Bayern - Barça : les notes du match
Le Bayern Munich a eu le mérite de ne rien lâcher, et d'y croire jusqu'au bout. Mais devant remonter un retard de trois buts né d'une demi-finale aller fatale, les Bavarois n'ont pu empêcher ce soir la qualification du FC Barcelone pour la finale de la Ligue des Champions, malgré une victoire pour l'honneur (3-2).

C'était mission impossible pour le Bayern Munich ce mardi soir. Balayé au Camp Nou par un Lionel Messi sur un nuage (3-0), le club allemand retrouvait le FC Barcelone avec pour ambition de réaliser un exploit sans précédent. Dans une Allianz Arena pleine et désireuse de croire en sa bonne étoile, à l'image de cet incroyable tifo à l'entrée des 22 joueurs, les Bavarois espéraient tout de même déjouer les pronostics, eux qui n'avaient au coup d'envoi de ce match retour que 4,8% de chances de rejoindre Berlin, théâtre de la grande finale. Mais les Catalans étaient les premiers à dégainer, et c'est Rakitic (5e) qui se jouait de l'arrière-garde munichoise pour se présenter face à Neuer, qui détournait le cuir.
De quoi réveiller les hommes de Pep Guardiola, qui allaient prendre le Barça sur l'un de ses rares points faibles, le jeu aérien. Sur un corner parfaitement botté par Xabi Alonso, Benatia (7e) était complètement seul au second poteau, ajustant Ter Stegen d'un tête imparable. 1-0, le Bayern pouvait commencer à rêver plus concrètement. Décomplexés par cette ouverture du score, les Munichois rentraient dans des Catalans timorés, et s'essayaient à la frappe de loin, Schweinsteiger (14e) ne trouvant néanmoins pas le cadre. Mais le Barça ne s'en laissait pas conter, et allait faire mal. Lancé dans la profondeur par Messi, Suarez s'engouffrait dans la brèche laissée par ses adversaires directs et servait sur un plateau Neymar (15e) qui égalisait. 1-1, les minces espoirs bavarois s'envolaient.
La MSN en vue, Müller sauve l'honneur
Mais au panache, la bande à Guardiola continuait de tout tenter, à l'instar de Müller (19e, 29e), et Lewandowski (27e), tentatives repoussées par le portier blaugrana. Et encore une fois, le froid réalisme barcelonais avait raison de l'enthousiasme bavarois. Sur un nouveau ballon dans la profondeur, Suarez était seul et délivrait un deuxième caviar à destination de Neymar (29e), qui concluait sans trembler. 1-2, le Barça validait là sa qualification pour la finale. Au courage, le Bayern revenait néanmoins à la charge. Sur un slalom géant de Thiago Alcantara, Lewandowski (39e) héritait du cuir, mais sa frappe était déviée miraculeusement par Ter Stegen qui, après l'avoir repoussée une première fois, déviait ensuite le cuir qui filait dans le but.
Au retour des vestiaires, le Barça s'autorisait un premier changement, Luis Suarez cédant sa place à Pedro avant même le coup d'envoi du deuxième acte. Un relâchement palpable qui allait se payer, car Lewandowski (59e) réalisait un petit festival devant Mascherano, le crucifiant littéralement avant d'ajuster Ter Stegen. 2-2, le Bayern sauvait les apparences. Mieux, Müller (74e) profitait ensuite d'une mauvaise relance de Piqué pour tromper la vigilance du portier adverse. 3-2, c'est malgré tout bien le Barça qui est la première équipe qualifiée pour la finale de la Ligue des Champions. Face à la Juventus Turin ou au Real Madrid ? Là est la question désormais.
L'homme du match : Thomas Müller (7,5) : *« Est-ce que cette m* peut s'arrêter maintenant ? », réclamait l'attaquant du Bayern à sa sortie à l'aller. Eh bien si, ça s'est arrêté ce soir, son équipe se faisant éliminer. Müller n'aura malgré tout pas démérité, lui qui a été présent au pressing, sans pour autant oublier d'être dangereux devant la cage blaugrana, comme sur ses trois tentatives qui auraient mérité meilleur sort (19e, 29e, 63e). À force de pousser, le Bavarois parvenait enfin à marquer, trompant Ter Stegen d'une frappe parfaite (74e). Remplacé par Götze** (87e).
