La guerre est totale entre Fenerbahçe et la Fédération turque de football !

Par Josué Cassé
5 min.
Bagarre durant le match Trabzonspor-Fenerbahçe @Maxppp

Opposé à l’Olympiakos ce jeudi soir en quarts de finale aller de Ligue Europa Conférence, le Fenerbahçe est par ailleurs engagé dans un conflit ouvert avec la Fédération turque de football…

Le 17 mars dernier, sur les coups de 20h15, Fenerbahçe célèbre sa victoire (3-2) arrachée au Medical Park Arena face à Trabzonspor. Réunis dans le rond central, les hommes d’İsmail Kartal fêtent leur victoire, rendant notamment hommage à l’ancien Marseillais, Michy Batshuayi, auteur du but décisif. Une liesse finalement interrompue par des scènes d’une rare violence. Mécontents du scénario, plusieurs supporters font alors irruption sur le terrain et décident d’agresser violemment les vainqueurs. Des images effrayantes et rapidement relayées par certaines vidéos amateurs, prises depuis les tribunes. Parmi elles, on aperçoit notamment un fan s’attaquer aux joueurs avant d’être plaqué au sol par un membre de la sécurité. Dans la foulée, Bright Osayi-Samuel, arrière droit du Fener, choisissait alors de se faire justice lui-même en passant ses nerfs sur l’assaillant. Choquée par un tel chaos, l’Europe du football ne tardait pas à réagir alors que le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, indiquait de son côté l’ouverture d’une enquête.

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Du chaos au KO !

«Les efforts d’identification des spectateurs entrés sur le terrain après le match de football Trabzonspor-Fenerbahçe et une enquête sur les événements survenus après le match ont été immédiatement lancés. Le sport est avant tout l’esprit sportif. Il n’est jamais acceptable que des incidents violents se produisent sur les terrains de football. Le public sera informé de l’évolution de la situation», précisait, à ce titre, le communiqué de l’instance. Par le biais d’un communiqué officiel et quelques heures après les violents incidents survenus sur la pelouse de Trabzonspor, Fenerbahce menaçait, pour sa part, de quitter la Süper Lig alors que trois de ses joueurs (Bright Osayi-Samuel, İrfan Can Egribayat et Jayden Oosterwolde) étaient, eux, envoyés en commission de discipline pour avoir rétorqué face aux supporters qui les ont agressé. Une décision provoquant l’ire de Trabzonspor, estimant un laxisme certain de la Fédération turque de football.

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«La TFF a ignoré « l’attaque » de deux footballeurs du Fenerbahçe, Osayi Samuel et Jayden Oosterwolde, contre nos supporters devant des millions de personnes, comme si cela ne s’était jamais produit. En renvoyant les joueurs en question devant le PFDK pour le délit de « participation à une bagarre » plutôt que pour cette action, il a assuré qu’ils recevraient moins de sanctions. En commettant un autre acte illégal, TFF a décidé qu’il n’était pas nécessaire d’envoyer Mert Müldür et Michy Batshuayi, qui ont donné des coups de pied à nos supporters, et ont légitimé et même encouragé un joueur professionnel à recourir à la violence sur le terrain en Turquie. Le football turc doit de toute urgence retrouver le respect qu’il mérite, retrouver un environnement de compétition juste et honnête et retrouver sa réputation perdue dans le monde. Notre club n’est pas disposé à maintenir cette structure lâche, faible et partiale qui, avec ses décisions, porte l’avenir du football turc jusqu’à un point de non-retour. Nous exigeons que cette structure, qui ne reconnaît pas les lois et les règles, notamment Mehmet Büyükekşi, démissionne immédiatement de ses fonctions», pestait alors la formation de l’est de la Turquie.

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Le Fener mis à l’amende, son président en remet une couche !

Des scènes d’une rare violence poussant également les dirigeants de Fenerbahçe à réagir. Lors d’une grande assemblée générale mêlant 23 000 membres consultatifs et organisée dans l’antre des canaris jaunes au début du mois d’avril, le club stambouliote actait alors plusieurs choix forts. Parmi eux, le refus de disputer la Supercoupe de Turquie 2023 contre Galatasaray à moins que le match soit reporté et qu’un arbitre étranger soit nommé. La finale n’ayant pas été remise à plus tard, le Fener décidait logiquement de passer à l’action. Avec un onze de départ intégralement composé de joueurs U19 en guise de protestation, les pensionnaires du Şükrü Saracoğlu déclaraient forfaits quelques secondes seulement après l’ouverture du score de Mauro Icardi à la 50ème seconde du match. Une scène surréaliste confirmant, un peu plus, le climat délétère régnant aujourd’hui entre le club d’Istanbul et la Fédération turque de football. Et si Galatasaray remportait une 17e Supercoupe de Turquie sur tapis vert, la tension, elle, reste plus que jamais palpable. Par le biais d’un nouveau communiqué, la TFF a ainsi annoncé ce jeudi sanctionner Fenerbahçe d’une amende pour son boycott de la Supercoupe de Turquie, disputée dimanche dernier.

Aujourd’hui contraint de payer 115 000 euros pour cet «abandon», le Fener - actuellement deuxième du championnat à deux petites longueurs de Galatasaray - ne devrait, malgré tout, pas en rester là. Récemment interrogé sur ce contexte sulfureux, le président du club stambouliote, Ali Koç, n’hésitait d’ailleurs pas à affirmer que trop de titres de champion avaient «échappé» au Fenerbahçe de manière douteuse ces dernières années. Frustré, le dirigeant du club fondé en 1907 dénonçait même «l’existence d’un réseau occulte dans le football turc» qui, selon lui, déciderait «du déroulé du Championnat par l’intermédiaire des arbitres». De nouvelles très graves accusations qui ne devraient clairement pas apaiser les relations entre les différentes parties. En attendant la suite de cette passe d’armes, le Fenerbahçe va, de son côté, devoir se (re)concentrer sur le ballon rond pour tenter de rallier le dernier carré de la Ligue Europa Conférence…

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