Si un bon paquet d'anciens footballeurs se reconvertissent en tant que coachs. D'autres n'attendent pas de raccrocher les crampons et portent la double casquette d'entraîneur-joueur. Une fonction rare qui n'a pas totalement fait ses preuves...

Après avoir écarté Victor Munoz, le FC Sion a épuisé la semaine dernière son quatrième entraîneur depuis le début de saison. Et plutôt que de faire appel à un nouveau coach, le club suisse a décidé de mettre les joueurs face à leurs responsabilités en nommant Gennaro Gattuso comme entraîneur-joueur. Si l'ancien milieu de l'AC Milan a toujours voulu coacher, il a été mis au pied du mur. Quatrième du championnat national à dix points du leader le Grasshopper Zurich, Sion vise une place qualificative pour la prochaine Ligue des Champions. Une double mission compliquée donc pour l'Italien qui a obtenu une victoire et une défaite.
Pour Kubilay Türkyilmaz, ancien footballeur suisse dans les années 90, ce rôle est compliqué à gérer: «Déjà à l'époque cela ne marchait pas. Pourquoi? Parce que l'entraîneur-joueur, ne pouvait remplir les exigences qu’il avait à propos des autres joueurs. Son autorité s'est très vite évaporée.(..) C'est pareil pour Gennaro Gattuso. Il ne peut pas être sur la pelouse et diriger l'équipe en même temps. Le job d'entraîneur est déjà assez difficile depuis la touche.» Comme Gattuso, Brian Ching, qui prendra sa retraite fin 2013, est devenu joueur et entraîneur adjoint du Dynamo de Houston en MLS il y a quelques jours. Assumer ces deux fonctions simultanément ne sera pas évident puisque force est de constater que le succès n'a pas toujours été au rendez-vous par le passé.
Pari perdu pour Davids et Anelka
Outre Roberto Carlos qui a été joueur et entraîneur intérimaire de l'Anzhi Makhachkala quelques mois la saison passée, d'autres ont tenté l'expérience en 2012 comme Edgar Davids. L'ancien international néerlandais est devenu entraîneur-joueur de Barnet, club de League Two c'est-à-dire de quatrième division anglaise. Le joueur de 39 ans a disputé vingt matches et son équipe est 21e sur 24 avec déjà seize défaites. Surtout elle ne compte qu'un point d'avance sur le premier relégable. Une expérience qui est loin d'être une franche réussite pour Davids toujours en poste. Nicolas Anelka lui a vite abandonné ses responsabilités. Si son choix de rejoindre la Chine avait surpris, il a pris tout le monde à contrepied le 12 avril 2012. Le Français avait accepté de devenir entraîneur adjoint du Shanghaï Shenhua.
Un nouveau rôle pour Anelka à l'époque. «Le président de Shanghai m’a confié une mission et j’ai accepté le challenge. Comme d’habitude, je vais assumer, tenter de relever ce défi, le plus grand de ma carrière. J’ai fait ma première causerie jeudi. Dès le lendemain, on jouait en championnat. J’étais milieu défensif. Ce n’était pas évident : tout en jouant, je devais décider des changements. Tout ça est nouveau pour moi.» Une fonction que l'ancien de Chelsea a arrêté d'exercer le 30 mai 2012. Le temps pour lui de décrocher deux victoires en six matches et de ne pointer qu'en neuvième position du classement. Un passage furtif qui reste finalement un échec.
Des flops en série
Un cas qui n'est pas isolé puisque d'autres footballeurs n'ont pas été à la hauteur du défi comme Jean-Guy Wallemme avec l'ASSE lors de l'exercice 2000-2001. Après trois victoires initiales, les Verts se sont écroulés, ont connu sept défaites en quinze rencontres avant d'être relégués en L2. Ancienne idole du Chaudron, Jean-Michel Larqué a porté cette double casquette en devenant entraîneur du PSG en 1977. Face aux difficultés de son équipe dans l'entrejeu, l'ancien Stéphanois âgé de 29 ans à l'époque est sorti de sa retraite et a repris du service. Sans grande réussite puisque Paris a terminé onzième sans aucun titre. Larqué a d'ailleurs été limogé à la fin de la saison. Malgré une Coupe d'Angleterre en 97 et une 4e place en Premier League en 98, Ruud Gullit a été critiqué pour ses choix en tant qu'entraîneur et ses performances sur le terrain lorsqu'il a été coach de Chelsea entre 96 et 98.
Si cette option n'est pas une franche réussite, certains ont connu le succès. Ce fut le cas de Gianluca Vialli. Entraîneur-joueur de Chelsea entre février 1998 et 2000, il a eu l'occasion d'étoffer son palmarès puisqu'il a remporté une Coupe de la Ligue, une Supercoupe d'Europe, une Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes en 1999. Il a permis aussi aux Blues de terminer en quatrième position en championnat. Une belle réussite. En France, Guy Roux avait aussi réussi à jongler entre les deux postes avec l'AJ Auxerre dans les années 60. Après plusieurs saisons, il a porté son équipe jusqu'en troisième division, championnat de France amateur à l'époque. Une première pour le club bourguignon. C'est à ce moment-là qu'il a choisi d'ôter sa casquette de joueur. Quoi qu'il en soit avoir un entraîneur-joueur est une stratégie qui tourne bien souvent au fiasco. Gattuso est prévenu et pourrait ne pas faire long feu puisqu'on évoque déjà le nom de Maradona pour prendre les commandes de Sion.
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