PSG : les premiers mois encourageants de Christophe Galtier

Par Maxime Barbaud
5 min.
Christophe Galtier avec le PSG face aux Kawasaki Frontale, en amical @Maxppp

Des résultats convaincants et un vestiaire derrière lui, c'est ce qu'on retient globalement des premiers mois de Christophe Galtier à la tête du PSG. L'entraîneur a su mettre la défiance à son égard de côté, avant d'attaquer la seconde partie de saison, là où il sera véritablement jugé.

Coupe du monde oblige, c'est déjà l'heure de la fin de cette première partie de saison. Pendant que les meilleures sélections de la planète s'affrontent au Qatar, le PSG de Christophe Galtier est lui entré en sommeil. L'entraîneur a réussi le début de son pari. Arrivé avec un certain scepticisme avant même d'avoir débuté, le Français a dû faire le dos rond et masqué son manque d'expérience du plus haut niveau tout en se faisant accepter par un vestiaire multititré et constellé de stars. Premier de Ligue 1, invaincu toutes compétitions confondues (22 matchs), Galtier a démarré très fort malgré les nombreuses polémiques et le climat lourd qui entoure le club de la capitale.

La suite après cette publicité

«J'ai entendu quelqu'un dire qu'on attendait George Clooney et que c'est Dany Boon qui est arrivé. Je souhaite à beaucoup de personnes d'être Dany Boon... J'ai été choisi par le président. Luis Campos voulait que je vienne. Je me sens légitime.» La pique lui est visiblement restée en travers de la gorge. Sur RMC ce mardi, l'entraîneur parisien a goûté sa revanche. Alors que le PSG lorgnait Zinedine Zidane, c'est lui qui a été désigné pour succéder à Mauricio Pochettino. Il prend les choses en main, observe beaucoup, passe par son staff technique pour prendre un maximum d'informations avant de tenir ses premières réunions avec les joueurs.

À lire Habib Beye veut voir le PSG remporter la Ligue des Champions !

Des débuts parfaits !

Sa méthode fonctionne. Il se fait accepter par Messi et Neymar, plaisante avec Sergio Ramos, met Mbappé en avant. Les premiers résultats valident sa méthode de travail. Le PSG remporte le Trophée des Champions (4-0 contre Nantes) et démarre très fort en championnat (trois succès 5-0, 5-2 et 7-1). Les difficultés surviennent juste avant l'automne, après un mercato contrariant et alors que les premières affaires extra sportives pointent le bout de leur nez. Le PSG a du mal à garder sa cage inviolée, souffre dans ce 3-4-3, notamment en Ligue des Champions, mais maintient le cap jusqu'à ce que le niveau physique des recrues soit ajusté.

La suite après cette publicité

«Il a fallu travailler sur un système au départ, rembobine l'ancien coach niçois. C'était très clair avec Luis Campos. Un schéma différent par rapport à la saison dernière. Au fur et à mesure, je l'ai fait évoluer pour deux raisons. La première: nous avons recruté trois milieux de terrain, arrivés très tard dans la préparation. Avec des degrés de forme très différents.» Après une série de performances moyennes, Galtier décide de changer ses plans contre l'OM et de passer en 4-3-3 en intégrant notamment Fabian Ruiz au milieu. «Pour avoir plus de densité à l'intérieur du jeu, récupérer le ballon plus haut. Mais aussi pour que nos trois fantastiques puissent se retrouver chacun dans leur zone préférentielle.»

Une évolution tactique bienvenue

Dans ce schéma, le PSG termine mieux cette première partie, malgré quelques frayeurs comme lors du retour face à la Juventus et à Lorient notamment. Les résultats sont sans appel. Galtier et ses hommes n'ont toujours pas perdu le moindre match. Dans le détail, il y a 18 victoires et 4 nuls pour 63 buts marqués et 16 encaissés. Le club de la capitale est leader de Ligue 1 avec 5 points d'avance sur Lens et s'est qualifié en 8e de finale de Ligue des Champions sans grandes difficultés. Il y a tout de même cette ombre au tableau avec la 1ère place de la poule de C1 cédée à Benfica dans les dernières secondes, en partie due à un concours de circonstances.

La suite après cette publicité

Ce premier bilan frôle donc la perfection et ressemble à ceux de Laurent Blanc (première défaite en L1 après 28 journées lors de la saison 2015/2016) et de Thomas Tuchel (14 victoires en championnat pour débuter la saison 2018/2019). Galtier, en bon meneur d'hommes, suscite également l'adhésion de ses troupes, là où certains de ses prédécesseurs ne sont jamais parvenus à faire l'unanimité. Toujours ouvert à la discussion, le champion de France 2021 parvient à faire passer ses messages et ses consignes à des joueurs, qui pour certains, ont déjà tout gagné ou presque. Il est même parvenu à faire jongler avec efficacité avec le temps de jeu de Messi, Neymar et Mbappé. Pas une mince affaire.

Gare aux premières turbulences

Évidemment, la saison du PSG se joue à partir du mois de février et des 8es de finale de Ligue des Champions. C'est à cette occasion que Galtier sera définitivement jugé sur son travail. Pour l'heure, il tient la barre. On notera tout de même quelques axes de progrès pour la suite. Sur le terrain déjà, il y a encore des problèmes d'équilibre tactique. La ligne arrière est souvent prise de vitesse et a tendance à défendre en reculant. Le PSG souffre également sur coups de pied arrêtés, et plus globalement dans le domaine aérien. En dehors du cadre sportif, Galtier s'en plaint d'ailleurs, il pourrait sans doute éviter quelques turbulences médiatiques, comme le char à voile.

La suite après cette publicité

«Sur les sujets hors football, je savais qu'il y aurait une grande exposition. Je pense être très honnête et très entier. Je n'appréhende pas la relation avec les médias. Tout est multiplié avec le PSG, tout est peut-être exagéré. Il faut écrire, faire des lignes, faire des émissions, tout est polémique. Mais je ne pensais pas qu'on irait aussi loin. En aucun cas» observait-il sur RMC mardi. Il le dit lui-même, à Paris plus qu'ailleurs, la fonction d'entraîneur dépasse largement du cadre. Malgré ses 56 ans et quelques expériences derrière lui, Galtier apprend encore à devenir le capitaine d'un navire décidément pas comme les autres. Battu par les flots, parviendra-t-il à ne pas sombrer? Là où d'autres avant lui se sont échoués.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité