José Mourinho au Fenerbahçe : du messie au fiasco, autopsie d’un naufrage historique !
Annoncé en grande pompe à Fenerbahçe comme le sauveur du football turc, José Mourinho n’aura finalement été que l’ombre du "Special One" qu’il prétendait encore incarner. Entre des résultats décevants, des choix tactiques incompris et des dérapages verbaux qui ont fracturé son image, le passage du technicien portugais en Turquie a viré au fiasco. Ses provocations, son style de jeu jugé frileux, et son incapacité à fédérer ont achevé de désenchanter les supporters stambouliotes. L’aura d’un entraîneur mythique semble s’être définitivement éteinte sur les rives du Bosphore.

L’arrivée de José Mourinho au Fenerbahçe, annoncée en grande pompe à l’été 2024, a déclenché une véritable ferveur à Istanbul. Le club stambouliote, en quête de gloire depuis plus d’une décennie, voyait en l’entraîneur portugais l’homme providentiel capable de briser la malédiction et de ramener le titre de Süper Lig. Les supporters, galvanisés par cette nomination, ont accueilli Mourinho comme une rockstar, espérant que son palmarès impressionnant et son charisme transformeraient le destin du club. La direction du Fenerbahçe a renforcé cette ambition en recrutant des joueurs de renom tels que Diego Carlos, Milan Škriniar, Talisca, Allan Saint-Maximin et Youssef En-Nesyri, ce dernier devenant le transfert le plus coûteux de l’histoire du club avec 20 millions d’euros. Les promesses dorées de Mourinho, combinées à une campagne de communication intense, ont nourri l’espoir d’une saison triomphale. Cependant, cette euphorie initiale s’est rapidement estompée face aux résultats décevants sur le terrain.
Malgré les investissements massifs et les attentes élevées, le Fenerbahçe a été éliminé prématurément de la Ligue Europa et de la coupe nationale. Les défaites successives dans les derbys contre Galatasaray et Beşiktaş ont exacerbé le mécontentement des supporters. Les performances médiocres contre les cinq premiers du championnat ont mis en lumière les difficultés tactiques de l’équipe. Parallèlement, Mourinho a été critiqué pour son comportement provocateur, notamment lors d’un incident en coupe où il a agrippé le visage de l’entraîneur adverse, Okan Buruk. Des commentaires controversés et des attitudes défiantes envers la presse et les arbitres ont également entaché son image. Aujourd’hui, des rumeurs évoquent une possible offre de 50 millions d’euros sur deux ans en provenance d’Arabie Saoudite, que le Fenerbahçe serait prêt à accepter sans exiger de compensation. Ainsi, l’aventure turque de Mourinho, débutée sous les projecteurs romantiques et populaires, semble s’achever dans la désillusion.
Une arrivée en grande pompe, des promesses dorées
Le 2 juin 2024, José Mourinho avait été officiellement présenté comme nouvel entraîneur du Fenerbahçe lors d’une cérémonie mémorable au stade Şükrü Saracoğlu d’Istanbul. Dès son arrivée à l’aéroport, il avait été accueilli à Istanbul avec une ferveur digne d’une rockstar par une foule enthousiaste de supporters. La cérémonie en grande pompe avait été marquée par une ambiance électrique, avec des chants, des drapeaux et une mer de couleurs jaune et bleu dans les tribunes. Il avait même été transporté en hélicoptère au-dessus du Bosphore jusqu’à son hôtel, offrant une entrée spectaculaire dans la ville. Aux côtés du président du club, Ali Koç, José Mourinho avait signé son contrat de deux ans devant les supporters, marquant un moment fort de son engagement envers le club. Dans son discours, il avait déclaré : «je veux travailler pour le football turc, pour la ligue turque, je veux aider à améliorer les choses. Mais le plus important pour moi n’est pas le football turc ni la ligue turque, c’est le Fenerbahçe. Je fais partie de votre famille. Ce maillot est comme ma peau et mes os».
L’entraîneur portugais, visiblement ému, avait exprimé sa gratitude envers les supporters : «je veux remercier pour votre amour. L’amour que j’ai ressenti dès le premier moment où mon nom a été associé au Fenerbahçe. Normalement, un entraîneur est aimé après les victoires, mais dans ce cas, je sens que je suis aimé avant elles». Le président de Fenerbahçe, Ali Koç, avait ouvert les festivités en déclarant : « aujourd’hui, nous franchissons une étape très importante, très précieuse et historique avec notre communauté ». Il avait ensuite effectué un tour d’honneur, saluant la foule et prenant des photos avec les fans, renforçant ainsi son lien avec le public. Cette présentation exceptionnelle marquait le début d’une nouvelle ère pour Fenerbahçe, avec l’espoir de retrouver les sommets du football turc. L’annonce grandiose de l’arrivée de José Mourinho a non seulement renforcé l’enthousiasme des supporters, mais a également souligné les ambitions du Fenerbahçe de retrouver les sommets du football turc et européen sous la direction de Mourinho.
Un conflit avec les arbitres et une mauvaise gestion
Dès ses premiers mois à la tête de Fenerbahçe, José Mourinho a multiplié les confrontations avec les arbitres turcs, dénonçant un système qu’il jugeait biaisé. Après une victoire arrachée face à Trabzonspor en novembre 2024, il a fustigé l’arbitre vidéo Atilla Karaoglan, le qualifiant d’« homme du match » et déclarant : « on m’avait prévenu avant même que je n’arrive, je n’y croyais pas, mais c’est encore pire que ce qu’on m’avait dit. On joue contre un système». Ces propos lui ont valu une suspension d’un match et une amende d’environ 17 000 euros. Quelques mois plus tard, après un match nul contre Galatasaray, le Special One a de nouveau suscité la controverse en déclarant que « le banc de Galatasaray avait sauté comme des singes », des propos jugés racistes par ses adversaires. La Fédération turque de football l’a sanctionné de quatre matchs de suspension et d’une amende, bien que la sanction ait été réduite à deux matchs en appel. Les tensions se sont intensifiées lors du quart de finale de la Coupe de Turquie en avril 2025, où Fenerbahçe a été éliminé par Galatasaray. À l’issue de la rencontre, l’entraîneur portugais a agrippé le visage de l’entraîneur adverse, Okan Buruk, provoquant une chute théâtrale de ce dernier. Cet incident a été vivement critiqué par le vice-président de Galatasaray, Metin Öztürk, qui a déclaré que Mourinho « insulte la Turquie ». Bien que Fenerbahçe ait défendu son entraîneur, cet épisode a renforcé l’image d’un Mourinho en conflit permanent avec les institutions du football turc. Ces affrontements répétés ont contribué à ternir son passage en Turquie, éclipsant les ambitions initiales de succès sportif.
La direction stambouliote commence également à pointer du doigt José Mourinho pour ses caprices sur les mercatos sans remplir ses objectifs. La direction jaune-bleu marine a payé 65 millions d’euros pour former l’équipe que souhaitait l’entraîneur portugais. Les nouveaux joueurs ont reçu un salaire de 27,8 millions d’euros cette saison. La facture totale, incluant le coût annuel de 15 millions d’euros pour Mourinho et son équipe, s’élève à 107,8 millions d’euros. Douze joueurs pour former l’équipe souhaitée par l’entraîneur portugais. Au cours de la construction, un total de 65 millions d’euros a été versé en frais de transfert et en loyer. L’attaquant marocain Youssef En Nesyri est devenu le joueur de football le plus cher de l’histoire de Fenerbahçe et du football turc avec un montant de transfert de 19,5 millions d’euros. Les salaires versés à 12 joueurs cette saison s’élèvent à 27,8 millions d’euros. Anderson Talisca, qui a été acheté en Arabie Saoudite pendant la pause de mi-saison, a reçu 6 millions d’euros pour 5 mois. Alors que Mourinho a reçu un salaire de 10,5 millions d’euros, le coût avec son équipe a atteint 15 millions d’euros. Ainsi, la période d’un an de Mourinho a coûté au club de Fenerbahçe 107,8 millions d’euros. Beaucoup d’argent mais pour très peu de résultats.

