L’Italie a dressé une étonnante liste low-cost pour son poste d’entraîneur !
Alors que la sélection italienne cherche désespérément un nouveau sélectionneur, la Fédération semble naviguer à vue, enchaînant les refus et les désillusions. Après l’échec des pistes les plus crédibles, dont Ranieri, et la probable signature de Pioli à la Fiorentina, la FIGC se tourne désormais vers des solutions d’urgence. Quatre anciens joueurs emblématiques – Gattuso, Cannavaro, De Rossi et Pirlo – sont pressentis pour reprendre les commandes de la Nazionale. Mais derrière le prestige de leurs carrières de joueurs se cache une réalité bien plus préoccupante : aucun d’entre eux n’a encore prouvé sa valeur sur un banc.

Le départ précipité de Luciano Spalletti du poste de sélectionneur de l’équipe d’Italie, annoncé après la défaite (3-0) contre la Norvège le 6 juin 2025, plonge la sélection italienne dans une crise totale à un an de la Coupe du Monde 2026. Bien que la Fédération italienne de football (FIGC) ait officialisé son limogeage, Spalletti a dirigé une dernière rencontre contre la Moldavie lundi soir, remportée (2-0) grâce à des buts de Raspadori et Cambiaso. Cependant, cette victoire n’a pas suffi à masquer les failles persistantes de l’équipe, notamment une défense vulnérable et un manque de cohésion tactique. La FIGC se retrouve donc dans une position délicate, avec une équipe actuellement 3ème du groupe I, hors des places qualificatives directes, et une qualification pour le Mondial 2026 qui semble compromise. Dans ce contexte, la recherche d’un successeur pour Spalletti s’avère complexe. Claudio Ranieri, initialement pressenti pour prendre les rênes de la Nazionale, a décliné l’offre, préférant conserver son rôle de conseiller auprès de la direction de l’AS Roma, malgré l’appui de cette dernière pour une double fonction
À 73 ans, Ranieri a annoncé sa décision de ne plus entraîner, mettant ainsi fin aux espoirs de la FIGC de le voir revenir en sélection. Stefano Pioli, actuellement sans club après son expérience à Al-Nassr en Arabie saoudite, était envisagé comme un solide plan B. Mais les discussions sont très avancées avec la Fiorentina pour un contrat de 3 ans et un retour de l’ancien coach du Milan en Toscane est plus que jamais probable. Cette situation laisse la FIGC dans une posture d’urgence. La sélection italienne parait plus que jamais à la croisée des chemins, engluée dans une crise d’identité profonde. Le refus de Claudio Ranieri, pourtant vu comme un choix de transition rassurant, sonne comme un désaveu pour la Fédération, incapable de convaincre une figure respectée de reprendre les rênes. Et l’arrivée probable de Stefano Pioli à la Fiorentina enterre un autre espoir de renouveau, tant son profil semblait correspondre à une reconstruction patiente et structurée. À quelques mois de compétitions cruciales, la Nazionale donne l’image d’un navire sans capitaine, sans direction claire, et de plus en plus désertée par ceux qui auraient pu l’aider à retrouver son lustre d’antan.
Un champion du monde 2006 sur le banc ?
Face à l’incapacité de convaincre un entraîneur d’expérience ou de renom pour prendre les rênes de la Nazionale, la Fédération italienne semble se retrancher dans une solution de repli aux allures de panique : faire appel aux anciennes gloires du football italien, espérant qu’un passé glorieux suffise à masquer un présent désorienté. Gennaro Gattuso, d’après Sky Italia, tiendrait la corde et serait le grand favori. Le dialogue est déjà ouvert. Un choix symptomatique d’une stratégie d’urgence, voire de désespoir. Certes, Gattuso incarne l’esprit de combativité et l’attachement viscéral au maillot, mais son parcours d’entraîneur reste profondément irrégulier. Depuis ses débuts à Sion jusqu’à ses expériences récentes, il n’a jamais su imprimer une vraie continuité. À Naples, malgré une Coupe d’Italie remportée, il a quitté le club sur fond de tensions internes et d’irrégularité chronique. À Valence, Rino a été remercié en cours de saison, plombé par des résultats catastrophiques. À l’OM, l’ancien milieu de l’AC Milan n’avait tenu que quelques mois, incapable de redresser une équipe en crise, avant de partir sur un échec retentissant. Même son bref passage à l’Hajduk Split, censé relancer sa carrière, s’est terminé dans la confusion. Gattuso incarne davantage l’agitation de surface que la reconstruction sereine dont la Squadra Azzurra aurait tant besoin.
Mais le malaise ne s’arrête pas là. Parmi les autres profils que la FIGC compte rencontrer, on retrouve une brochette d’anciens champions du monde 2006 : Fabio Cannavaro, Daniele De Rossi et Andrea Pirlo. Des noms qui résonnent encore comme des légendes dans l’imaginaire collectif italien, mais dont les parcours sur un banc de touche oscillent entre l’inexpérience, l’errance et la déception. Cannavaro, Ballon d’Or et capitaine mythique, a passé l’essentiel de sa carrière d’entraîneur en Chine et au Moyen-Orient, avec des résultats peu convaincants et une crédibilité quasi inexistante sur la scène européenne - malgré de courts passages au Dinamo Zagreb et à l’Udinese. Concerntant Pirlo, propulsé à la Juventus sans aucune expérience, le magicien de 46 ans a peiné à imposer ses idées, terminant péniblement la saison avant d’être évincé, puis totalement effacé dans son passage sans éclat à la Sampdoria en Serie B et plus récemment en Turquie, où son projet a rapidement échoué. Quant à De Rossi, malgré sa popularité intacte auprès des tifosi, il n’a connu qu’un court intérim mitigé à la SPAL, reléguée malgré ses efforts, puis un joli passage romantique pour sauver sa Roma.
Ces quatre profils ont en commun d’être d’anciens guerriers du terrain, admirés pour leur charisme et leur aura, mais encore très loin d’avoir démontré la moindre légitimité tactique ou managériale au plus haut niveau. Le fait même que la FIGC envisage sérieusement ces pistes traduit un manque criant de vision et de préparation. Ce n’est pas une refondation qu’on amorce, mais un bricolage nostalgique, dans l’espoir qu’un symbole suffira à éteindre l’incendie. À défaut de trouver une figure d’envergure capable de relancer un projet cohérent, la Fédération italienne semble se résigner à puiser dans le vivier des anciens héros de la Nazionale, désormais recyclés en entraîneurs sans palmarès. À force de confondre prestige passé et compétence présente, la Nazionale s’expose à une dérive dangereuse. Choisir un nom pour rassurer à court terme, sans véritable projet ni vision d’avenir, pourrait non seulement précipiter un nouvel échec sportif, mais aussi entamer durablement la crédibilité de l’institution. À un an à peine des prochaines grandes échéances internationales, l’Italie semble jouer à pile ou face avec son destin. Et si la pièce retombe du mauvais côté, ce ne sont pas les souvenirs de 2006 qui empêcheront une nouvelle chute dans l’anonymat du football européen.
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