Maroc, Hamza Sakhi : «je rêve d'être dans la liste pour la Coupe du monde»

Par Hanif Ben Berkane
6 min.
Hamza Sakhi, buteur avec Auxerre @Maxppp

Auteur d'un très bon début de saison avec Auxerre, Hamza Sakhi est revenu pour Foot Mercato sur son adaptation à la Ligue 1, sur le départ de Jean-Marc Furlan mais aussi et surtout sur son rêve et son envie de porter les couleurs du Maroc pour jouer la Coupe du monde dans quelques jours. Entretien.

Foot Mercato : après une longue absence, Auxerre est de retour en Ligue 1. Comment vous jugez votre début de saison ?

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Hamza Sakhi : pour le moment, on est 14e donc c'est très bien pour nous. On est une équipe promue et c'est notre première saison en Ligue 1. Beaucoup de joueurs découvrent ce championnat donc c'est plutôt bien. Avec le travail, ça va aller encore mieux.

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FM : à titre personnel, vous réalisez un bon début de saison pour votre première dans l'élite. Comment le vivez-vous ?

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HS : c'est ma première en Ligue 1. C'est un autre niveau, c'est plus haut. Je le ressens sur le terrain. Mais c'est une progression pour moi. Pour le moment, tout se passe bien. Et j'espère qu'avec les sacrifices que je fais de mon côté, je pourrais encore faire mieux. Mais c'est vrai que je fais une bonne saison pour le moment.

FM : beaucoup disent que le niveau de la Ligue 2 se rapproche de plus en plus de la Ligue 1, vous avez connu les deux, êtes-vous d'accord?

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HS : pour moi, il y a une grande différence. Déjà tactiquement, mais surtout techniquement, c'est au-dessus de la Ligue 2. Ça dépend des équipes évidemment. Moi, je me suis adapté. J'ai beaucoup joué en Ligue 2 et physiquement, c'est plus dur donc je me suis adapté assez vite. C'est une bonne chose pour moi. Et après techniquement, je suis plutôt à l'aise donc c'était plus simple pour moi de m'adapter à la Ligue 1. Ce qui m'a marqué, c'est plutôt l'écart technique. Ça va assez vite vers l'avant. Dans les 30 derniers mètres, ça va très vite. Donc pour les adversaires, c'est plus dur, car c'est dans les derniers mètres que tout se joue.

FM : cet été, votre nom a circulé du côté d'autres clubs de Ligue 1, pourquoi avoir choisi de rester à Auxerre et de prolonger ?

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HS : la vérité, c'est qu'il y a eu des clubs, mais je n'oublie jamais d'où je suis venu et qui m'a donné ma chance. Je viens de loin et c'est Auxerre qui m'a donné ma chance donc je n'ai pas hésité à signer. C'est une forme de reconnaissance. J'étais à Épinal en National, je ne jouais pas beaucoup et ils m'ont donné cette chance. Quand ils m'ont proposé de prolonger, je n'ai pas hésité à signer. Ça fait longtemps que je suis ici et c'est comme une famille.

FM : en parlant de famille, vous avez connu le départ de Jean-Marc Furlan, un entraîneur qui a beaucoup compté pour vous...

HS : c'est toujours difficile, car j'ai fait 3 ans avec lui en Ligue 2 et là en Ligue 1. Il avait réussi à nous faire monter. C'est dur de perdre un coach. Il m'a fait progresser personnellement et dans le collectif. Je ne l'oublierai jamais, car c'est un homme qui m'a fait grandir footballistiquement. Dans le jeu, Christophe Pélissier est un coach différent. Il veut jouer entre les lignes, au milieu on se projette plus. Ça change un peu. Ça prendra du temps, mais pour le moment ça marche bien. C'est un jeu direct et plus facile, mais on ne va pas tout changer. On n'oublie pas les bases de Furlan. On garde les deux et ça marche.