Après une énorme bagarre lors de Fenerbahçe-Galatasaray, le Special One a pincé le nez d’Okan Buruk, qui s’est écroulé ! 😳💥
Sanction en vue ? 👀

0 titre et des défaites tristement symboliques
Éliminé de la Ligue Europa par les Rangers et de la coupe nationale par Galatasaray, loin de la première place, Fenerbahce achève une saison qui reflète le cauchemar du zéro titre de Mourinho lors de sa première année comme entraîneur de l’équipe d’Istanbul. Critiqué pour le jeu peu inspirant de ses joueurs et pour certains gestes tendus, comme lorsqu’il a failli en venir aux mains avec Okan Buruk, l’entraîneur de Galatasaray, l’impact du Special One sur le championnat turc doit être revu. Et l’avenir reste encore à écrire. Au Portugal, son nom est évoqué comme prochain sélectionneur de l’équipe nationale si la situation avec Martinez devait dégénérer, tandis qu’en Turquie, beaucoup l’attaquent. L’ancien attaquant Elvir Baljic l’a accusé d’avoir détruit le club à cause de son ego : « Je ne pense pas que José Mourinho soit un bon entraîneur. En fait, c’est un entraîneur terrible et il se moque de nous. Il ne peut pas détruire une équipe comme celle-ci avec son ego et son arrogance. Je suis désolé, mais il a fait des choses ridicules. S’il vous plaît, ne continuez pas avec cet homme. Je n’ai plus aucun respect pour Mourinho».
Les chiffres lui donnent raison. Après avoir perdu le derby, José Mourinho n’a pas encore décroché sa première victoire contre une équipe du top 4 : Galatasaray, Samsunspor et Besiktas. Il n’a obtenu que 3 points sur 18 possibles, conséquence de trois matchs nuls. Appelé à analyser la défaite contre l’équipe de Ole Gunnar Solskjær, le Mou s’en est pris une fois de plus au système footballistique turc. « Le championnat était déjà joué avant même d’avoir commencé. Les matchs perdus à domicile ont été décisifs. Décisions de la VAR, décisions de l’arbitre. J’en ai assez de parler de ces choses-là. Je n’ai aucun pouvoir, ça ne change rien, mais la situation est là, c’est la vérité », a-t-il déclaré en début de semaine. La question sur toutes les bouches est la suivante : et maintenant ? Plusieurs rumeurs circulent déjà : l’Arabie saoudite, le Brésil, le Portugal, et même la Russie. Accablé par les critiques et manquant de résultats, José Mourinho n’a d’autre choix que de s’accrocher à son passé glorieux mais lointain.
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