Supprimer le mercato d’hiver pour favoriser le fair-play financier ?
Le rapport de la mission parlementaire sur l’application du fair-play financier en France vient d’être publié. Et la préconisation phare concerne le mercato d’hiver, qu’elle jugerait préférable de supprimer.

Le fair-play financier semble encore être un mirage. Pourtant, cette mesure phare du président de l’UEFA Michel Platini sera appliquée en Europe à partir de 2014. Modèle économique visant autant à mettre un terme à la « dérive financière du football de haut niveau » qu’à établir une certaine équité entre les clubs, il prévoit que ces derniers ne devront pas dépenser plus qu’ils n’ont gagné. Un modèle qui se veut fiable, mais le chantier est énorme. C’est d’ailleurs ce qui ressort d’un rapport publié aujourd’hui par une mission parlementaire, qui s’est attaché à décrypter l’état actuel du football français. Son but, dresser un constat, et établir la ligne de conduite idéale pour que le fair-play financier soit une réussite.
Ce sont ces deux éléments qui composent d’ailleurs les parties du rapport. Dans la seconde, la mission adresse une série de « recommandations », dont la plus marquante, la n°5, concerne le mercato d’hiver : « Il faut supprimer le mercato d’hiver pour inciter à une stabilité contractuelle en cours de saison et garantir ainsi le maintien de l’équilibre compétitif. » De même que dans cette partie intitulée « assurer la transparence des transferts et la stabilité des contrats », la mission préconise de règlementer la fonction et la rémunération de l’agent, et d’interdire aux clubs français « de conclure des contrats de travail avec des joueurs lorsque ces des sociétés tierces (comme on peut le voir fréquemment, des fonds d’investissements, ndlr), détiennent des droits sur les indemnités de transferts de ces derniers. » Autant dire que ce n'est pas gagné, ou tout du moins, que la mise en place de règlementations de la sorte ne pourrait se faire en aussi peu de temps.
Mais passées les recommandations économiques (et, en bref, le désir d'un contrôle plus strict des finances), la mission s’attèle également au sportif, et à la formation des joueurs. Elle voudrait ainsi que les jeunes soient plus valorisés, et qu’un minimum de « quatre éléments formés dans un club » figure sur chaque feuille de match. Sous fond de Knysna, l’éducation est également visée. Ces derniers éléments, qui de prime abord n'ont pas grand rapport avec le fair-play financier, auraient pour visée de donner une meilleure image au football, et ainsi, de favoriser l'intérêt de nouveaux supporters. Au bout de 151 pages cela dit, c'est une évidence qui s'impose : pour atteindre cet objectif de fair-play financier, la route est encore longue. Très longue.
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