Bayern Munich - Barça : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Bayern Munich Thomas Müller @Maxppp

Quelle démonstration du Bayern Munich face au Barça ! Les Bavarois ont infligé une raclée à des Catalans trop dépendants d'un Messi fantomatique (4-0).

Sérieusement chahuté par le PSG en quart de finale et passé tout près de l’élimination, le Barça se présentait face à un obstacle encore plus haut ce soir à l’Allianz Arena. Marqué par sa défaite en finale la saison passée dans son stade, le Bayern Munich avait à cœur de bien faire. Avec ou sans Messi. Car si le Barça a entretenu le suspense, les Bavarois s’attendaient à voir l’Argentin fouler leur pelouse. Décrits comme un rouleau compresseur, les Rouge-et-Blanc ont entamé la rencontre pied au plancher.

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En imposant une grosse intensité et en exerçant un énorme pressing à plusieurs sur le porteur du ballon, les coéquipiers de Ribéry ont bousculé des Blaugrana maîtres du cuir en début de match, mais incapables de se projeter vers l’avant. Logiquement, c’est donc le Bayern qui a tiré le premier dès la 2e minute par Robben. Plus explosifs, les Munichois utilisent la largeur et parviennent assez facilement à porter le danger devant le but de Valdés. Lahm remet d’ailleurs ça d’une frappe lointaine (15e). Une tentative contrée de la main par Piqué, mais l’arbitre n’a pas bronché. Une polémique qui n’a pas empêché les Allemands de se faire justice. Face à un Messi transparent et chahuté par les défenseurs adverses, le Bayern accumule les corners et finit par faire la différence sur l’un d’eux. Impérial dans les airs, Dante s’élève et réalise un une-deux de la tête avec Müller et permet à l’Allemand d’ouvrir la marque (1-0, 25e). Un avantage mérité pour Munich.

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Déjà motivé par l’enjeu de la rencontre, le onze bavarois est alors impressionnant et aurait même encore pu bénéficier d’un penalty sur une main de Sanchez sur une tête de Dante (32e). Car si devant Müller est omniprésent, derrière, le Bayern peut compter sur des guerriers tels que Martinez et Dante pour museler les attaquants catalans et un Messi obligé de redescendre très bas pour toucher le cuir et auteur de 0 tir en 45 minutes ! Sans oublier un Ribéry provocateur en attaque, mais également auteur d’un remarquable repli défensif face à Alves. Résultat : les vice-champions d’Europe en titre bouclent une première période de grande qualité.

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Au retour des vestiaires, le Bayern ne se fait pas prier pour appuyer là où ça fait mal. Sur un nouveau corner, les Munichois s’imposent encore une fois de la tête et c’est Müller qui sert cette fois-ci Gomez pour le but du break (2-0, 49e). Seul bémol, l’attaquant germanique confirme la mainmise des siens, mais marque en position de hors-jeu. L’Allianz Arena est en délire. Dans l’euphorie de ce deuxième but, le Bayern tente alors de plier définitivement le match par Müller (52e), Ribéry (55e) et Robben (58e), mais en vain. La suite de la rencontre devient alors un attaque-défense où même Piqué est venu jouer les attaquants. Mais à ce petit jeu, c’est encore le Bayern qui en est sorti vainqueur.

