Coupe du Monde 2022, Danemark : un statut d'outsider difficile à assumer !

Par Josué Cassé
6 min.
Pierre-Emile Højbjerg avec le Danemark @Maxppp

Régulièrement cité parmi les outsiders du Mondial, le Danemark se retrouve pourtant dos au mur avant d'affronter les Socceroos de Graham Arnold. Absents des débats face aux Tunisiens et défaits de justesse contre les Bleus, les Danois doivent impérativement gagner pour se hisser en 8es de finale de la Coupe du monde.

«La France est l'un des grands favoris, avec tellement de talents... Mais je vous conseille de vous préparer aussi, car on a une très bonne équipe et on sera prêts à se battre». Voici ce que déclarait, en avril dernier, le sélectionneur danois, Kasper Hjulmand, au sortir du tirage au sort pour le Mondial qatari. Avertissement, par deux fois, vérifié - l'équipe de France tombait face aux Rød-Hvide le 3 juin, puis le 25 septembre en Ligue des Nations - la Danish Dynamite a, depuis, montré ses limites. Décevants pour son entrée en lice face à la Tunisie (0-0), les Scandinaves ont également chuté (1-2) face aux hommes de Didier Deschamps, portés par le doublé de Kylian Mbappé.

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Une entrée poussive dans la compétition !

Une entame poussive aux lourdes conséquences. Troisièmes du groupe D, les troupes de Kasper Hjulmand se retrouve, en effet, dans une situation délicate avant de retrouver l'Australie, ce mercredi à 16 heures. Placée sous le spectre d'une élimination - que beaucoup jugeront forcément trop précoce - cette rencontre décisive sera néanmoins l'occasion pour Andreas Skov Olsen et les siens de retrouver de leur superbe. Soudés comme jamais depuis le malaise cardiaque de Christian Eriksen et cette formidable épopée lors du dernier Euro, les Rouge et Blanc auront, en effet, à cœur de définitivement lancer leur Mondial. En cas de victoire contre les Australiens et en espérant que les Aigles de Carthage ne s'offrent pas le scalp de la France, le Danemark rejoindrait les huitièmes de finale.

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Pour ce faire, le Danemark devra, malgré tout, régler plusieurs failles observées lors des deux premières rencontres. Globalement rassurante sur le plan défensif, la sélection scandinave a, cependant, trop souvent fait preuve d'un manque d'intensité physique au milieu de terrain. Mis à mal par Aïssa Laïdouni et Ellyes Skhiri face à la Tunisie, l'entrejeu danois, orphelin de Thomas Delaney - blessé au genou et forfait pour le reste de la compétition - s'est également cassé les dents face à la paire Tchouameni-Rabiot. Plus inquiétant encore, le Danemark n'a inscrit qu'un petit but en deux matches, et ce malgré deux systèmes tactiques testés. Dans cette optique, Andreas Skov Olsen, véritable poison pour les Bleus en septembre dernier, a cette fois-ci été totalement muselé par le collectif tunisien avant de prendre place sur le banc des remplaçants contre les champions du monde en titre. Et que dire de Kasper Dolberg, totalement éteint aux avant-postes et incapable de faire la moindre différence.

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Un secteur offensif inquiétant...

Si Andreas Cornelius, apparu en fin de match contre la Tunisie, aurait pu, avec un peu plus de réussite et d'audace, offrir les trois points aux siens lors de la première journée, Dayot Upamecano, auteur d'une prestation XXL, l'a finalement renvoyé sur le banc. Lancé, lui aussi, par Kasper Hjulmand, Martin Braithwaite n'a eu guère plus de réussite. Interrogé à ce sujet, en conférence de presse, l'homme fort des Rød-Hvide a, cependant, voulu, retenir le positif. «Nous n'avons pas réussi à marquer mais nous étions très proches aujourd'hui (samedi), Martin (Braithwaithe) a eu une bonne opportunité, Kasper (Dolberg) a bien bougé, Cornelius a aussi eu une occasion en première mi-temps. J'apprécie beaucoup mes attaquants. Ils montreront ce que nous valons. Nous avons inscrit 18 buts en 2021, ce qui montre que nos buts viennent de différents joueurs. Nous avons une excellente équipe, d'excellents attaquants».

Sûr de sa force et loin d'être résigné, Kasper Hjulmand, alternant entre le 3-5-2 et le 3-4-3 depuis le début de la compétition, reste par ailleurs conscient de l'enjeu. «On a hâte de jouer la « finale » de mercredi. On va essayer de se remettre sur les rails. Nous sommes dos au mur, nous devons gagner notre dernier match. Nous avons une bonne équipe, de bons attaquants, de bons joueurs à tous les postes. Le football se joue tellement sur les détails (...) J'ai beaucoup de respect pour la Coupe du monde. Les matches dans cette compétition sont très différents. On n'a pas été très bon contre la Tunisie, c'est vrai. Ce soir (samedi), le match était serré face à une des meilleures équipes du monde. Comme lors de l'Euro (2021), où nous avions affronté une grosse équipe au deuxième match (la Belgique). Nous avions zéro point au bout de deux rencontres et pourtant nous avions réussi à nous qualifier. Nous verrons ce qu'il se passera contre l'Australie. Mais il y a toujours de l'espoir», ajoutait, en ce sens, le tacticien de 50 ans après la défaite face aux Bleus.

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Un contexte particulier pour Kasper Hjulmand !

En souffrance sur les pelouses du Qatar, le Danemark doit, par ailleurs gérer un important dilemme en dehors des terrains. En effet, parmi les pays qui participent au Mondial, la Danish Dynamite est sans aucun doute la sélection où la critique de la compétition a été la plus vive. «Beaucoup de gens pensent que nous aurions dû complètement boycotter la Coupe du monde. Depuis que nos joueurs sont arrivés au Qatar, le sentiment de dégoût vis-à-vis du Mondial n’a cessé de gagner en intensité. Les gens disent qu’un de nos joueurs aurait dû commencer le premier match avec un brassard arc-en-ciel au bras, quitte à prendre un jaune», confirmait, à ce titre, le journaliste Morten Glinvad, auteur de Kasper Hjulmand – Fodbolddrømmer, une biographie du sélectionneur danois sortie en 2020. Moteur de cette complicité retrouvée entre le peuple danois et la sélection scandinave, Hjulmand se retrouve dans une situation complexe.

Élu personnalité de l’année en 2021, soutenu par la communauté LGBT danoise pour ses prises de parole passées, le sélectionneur est ainsi pris entre deux feux. «Il y a une forme de sentiment au pays qu’il n’est actuellement pas à la hauteur de ses idéaux. J’ai pu échanger avec lui par SMS, il est très critique vis-à-vis de la FIFA, mais il sent aussi qu’il doit effectuer avec professionnalisme son travail», poursuivait, dans cette optique, Glinvad dans des propos rapportés par So Foot. Une chose est sûre, la très belle surprise du dernier championnat d'Europe, confrontée à ses éléments extérieurs, devra faire face contre des valeureux Socceroos pour sortir de sa torpeur et confirmer son ascension sur la scène mondiale. Le Danemark n'a plus le droit à l'erreur.

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