Coupe du Monde 2022, Pays-Bas : Virgil van Dijk, capitaine contesté !

Par Josué Cassé
5 min.
Virgil van Dijk en action sous le maillot des Pays-Bas. @Maxppp

Capitaine et patron de la défense néerlandaise lors de cette Coupe du Monde 2022, Virgil van Dijk a bien l'intention d'emmener les Pays-Bas le plus loin possible dans cette compétition, qui plus est après cette non-qualification au dernier Mondial 2018, en Russie, et le fiasco de l'Euro 2020. Pourtant, après deux matches disputés au Qatar et des prestations collectives globalement décevantes, le défenseur de Liverpool voit son leadership contesté.

Dauphin de Lionel Messi lors de la cérémonie du Ballon d'Or 2019, Virgil van Dijk (31 ans) reste, aujourd'hui, considéré comme l'une des plus grandes références à son poste. Arrivé à l'hiver 2018 du côté de Liverpool, pour près de 85 millions d'euros, le défenseur central néerlandais écœure, week-end après week-end, les feux follets du Royaume de Sa Majesté. Symbole de cette solidité défensive et de son influence sur le jeu des Liverpuldiens, le gamin de Bréda, invaincu dans l'antre des Reds, a dû attendre octobre dernier et une défaite contre Leeds (1-2) pour mettre fin à son impressionnante série d'invincibilité du côté d'Anfield.

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Virgil van Dijk, symbole d'un collectif à la peine !

Irrésistible dans le duel, rarement pris de vitesse, impressionnant physiquement et fort dans l'anticipation, l'ancien joueur de Southampton demeure par ailleurs - et assez logiquement - le patron de l'arrière-garde hollandaise. Oui, mais voilà, si des signes avant-coureurs étaient, d'ores et déjà, perceptibles sous les ordres de Jürgen Klopp, cette saison, Virgil van Dijk semble, malheureusement, continuer sur sa lancée. Beaucoup moins solide et rassurant qu'à l'accoutumée, l'international batave (50 sélections, 6 buts) n'a pas particulièrement convaincu depuis l'entame de ce Mondial. Si toutes les lignes du système de Louis Van Gaal peuvent être critiquées - en 90 minutes face aux Équatoriens, les Oranje ont seulement tenté 2 tirs, soit le plus mauvais total pour une équipe européenne dans la compétition reine depuis que le statisticien Opta analyse l'épreuve (1966) - Virgil van Dijk reste le symbole de cette solidité recherchée.

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Attendu pour encadrer la jeunesse hollandaise, à l'instar de ses compagnons de défense, Jurrien Timber (21 ans) et Matthijs De Ligt (23 ans), dans une moindre mesure, le numéro 4 des Oranje a surtout fait preuve d'un laxisme coupable et d'un manque d'autorité lors des deux premières sorties des Pays-Bas. Chahuté face aux attaquants sénégalais, malgré la victoire (2-0) des siens, lors de la première journée du groupe A, Van Dijk n'a, en revanche, pas pu éviter le nul concédé par ses coéquipiers contre l'Équateur (1-1). Pire encore, c'est lui qui s'est rendu fautif sur le but égalisateur de Valencia en étant bien trop passif sur la frappe d'Estupinan, repoussée par Noppert.

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Un manque de personnalité et de caractère...

Des performances insuffisantes rapidement pointées du doigt par la presse néerlandaise, mais également par d'anciennes légendes du football batave. À ce titre, le triple Ballon d'Or et ancien sélectionneur des Pays-Bas Marco van Basten n'a d'ailleurs pas hésité à égratigner le capitaine actuel de la sélection : «il attend, il doit aller le chercher, mais il le laisse libre», relevait, tout d'abord, Van Basten sur le but égalisateur avant d'étayer son analyse et de cibler le manque de personnalité de Van Dijk : «c'est un très bon joueur, mais il doit prendre l'initiative. N'est-il pas le capitaine ? C'est un grand garçon, il doit diriger son équipe. Qui est le meilleur joueur ? C'est Virgil. Mais avec le ballon, il doit accélérer le rythme. Ça va trop lentement, et ça part de derrière. Il donne tous les ballons à Nathan Aké ou Jurriën Timber. Il devrait prendre beaucoup plus de responsabilités. Et amener plus de caractère à cette équipe».

Rapidement rapportés aux oreilles de l'intéressé, les propos de l'ancienne légende de l'Ajax semblaient, d'ailleurs, piquer l'homme fort des Reds. «Je pense qu’il n’est jamais positif, donc qu'est-ce qu'il faut faire ? C’est facile de faire des analyses depuis le siège de NOS à Hilversum. Je ne peux pas dire que j’ai fait un match fantastique. Ce n’est pas du tout ce que je veux dire. Mais je tente de mener l’équipe de la meilleure façon possible», répondait sèchement le défenseur central sur Voetbal International, avant de revenir sur ses propos et de calmer le jeu. «Je gère bien ces critiques et je n’aurais même pas dû dire quoi que ce soit à ce sujet. Bien sûr, je sais comment cela fonctionne dans ce monde. Je respecte le footballeur Marco van Basten et ce qu’il a accompli. Et ce sera toujours le cas. Mais je ne suis qu’humain».

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Loin d'être le seul responsable d'un collectif balbutiant, le patron de la défense hollandaise a, malgré tout, conscience que le niveau affiché par ses coéquipiers est loin d'être satisfaisant. Pour autant, celui qui a remporté 9 duels sur 16 disputés (24 ballons perdus, 12 récupérés, 3 interceptions) depuis le début de ce Mondial qatari, ne tire pas la sonnette d'alarme. «Je pense qu’il est très facile de donner des opinions sans savoir quelle est l’intention tactique. Bien sûr, certains moments peuvent être meilleurs, c’est vrai, à chaque match. Mais ce que j’ai trouvé douloureux, c’est qu’il a remis en question mon capitanat, mon leadership», ajoutait cependant Virgil van Dijk, confiant quant à la tactique mise en place par Louis Van Gaal, mais touché par les mots de Marco van Basten. Le meilleur moyen pour réveiller l'orgueil d'un compétiteur né ? Réponse, ce mardi à 16 heures, où les Pays-Bas joueront - à distance avec l'Équateur - la première place du groupe A face au Qatar, d'ores et déjà éliminé.

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