À deux reprises, le jeune Bartra a eu l’occasion de briller (69e, 76e), mais c’est sur une accélération de Ribéry que Robben s’en va battre Valdés après un déboulé sur le flanc droit (3-0, 73e). La qualification est presque en poche, même si là encore l’arbitre oublie de siffler une grossière faute de Müller sur un Alba au marquage de Robben. Le Barça ne pourra toutefois pas trop contester au vu des deux fautes de mains non sifflées en première période. Rarement humilié de la sorte pour sa sixième demi-finale de LdC consécutive, le club culé ne s’attendait cependant pas à pareil châtiment lorsque Müller, encore lui, est venu planter la quatrième banderille sur un centre d’Alaba (4-0, 82e). La leçon de football est totale. Omniprésent devant et solidaire derrière, ce Bayern-là confirme qu’il est injouable. Mais cette démonstration face au Barça lui garantit certes un ticket pour la finale, sauf incroyable revirement de situation au Camp Nou, mais pose surtout une question : qui pourra empêcher ce rouleau compresseur d’être sacré à Wembley ? Côté catalan, la Messi dépendance s'est cruellement faite sentir. Sans inspiration devant, les Blaugrana ont sans doute trop compté sur un éclair de leur n° 10 clairement diminué pour faire la différence. Pari raté au vu du suspense instauré par le Barça sur la présence de leur star. Peut-être a-t-on assisté là à une passation de pouvoir.
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L'homme du match : Thomas Müller (9) : à croire que l’officialisation d’un nouveau concurrent sur le front de l’attaque du Bayern a démultiplié ses forces. Une rage de vaincre incroyable, des tacles dans tous les sens et une présence offensive de tous les instants. Logiquement récompensé de son travail de sape par un but de la tête (25e). Auteur d’une passe décisive sur le second but du Bayern, il a martyrisé la défense du Barça durant 90 minutes et s’est logiquement offert un second but suite à un service précis d’Alaba, après avoir manqué le coche quelques instants plus tôt. Tout simplement Énorme ! Remplacé par Claudio Pizzarro (83e) sous les ovations de l'Allianz Arena.

Bayern Munich :

  • Neuer (6) : le portier allemand a connu une soirée bien tranquille face au Barça mis à part peut-être sur un pointu de Bartra (69e). Quasiment jamais inquiété, Neuer a dû trouver la soirée finalement bien longue.

  • Lahm (8) : des changements de rythme, de la percussion. Lahm était presque intenable sur son flanc droit en première période. Moins en vue durant les 45 dernières minutes, il s’est contenté de bien défendre et a laissé les attaquants bavarois se charger d’exploser la défense du Barça.

  • Boateng (7) : moins en vue que son compère brésilien, Boateng a parfaitement tenu la baraque devant des attaquants barcelonais bien trop timorés pour soutenir la comparaison. Solide dans les airs, et présent dans les duels, Boateng a finalement connu une soirée plutôt tranquille.

  • Dante (8) : trois belles interventions devant Messi (5e, 28e, 68e). Une puissance et une présence physique dans la surface sur coups de pied arrêtés qui ont fait très mal au Barça. Un coup de tête décisif sur l’ouverture du score de Muller. Un très gros match de la part de l’ancien Lillois infranchissable ce soir.

  • Alaba (8) : dans ce duel au sommet face à Pedro, le latéral Autrichien a parfaitement su museler le virevoltant ailier catalan. Une rencontre sérieuse et appliquée et finalement très peu de déchets dans le jeu. Il a délivré une magnifique passe décisive sur le quatrième but du Bayern.

  • Javi Martínez (8) : très rugueux, l’ancien milieu défensif de Bilbao n’a rien lâché et n’a pas hésité à jouer des coudes pour emporter la bataille du milieu. Logiquement averti pour l’ensemble de son œuvre (46e), il a régné en maitre dans l’entrejeu ne laissant que des miettes à ses adversaires.

  • Schweinsteiger (8) : le métronome allemand a réalisé un abatage énorme au milieu de terrain. S’il n’est pas le joueur le plus spectaculaire, il a ressorti les ballons très proprement et a étouffé le milieu du Barça avec Javi Martinez. Averti en fin de match.

  • Müller (9) : voir ci-dessus

  • Ribery (8) : il a joué très bas et s’est sacrifié en effectuant un joli travail défensif notamment devant Daniel Alves. Résultat, peu d’impact offensif et de duels gagnés durant 70 minutes jusqu’à cet incroyable déboulé et cette course de 60 mètres à l’origine du troisième but de Robben. À noter tout de même une frappe trop croisée à la 54e. Un match plein de la part de l’international tricolore qui a prouvé ce soir qu’il était plus qu’un banal ailier de débordement. Remplacé par Xherdan Shaqiri (88e).

  • Robben (8) : le virevoltant Néerlandais a été méconnaissable. Non seulement il n’a pas rechigné aux tâches défensives, mais il a fait preuve d’un altruisme inhabituel pour lui. Tranchant dès l’entame du match sur une belle frappe dans la surface repoussée par Valdes (2e), il n’a pas été loin de marquer sur une tête trop croisée (56e). À l’origine de l’ouverture du score. Capable de mettre le feu sur une accélération comme sur cette percée de la 54e minute et cette offrande pour Ribery, il s’est offert le troisième but du match d’une belle frappe enroulée après avoir mystifié un défenseur barcelonais.