FM : vous réalisez un bon début de saison et il y a la Coupe du monde qui arrive dans quelques jours, vous rêvez forcément d'y être avec le Maroc même si vous n'avez jamais été convoqué ?

HS : c'est un objectif pour moi, surtout pour le travail. Ce serait une forme de récompense si je suis appelé. Le Maroc est mon pays, je veux jouer pour mon pays et me donner à fond. Il faut le mériter. C'est le coach qui fait ses choix et je respecte totalement ça. S'il m'appelle, je serai présent pour tout donner pour le Maroc pour porter le maillot avec honneur.

«J'avais des contacts avec la France, mais je voulais absolument jouer pour le Maroc.»

FM : est-ce que vous avez eu l'occasion de discuter avec Walid Regragui justement ?

HS : je suis en contact avec la Fédération et j'échange souvent avec des personnes de la Fédération, mais je n'ai pas eu de contact direct avec Walid Regragui. C'est avec mes prestations qu'un jour, il fera appel à moi. Et je serais présent à ce moment-là comme il le faut.

FM : le Mondial, vous y croyez toujours ?

HS : bien sûr que je rêve d'être dans la liste pour la Coupe du monde. Pour le moment, je suis présélectionné. S'il fait appel à moi dans la liste, ce sera une énorme joie pour moi. Je continue de travailler, faire mes matches et c'est comme ça qu'il fera appel à moi.

FM : vous avez déjà connu une Coupe du monde avec le Maroc, avec les U17. Qu'est-ce que ça représente ?

HS : c'était un moment magnifique. On était la première génération à la faire. C'était un souvenir merveilleux. On était jeune, on ne s'en rendait pas compte. Quand tu grandis et que tu y repenses, c'est beau. On était une génération avec beaucoup de qualité. Je n'oublierai jamais. Quand tu joues pour ton pays, c'est autre chose. La sensation est indescriptible. Quand tu entends l'hymne, ça donne des frissons. Tu as envie de tout donner.

FM : d'ailleurs, vous aviez rapidement choisi de jouer pour le Maroc plutôt que la France en jeunes, qu'est-ce que ça représente pour vous ?

HS : ce sont les racines. J'ai beaucoup de famille là-bas. C'est un honneur de jouer pour eux et le Maroc. Ils sont tous derrière moi. J'avais des contacts avec la France, mais je voulais absolument jouer pour le Maroc. Je viens de là-bas, j'y suis né. Il ne faut jamais oublier d'où l'on vient. J'ai voulu représenter les Lions de l'Atlas en jeune et j'espère le refaire avec les A.

FM : dans le football moderne, il y a souvent la problématique des binationaux, ceux qui hésitent à faire un choix etc. Comprenez-vous cette hésitation parfois ?

HS : quand tu as plusieurs nationalités, c'est plus compliqué. Si tu as deux parents de nationalités différentes, le choix est dur évidemment. Mais bon, quand tu choisis un pays, c'est avec le cœur. C'est un choix définitif. Si j'avais eu à choisir avec deux nationalités, ça aurait été plus dur, mais il ne faut jamais regretter.

FM : parfois, certains choisissent d'abord d'un point de vue sportif...

HS : pour moi, le cœur doit dicter une sélection. Tu sais que tu joueras pour ton pays, ça apporte quelque chose d'autre. Si tu choisis un pays pour des raisons différentes, ça ne va pas avec le football. Ce n'est avantageux pour personne...

FM : le Maroc a-t-il des chances de passer le premier tour du Mondial (ndlr : dans un groupe avec la Belgique, le Canada et la Croatie) ?

HS : il y a largement de quoi faire de belles choses. Il y a de la qualité, des grands joueurs et des grands noms. Il faudra se battre sur le terrain et ne pas penser à l'individuel. Si tout le monde se bat pour le collectif, ça ne peut que marcher pour aller loin. Et ça fera plaisir au peuple marocain. C'est le principal, car ils sont toujours derrière nous. Je pense qu'on passera les poules avec notre qualité. Si on passe les phases de poules, ça peut aller vite.

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