleterre, championne en titre de MLS mais coupable d'un mauvais départ cette saison (4 points glanés en 5 matches). En cas de nouveau revers et avant de se déplacer à Seattle (9ème à l'Ouest), puis de recevoir Altanta (3ème à l'Est), Neville pourrait alors faire les frais de résultats médiocres et d'une grogne de plus en plus insistante dans la Baie de Biscayne. «J’ai appris ces dernières années à avoir un peu de patience, ce que je n’ai pas beaucoup», déclarait d'ailleurs Beckham en février dernier. Reste désormais à savoir combien de temps encore l'ancien milieu du PSG accordera sa confiance à son vieil ami d'Old Trafford...

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