  • Gomez (7) : s’il n’est pas le joueur le plus rapide d’Europe, l’attaquant international allemand est un formidable point de fixation. Auteur du second but de son équipe d’un tir à bout portant (48e), il a pesé sur la défense barcelonaise, à défaut de se montrer dangereux. Averti pour avoir plaqué Messi (37e), il a été remplacé par Luiz Gustavo (70e) qui n’a pas eu besoin de forcer son talent pour bloquer les rares offensives barcelonaises.

Barça :

  • Valdés (4) : sollicité dès la 2e minute sur un tir de Robben, le portier catalan a clairement payé les lacunes de ses défenseurs dans le domaine aérien sur deux des trois buts encaissés quand ce n’est pas l’arbitre qui oublie de siffler un hors-jeu sur la réalisation de Gomez. Une soirée pénible.

  • Alves (3) : le Brésilien a vécu un cauchemar. S’il a été l’un des rares à tenter d’aller vers l’avant malgré la domination munichoise, il a été muselé par les retours défensifs incessants de Ribéry. Devancé par Dante sur l’ouverture du score et par Müller sur le second but bavarois, le latéral blaugrana a payé cher ses faiblesses défensives.

  • Piqué (3) : en l’absence de Puyol, il a joué les pompiers de service en tentant d’être partout pour colmater les brèches. Mais ce soir, son bilan est terrible. Car s’il a eu la chance de voir l’arbitre ne pas siffler sa faute de main dans sa surface, c’est lui qui lâche Müller sur l’ouverture du score et qui reste planté sur la deuxième réalisation munichoise. Débordé défensivement, il a alors tenté de se rattraper en venant faire le surnombre devant. En vain.

  • Bartra (3) : surprise du chef au coup d’envoi, le jeune défenseur a tenté de jouer simple, sans prise de risque en début de match. Mais ça, c’était avant que la machine allemande ne se mette en marche. Souvent aidé par Piqué, il finit la rencontre en souffrance. Débordé par Ribéry sur le dernier but du Bayern, il rate deux grosses occasions de réduire le score (69e, 76e).

  • Alba (3) : face à un Bayern jouant énormément sur la largeur, il a dû défendre durant toute la rencontre face à un Robben virevoltant. Inexistant devant, il a réalisé quelques bons retours défensifs, mais a fini par s’incliner sur les troisièmes et quatrièmes buts adverses. Averti, il est suspendu pour le retour.

  • Busquets (3,5) : d’habitude, c’est lui qui vient dicter sa loi dans l’entrejeu lorsqu’il s’agit de casser les offensives. Mais ce soir, l'Espagnol a été broyé par le physique de ses adversaires. Chahuté, il n’a rien pu faire pour contrer les vagues d’assaut munichoises.

  • Xavi (4) : face à l’intensité imposée par les Munichois, il a su se rendre disponible. Mais ses passes ont souvent été faites vers l’arrière. De plus, avec un Messi fantomatique et des ailiers muselés, il n’a pu créer des décalages.

  • Iniesta (4) : à l’instar de Xavi, il a eu le cuir, l’a fait circuler à la manière d’un handballeur, mais ne s’est jamais montré dangereux avec. Pour preuve, lui qui se distingue souvent par ses incursions, il n’a jamais réussi à passer entre les mailles du filet bavarois.

  • Pedro (3,5) : hormis un centre à destination de Messi, rien à signaler. Parfaitement maîtrisé par son vis-à-vis, il ne s’est jamais mis en position de tir. Remplacé par Villa (83e).

  • Sanchez (3) : transparent, le Chilien n’a rien eu à se mettre sous la dent. On l’a davantage vu râler contre l’arbitre.

  • Messi (2) : fantomatique ! Complètement transparent, l’Argentin n’aurait peut-être pas dû jouer ce match. Outre un incroyable travail défensif des Bavarois, il ne pouvait rien faire sans être à 100%. Obligé de redescendre très bas pour toucher le cuir, il n’a même pas tiré une seule fois au but en première période ! Une hérésie pour un joueur comme Messi.

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