Bayern :
Neuer (5) : le dernier rempart du Bayern Munich a dans un premier temps retardé l'échéance, avec une parade face à Rakitic (5e) d'entrée de jeu. Mais la suite des événements n'allait pas dans le sens du dernier rempart, qui allait devoir s'incliner par deux fois face à un Neymar impitoyable (15e, 29e). Son autre parade devant Messi (28e) restera comme anecdotique.
Rafinha (2,5) : l'arrière droit du Bayern Munich n'a jamais vraiment existé dans cette demi-finale retour. Offensivement aux abonnés absents, l'ancien défenseur de Schalke 04 n'a pas non plus été au rendez-vous aux abords de sa surface de réparation, lui qui n'a que très peu brillé d'un point de vue défensif. Certainement pas un grand match de sa part.
Boateng (3,5) : humilié à l'aller, le défenseur allemand était attendu au tournant ce soir, lui qui devait se racheter et prouver que sa glissade fatale face à Messi n'était qu'un mauvais souvenir. Difficile pourtant de dire que le vainqueur de la dernière Coupe du Monde a su reprendre ses esprits, lui qui n'a pas fait grand-chose de bon dans cette partie. Complètement pris de court sur les deux buts barcelonais du premier acte, Boateng a été malmené en première mi-temps. En deuxième, il a néanmoins repris quelque peu le dessus, avec quelques interventions en costaud.
Benatia (4,5) : certes, son jeu aérien a fait merveille sur les coups de pied arrêtés offensifs de son équipe, à l'image de son but (7e), et de ses trois autres têtes dangereuses. Mais d'un point de vue purement défensif, le Lion de l'Atlas a souffert, et c'est peu de le dire. Battu sur le premier but, aspiré sur le deuxième où il va au duel face à Messi de la tête et le perd qui plus est, l'ancien joueur de l'Udinese a également pris cher sur le coup du sombrero signé Luis Suarez. Il y a des soirs comme ça...
Bernat (6) : après une entame de match plutôt timide, le transfuge du FC Valence a haussé son niveau de jeu au fil des minutes. Conscient du retard accumulé au tableau d'affichage par son équipe, le latéral gauche a inlassablement pris son couloir pour apporter offensivement, et adresser quelques bons centres à ses partenaires, comme celui qui a trouvé la tête de Schweinsteiger (38e).
Alonso (6) : arrivée cet été en provenance du Real Madrid, la tour de contrôle espagnole a fait valoir son jeu de passes sur les phases arrêtées, comme le prouve son corner magnifiquement frappé pour l'ouverture du score munichoise signée Benatia (7e). À la construction du jeu, l'ancien de la Real Sociedad a aussi brillé, alternant jeu court-jeu long avec une sérénité déconcertante.
Lahm (6,5) : le capitaine munichois a endossé son costume de leader avec brio. Face au réalisme barcelonais, l'Allemand n'a jamais abdiqué, et a toujours su se remobiliser. De bonnes combinaisons avec ses équipiers, des montées de balle inspirées, et quelques actions de jeu provoquées, Lahm ne peut pas franchement se reprocher l'élimination de son équipe, tout du moins sur ce match retour. Remplacé par Rode (68e).
Schweinsteiger (5,5) : comme la plupart de ses partenaires de jeu, le milieu de terrain international allemand n'a pas affiché le meilleur visage de sa carrière. Le numéro 31 a dû s'évertuer à défendre, tout en devant assurer le service offensivement, comme sur ce coup de tête (38e) repoussé par Ter Stegen au-dessus de sa transversale. Beaucoup d'envie pour peu de réussite au final, malgré une passe décisive pour Müller (74e). Remplacé par Martinez (87e).
Thiago (5,5) : opposé à ses anciens coéquipiers, le natif de San Pietro Vernotico a eu le mérite de se dépenser sans compter. S'il n'a pas tout réussi, l'ancien pensionnaire de la maison barcelonaise a su mettre en difficulté ses adversaires sur certains coups, comme en atteste cette percée exceptionnelle en solitaire, qui aurait pu être décisive si Lewandowski n'avait pas buté sur Ter Stegen (40e).
Müller (7,5) : voir ci-dessus.
Lewandowski (6,5) : l'avant-centre polonais s'est procuré quelques belles occasions (27e, 40e), lui qui a mis à contribution Ter Stegen. Mais sur chacun de ses duels face au portier adverse dans le premier acte, l'ancien taulier du Borussia Dortmund a perdu, manquant toujours d'un petit quelque chose pour faire la différence. Visiblement vexé, le numéro 9 masqué allait cependant trouver la mire, mettant Mascherano au supplice avant d'inscrire un but remarquable (59e).
