Pour le Maroc, l’objectif affirmé de la CAN 2025 !

Par Hanif Ben Berkane
5 min.
Le Maroc espère organiser la CAN 2025 @Maxppp

Si sportivement, le Maroc poursuit son impressionnant développement, la Fédération marocaine veut aussi s’affirmer comme la première puissance footballistique du continent en multipliant les organisations de compétition. La CAN 2025 est l’objectif numéro 1 pour concrétiser ce projet.

En ce début du mois de février, le Maroc a accueilli la prestigieuse Coupe du Monde des Clubs. Cette organisation est dans la continuité du travail réalisé par la fédération marocaine depuis des années. Avec l’arrivée du président Faouzi Lekjaa à la tête de la fédération en 2014, le Maroc avait décidé d’accélérer de manière conséquente le développement de son football. Si bien sur cela est d’abord passé par des investissements conséquents pour former des entraîneurs, et surtout des joueurs (avec la réussite de la désormais célèbre Académie Mohammed 6), le Royaume chérifien a aussi beaucoup dépensé pour développer les infrastructures du pays. «La FRMF, à travers sa Majesté le Roi Mohammed 6, a énormément investi dans le football et on a la chance aujourd’hui de voir les résultats. D’abord sportif avec cet excellent parcours du Maroc à la Coupe du monde et aussi niveau organisation avec ce Mondial des Clubs. On espère qu’on organisera encore d’autres évènements», explique Houcine Kharja, ancien capitaine de la sélection marocaine et ambassadeur FIFA.

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L’objectif de ces investissements ? S’imposer comme une référence solide sur le continent aussi bien sportivement que politiquement. Conscient du retard de la concurrence dans le domaine structurel, le Maroc en a profité pour se construire un solide dossier auprès des grandes instances du football. «Si on n’avait pas une confiance pleine et entière, nous ne serions pas ici au Maroc pour organiser une Coupe du Monde des Clubs. Le Maroc l’avait déjà organisé deux fois, mais celle-ci est d’un autre niveau encore. Pour le succès de cette compétition, il était crucial que le Maroc fasse son travail. Et il l’a fait très bien», confiait d’ailleurs le président de la FIFA, Gianni Infantino ce mercredi avant les demi-finales de la compétition.

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Une référence sur le continent

Pour arriver à ce niveau de reconnaissance à l’international, le Maroc avait décidé de commencer par organiser de nombreuses compétitions de jeunes sur son continent. Depuis 2015, le Maroc a, par exemple, accueilli plusieurs fois le tournoi de l’UNAF (l’Union nord-africaine de football) dans les catégories U17 ou U15 plus récemment. L’occasion de développer son savoir-faire en termes d’organisation mais aussi de donner un vrai coup de pouce à la CAF (Confédération africaine de Football) qui avait besoin d’un pays capable d’accélérer le développement de son football. La FRMF, qui avait aussi en ligne de mire le Mondial 2026 (finalement attribué au trio USA-Canada-Mexique au profit du Maroc justement), a alors continué avec le CHAN (Championnat d’Afrique des Nations). Peu considérée à l’époque, cette compétition a connu un tournant en 2018 au Maroc. Plus médiatisé, mieux structuré, le CHAN s’est imposé comme une compétition phare du continent. La belle ferveur de l’édition 2023 qui s’est déroulée en Algérie l’illustre bien.

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Avec de nombreux stades de haut standing, le Maroc a aussi aidé d’autres pays. Lors des éliminatoires pour la CAN ou même pour la Coupe du Monde, nombreux sont les pays qui ont délocalisé leur rencontre au Maroc faute d’avoir un stade homologué chez eux. Plus d’une dizaine de pays ont ainsi joué leur match à domicile à Casablanca, Tanger ou Marrakech et la fédération marocaine a signé des partenariats avec plus d’une quarantaine de pays d’Afrique. Mais la FRMF veut désormais concrétiser son développement en organisant la compétition phare du continent : la CAN. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’elle a organisé la CAN féminine l’année dernière (un choix logique puisque le Maroc est aussi le pays d’Afrique ayant le plus investi dans le football féminin). Cette CAN féminine a d’ailleurs été une réussite à l’heure où le fossé se creusait avec les autres continents dans ce domaine. «C’est une très grande réussite. Je suis fier des stades et des installations footballistiques de haut niveau dont dispose le Maroc et qui ont été mis à la disposition des douze sélections en lice», expliquait le président de la CAF Patrice Mostepe. Preuve en est, c’est encore le Maroc qui organisera la prochaine édition en 2024 tout comme la CAN U23 (masculine) de cet été.

La consécration d’un développement XXL !

Mais le Maroc convoite surtout la CAN 2025. Une compétition qu’il n’a organisé qu’une seule fois en 1988. En 2015, les Marocains pensaient bien revoir le tournoi chez eux, mais la pandémie d’Ebola avait contraint le Royaume à annuler la compétition par peur d’une propagation du virus. La CAF l’avait dans la foulée donnée à la Guinée Équatoriale et avait banni le Maroc de toutes compétitions jusqu’en 2019 (une décision annulée par le TAS par la suite). Désormais, le pays, auteur d’un parcours historique au Mondial, semble prêt à l’accueillir et ne s’en cache pas. L’édition de 2025, initialement attribuée à la Guinée, mais retirée sans surprise puisque le pays était loin d’être prêt (aucun stade homologué actuellement et politiquement instable), est très convoitée. Le Maroc s’est imposé comme un candidat naturel et espère bien récupérer l’organisation, ce qui confirmerait l’ascension fulgurante du pays. «On a pu le voir avec les récentes compétitions organisées, le Maroc réussi ses tournois. On est prêt à recevoir cette Coupe d’Afrique 2025. Sans prétention, je pense que l’on doit organiser cette compétition pour le bien de l’Afrique, de la CAF et pour l’évolution du football africain. Le Maroc peut être l’épicentre de la diaspora africaine. On sait que c’est important socialement ou économiquement. Je pense qu’on peut faire la plus grande CAN de l’histoire», nous avoue Marouane Chamakh, ex-international marocain.

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D’autres candidats espèrent également récupérer cette CAN. C’est notamment le cas de l’Algérie, récente organisatrice du CHAN remporté par le Sénégal face aux Fennecs en finale. Initialement prévue ce vendredi, l’annonce du pays organisateur a été décalée à une date ultérieure. De quoi faire patienter un peu plus les instances et les supporters qui espèrent bien voir cette fête du football africain chez eux. Les dirigeants du football marocain attendent donc avec impatience cette décision qui confirmerait que le pays est la référence du football africain. Et sportivement, cela pourrait très certainement donner un sérieux coup de pouce aux Lions de l’Atlas qui n’ont plus remporté ce trophée depuis 1976. Une attente interminable pour le pays… comme pour l’organisation d’une CAN.

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