PSG - FC Barcelone : le 3-5-2, la nouvelle arme de Ronald Koeman
Si les espoirs de remontada sont assez maigres du côté du Barça, Ronald Koeman peut s'appuyer sur un nouveau système qui pourrait permettre à ses troupes de sortir de la compétition avec la tête haute.

« C’est très compliqué. Le PSG est une équipe très forte qui a de grandes ambitions en Ligue des Champions. Pour faire une remontada, on doit faire un gros match et avoir beaucoup d’efficacité. (…) Il faut démarrer fort, faire notre jeu, se créer des occasions de but. Si on joue le match et qu’après on a la sensation d'avoir fait le maximum pour le gagner, le résultat sera là. Le pire qu’il peut nous arriver, c’est de se dire après le match qu’on n'a pas tout tenté. » Tels étaient les propos de Ronald Koeman en conférence de presse mardi, laissant entendre qu'il allait falloir un véritable miracle pour assister à une remontada. La tendance en Catalogne est plutôt claire : si certains estiment que les Blaugranas peuvent créer l'exploit, à l'image du nouveau président Joan Laporta, l'objectif reste surtout de ne pas faire tâche et de sortir de la compétition dignement.
Lors du match aller, remporté 4-1 par les Parisiens, les Barcelonais avaient affiché d'énormes lacunes défensives. Toute accélération francilienne était synonyme de panique dans l'arrière-garde de l'équipe de Ronald Koeman. Depuis ce match, le tacticien néerlandais a installé un nouveau système : le 3-5-2. Un dispositif qui avait d'ailleurs été testé précédemment, mais sans réelle conviction de sa part. Forcément, le principal but de ce système est de sécuriser la défense. Ajouter un joueur de plus dans l'axe pour mieux protéger la surface et laisser moins d'espaces. Essentiel pour une équipe qui a énormément de mal à défendre les ballons dans son dos, et qui est en grande difficulté sur le moindre centre de l'équipe rivale. Les joueurs alignés ont d'ailleurs plutôt répondu présent, à l'image d'un Oscar Mingueza comme un poisson dans l'eau, et ce système s'est avéré efficace même lorsque les trios n'ont pas été les mêmes.
Dembélé, le principal bénéficiaire de ce nouveau système
Mais ce changement plutôt radical n'a pas qu'une visée défensive. Il permet ainsi aux joueurs de couloir - Jordi Alba et Dest - de pouvoir se projeter vers l'attaque avec un peu plus de sécurité derrière, sans forcément avoir à se préoccuper de ce qui se passe dans leur dos. Dans l'entrejeu, ça ne change pas grand chose pour le trio Busquets-Pedri-De Jong, toujours aussi à l'aise et qui n'ont pas besoin de couvrir autant de terrain sur les séquences défensives. Le vétéran milieu catalan a même retrouvé des couleurs avec ce système, puisqu'il n'a pas besoin de courir autant et trouve des solutions plus facilement. Pour Messi, qui continue d'avoir une certaine liberté pour se déplacer dans un rôle tout de même assez axial, c'est plus ou moins du pareil au même. C'est surtout pour Ousmane Dembélé que ça change. Le Français n'est plus sur une aile, mais en pointe de l'attaque. Un rôle dans lequel il s'est plutôt bien adapté et où sa vitesse fait mal à l'arrière-garde adverse. Il a aussi un peu moins de responsabilités défensives et joue plus libéré. Il n'y a certes pas de véritable référence offensive devant, mais après tout, dans un effectif qui n'a aucun numéro 9 de garantie, autant maximiser le potentiel d'autres éléments dont on sait qu'ils peuvent être performants plutôt que de chercher à combler un certain vide.
Beaucoup d'avantages, mais également quelques soucis, comme le manque de présence dans la surface notamment. Elle est certes compensée par une présence accrue de latéraux et milieux qui viennent prêter main forte, mais face à une équipe qui joue plutôt bas, cela peut créer des embouteillages aux abords de la surface. Certains joueurs, comme Miralem Pjanic ou Antoine Griezmann, vont avoir du mal à se trouver une place dans l'équipe. Sur les sorties de balle et les récupérations, avec des lignes barcelonaises assez basses, l'équipe peut mettre du temps à se projeter et la seule issue pour aller rapidement de l'avant, surtout si l'adversaire presse bien au milieu, peut-être le long ballon devant pour le joueur le plus avancé. Ce qui est relativement facile à défendre pour l'adversaire. C'est surtout un système qui, si on enlève les 2 joueurs les plus avancés, a tendance à brider en quelque sorte le reste de l'équipe, avec des joueurs cantonnés à leur zone préférentielle sans avoir énormément de possibilités d'en sortir. Il y a peut-être ainsi un peu moins de folie ou de place à l'improvisation que dans le 4-3-3 classique, avec des offensives un peu plus scolaires et anticipables. Nul doute que Mauricio Pochettino a bien étudié tout ça afin d'éviter toute mauvaise surprise...
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