Liga : comment Pablo Machín a relancé Séville

Par Max Franco Sanchez
4 min.
FC Séville @Maxppp

Après huit journées de Liga, Séville traversa cette trêve internationale en étant leader du championnat espagnol.

La saison avait bien mal commencé à Séville. Sur les quatre premières journées de championnat, les Andalous ne comptaient qu’un seul petit succès, lors de la première journée de Liga, face au promu Rayo Vallecano. Et on notera aussi une défaite dans le derby, face au voisin et ennemi juré betico. On commençait même à entendre certains sifflets dans l’antre du Sanchez Pizjuan, alors que Pablo Machín, arrivé cet été sur le banc de Nervion, et Pepe Castro, le président, étaient de plus en plus contestés. Et pour cause, l’entraîneur ne parvenait pas à trouver un système fixe et un onze titulaire, alors que le mercato réalisé par le club était également critiqué par les supporters.

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Mais depuis cette défaite face à Getafe le 16 septembre (2-0), la dynamique s’est totalement inversée, et les Andalous ont commencé à enchaîner les cartons. Une belle victoire face au Standard de Liège en Europe (5-1), une déculottée infligée à Levante (6-2), puis une démonstration contre le Real Madrid (3-0). Le club du sud de l’Espagne a ensuite enchaîné sur un succès face à Eibar (3-1) et se sont imposés 2-1 face au Celta le week-end dernier, une série exceptionnelle seulement interrompue par une petite défaite en Europe chez Krasnodar avec une équipe recomposée (2-1).

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Aucun joueur défensif au milieu !

Comment expliquer cette envolée ? C’est simple : Pablo Machín a enfin trouvé son système et ses onze joueurs titulaires. L’excellent Tomáš Vaclík, arrivé cet été, brille dans les cages, bien protégé par une défense à trois composée de Sergi Gomez, Simon Kjaer et Daniel Carriço, qui revient de très loin après une longue série de pépins physiques. Arana et un Jesus Navas qui vit une deuxième jeunesse au sein de son club de cœur animent les côtés. Dans l’axe, la "salle des machines" comme on dit en Espagne a très fière allure, avec ce trio Ever Banega - Franco Vazquez - Pablo Sarabia ! Un entrejeu sans joueur à profil défensif donc, au contraire (Sarabia est un ailier de base !), et qui est le grand responsable de l’animation offensive brillante des Sévillans.

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Les trois hommes, doués d’une qualité technique extraordinaire, combinent, permutent, et font preuve d’une magie et d’une créativité dont profitent à merveille les deux joueurs de devant : André Silva, qui se relance parfaitement en terres espagnoles, ainsi que Wissam Ben Yedder, enfin installé à une place de titulaire sur le front de l’attaque. Un duo qui ne semblait pas forcément complémentaire sur le papier, notamment parce qu’aucun des deux n’est un vrai joueur de surface, mais qui a finalement fait ses preuves. Le Portugais compte 7 réalisations en 8 apparitions en Liga, alors que le Français affiche 5 buts au compteur en 6 rencontres de championnat.

Machín en veut encore plus

Le public andalou est très exigent et réclamait des résultats dès le début, mais force est de constater que ce qu’est en train de bâtir Pablo Machín est impressionnant compte tenu du contexte dans lequel il est arrivé. La saison dernière le club a connu trois entraîneurs, des cadres comme Clément Lenglet et Steven Nzonzi ont quitté le navire cet été, et les arrivées ont elles aussi été nombreuses. Il y avait donc un véritable chantier ; et le natif de Soria mène les travaux à merveille. Entraîneur très méthodique, ses consignes sont claires : on n’hésite pas à faire basculer le jeu sur les côtés, on donne une liberté totale aux joueurs de ballon - qui doivent tout de même bien se replier sur les séquences défensives - et on se projette assez vite vers l’avant. C’est simple, tous les joueurs participent à l’attaque, et tous les joueurs participent à la défense.

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Et le pire - ou le plus excitant pour les Andalous - c’est que la machine Machín ne semble pas encore parfaitement huilée. « Il faut être satisfait du fait qu’on soit une équipe capable de marquer plus d’un but par match. J’aimerais cependant qu’on soit plus équilibré, mais avec tant de joueurs offensifs, c’est compliqué de couper cette ambition », a notamment expliqué le coach dimanche soir. Renforcer une défense qui pour l’instant tient plutôt bien au risque de brider le potentiel offensif de l’équipe ? Machín devra trancher. Il faut aussi signaler que des joueurs comme Quincy Promes, particulièrement talentueux, ne sont pas encore totalement adaptés à l’équipe, mais ils offriront de nouvelles solutions en sortie de banc à leur entraîneur d’ici peu ! Pas de doutes, cette équipe de Séville va encore nous offrir du spectacle d’ici la fin de la saison, et qui sait, pourquoi ne pas voir les choses en grand…

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