FC Barcelone :
Ter Stegen (6) : prenez le match de Manuel Neuer au Camp Nou la semaine dernière et vous obtenez la très belle prestation, bien que contrastée, de son compatriote ce soir. Rapidement alerté (2e), il ne parvenait pas à détourner la tête de Benatia hors de ses filets (7e). Ses interventions sur les tentatives de Müller (19e, 29e) et Lewandowski (27e, 39e) étaient en revanche décisives. Battu au près par le Polonais (59e) à l'heure de jeu, il s'inclinait à nouveau devant Müller (74e) et encaissait 3 buts comme son homologue bavarois en dépit d'un bon match.
Alves (7) : il a su évoluer très haut pour gêner les relances bavaroises par moment (2e), comme s'aligner sur ses défenseurs centraux de manière plus conventionnelle. Une superbe ouverture pour Rakitic (5e) qui aurait mérité un meilleur sort et une prise à deux sur Lewandowski (27e). Sérieux, rigoureux et appliqué.
Piqué (5,5) : son équipe a encaissé trois buts, et les trois sont venus dans l'axe : la tête de Benatia laissé au marquage par Mascherano, mais aussi les deux frappes de Lewandowski (59e) et Müller (74e), sur laquelle c'est sa relance manquée qui est en cause. Aura en outre contré les frappes dangereuses d'Alcantara (6e) et Lewandowski (79e).
Mascherano (5) : un match plutôt intéressant mais il laisse Lewandowski tricoter puis frapper pour le deuxième but bavarois (59e). Tout au long du match, il est passé fréquemment d'une sérénité absolue à quelques tergiversations qui ne dégageaient pas l'impression d'une solidité à toute épreuve.
Alba (6) : s'il a été moins bon que Daniel Alves, son pendant à droite, c'est aussi que les attaques bavaroises sont bien plus passées par son côté. Il n'a pas ménagé ses efforts de replacement défensif (28e) et est intervenu avec justesse lorsqu'il le fallait (29e). Malgré tout un match correct de sa part.
Rakitic (6,5) : à la réception d'une ouverture magnifique d'Alves qu'il reprenait joliment (5e), mais également appliqué défensivement (23e) et intéressant à la relance, quitte à porter le ballon pour couper les lignes. Un peu de déchet, mais rien d'alarmant. Remplacé par Mathieu (71e) qui était rapidement mis à contribution mais ne parvenait pas à contrer la frappe de Müller (74e).
Busquets (6) : un très bon début de match occulté par cette erreur de marquage incroyable sur le corner de Xabi Alonso qui offrait une ouverture du score extrêmement précoce au Bayern Munich (7e) et qui aurait pu mettre en péril l'avantage acquis par le Barça au match aller. Laissait encore le Marocain placer une tête (38e) mais se montrait assez solide et rugueux dans ses duels par ailleurs.
Iniesta (5,5) : si cet Andrés Iniesta n'est pas celui des grandes années, il a tout de même livré une bonne prestation, d'autant plus dans un rôle reculé particulièrement ingrat, qu'il a pourtant endossé sans problème. Une perte de balle dangereuse (39e) mais beaucoup de propreté sinon, comme à son habitude. Remplacé par Xavi (75e) pour un dernier quart d'heure assez tranquille.
Messi (7) : il a réalisé une première mi-temps d'exception. Ses deux ouvertures pour Suarez (15e, 29e) sont extraordinaires, son décalage en une touche pour Neymar est exquis (44e), sans oublier une frappe que Neuer captait (28e). Impliqué au pressing et au replacement défensif, il a eu un rôle différent après la pause, bien moins en vue.
Suarez (7,5) : il n'a disputé qu'une mi-temps, mais il a déployé au cours de ces 45 minutes toute l'étendue de son talent. Il a débordé (12e) et appelé le ballon en profondeur tant et si bien que Messi le trouvait à deux reprises (15e, 29e) pour que l'Uruguayen retrouve Neymar pour deux buts catalans. Remplacé par Pedro (4) (46e) qui ne donnait pas le même rendement, pas vraiment servi il est vrai par le changement de tempérament de son équipe, davantage portée sur la gestion.
Neymar (7) : obligeait Neuer à intervenir sur un centre-tir dès le début du match (5e) avant de ne lui laisser littéralement aucune chance sur les deux passes décisives de Suarez (15e, 29e). Avait entre-temps parfaitement servi Messi dans la surface sans que l'Argentin ne parvienne à conclure (28e). Moyennement en vue le reste du match.
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