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Allemagne-Angleterre : les notes du match

L'Allemagne se qualifie pour les quarts de finale en giflant l'Angleterre (4-1). Les hommes de Capello retiendront probablement le but injustement refusé à Lampard, mais la Mannschaft était supérieure cet après-midi.

Par La Rédaction FM
9 min.
Angleterre Thomas Müller @Maxppp

Le premier gros choc européen du Mondial a accouché d'une rencontre très animée et intense.Mais pour cela, il a fallu attendre que les Anglais se réveillent après une première demi-heure catastrophique. Le problème, c'est qu'ils étaient alors menés 2 à 0 par des Allemands eux bien entrés dans le match, à l'instar de Miroslav Klose qui humiliait la défense britannique en allant marquer suite à un dégagement de son gardien (20e). Son exploit individuel était rapidement suivi par un enchaînement collectif parfait où lui-même, Ozil, Müller, puis Podolski à la conclusion, se sont joués de la bande à Terry.

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L'orgueil anglais était enfin touché et d'un coup la sélection aux Three Lions se procurait des occasions. Lampard tombait sur un grand Neuer à la reprise d'un centre de Milner (35e). Upson réduisait la marque sur un centre de Gerrard (37e). Puis Lampard égalisait sur un magnifique lob (38e). Du moins, c'est ce que tout le monde voyait, sauf l'arbitre de la rencontre, qui n'accordait pas le but. Le ballon avait pourtant franchi la ligne de 50 centimètres après avoir heurté la transversale. Au lieu de rentrer à 2-2 à la pause, les Anglais devaient courir après le score.

On pensait les voir recoller après une entame de deuxième période plus énergique. Lampard envoyait une mine sur coup-franc qui fracassait la transversale (52e). Et puis... les Allemands reprirent le dessus. Müller (60e) puis Lahm (63e) alertaient David James. Le premier nommé s'était seulement échauffé, puisqu'il concrétisait un contre rondement mené par Schweinsteiger (67e), avant de donner une plus grande ampleur au score sur un caviar d'Ozil (70e). Si Ozil avait déposé Barry sur le dernier but, il faut saluer la course incroyable de Müller pour venir couper le centre de son meneur de jeu.

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Cette fois-ci, le coup était trop gros pour l'orgueil anglais. Quelques tentatives de Gerrard et Rooney, à nouveau à côté de la plaque, n'y changeaient rien. L'Allemagne était trop forte cet après-midi pour la sélection de Capello. L'occasion parfaite pour citer Gary Lineker : "Et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne".

L'homme du match : Thomas Müller (8,5) : Il est impliqué sur 3 des 4 buts allemands. Sur le deuxième, au terme d'un superbe jeu en triangle en une touche, il hérite d'un bon ballon. Au lieu de frapper, il sert parfaitement Podolski qui marque (32e). Puis c'est lui qui se charge de la conclusion suite à un bon décalage de Schweinsteiger (67) avant de punir les Anglais pour le 4e but en venant couper un centre parfait d'Ozil. Au-delà de ses réalisations, il eut un énorme abatage et ses passes en profondeur pour Klose ont souvent mis le feu dans la défense anglaise. Un match exceptionnel. Remplacé par Trochowski (72e), vite dans le bain.

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Allemagne :

  • Neuer (5,5) : pas inquiété par les Anglais durant la première demi-heure, il brille en arrêtant une reprise de Lampard à bout portant (35e), avant de se trouer complètement sur l'égalisation anglaise (37e). De très beaux arrêts en fin de match (81e sur une frappe de Gerrard; 88e devant Rooney) lorsque le sort de la rencontre était scellé.

  • Boateng (6) : alors, oui, il souffre de la comparaison avec Lahm sur le plan offensif, mais il est impérial sur le plan défensif, où il dut se coltiner les débordements de Milner.

  • Friedrich (6) : Defoe ne l'a pas du tout gêné, même s'il a été averti. Un magnifique jaillissement agrémenté d'un double contact devant le même Defoe qui filait vers le but (62e).

  • Mertesacker (6) : difficile de lui piquer un ballon sur un duel aérien... Il a éteint Rooney, une nouvelle fois très décevant.

  • Lahm (6,5) : moins offensif qu'à l'accoutumée -ce qui reste bien plus que la plupart de ses homologues latéraux- il a bien géré défensivement. Gerrard n'étant pas un joueur de débordement, il n'eut de toute façon pas beaucoup de travail. Un beau sauvetage près de sa ligne et une frappe rasante à mettre à son crédit. À son débit, une passe en retrait un peu molle qui aurait pu coûter cher.

  • Schweinsteiger (7): oui, il était bel et bien là cet après-midi sur la pelouse. Après avoir craint un forfait, Schweini a pu tenir sa place et a donc porté le jeu allemand. Impérial dans l'entrejeu malgré quelques pertes de balle inhabituelles, il a surtout parfaitement négocié le contre qui amène le 3e but allemand, en décalant idéalement Müller (67e).

  • Khedira (5) : un ton en-dessous de ses partenaires. Il abandonne totalement à Schweinsteiger la conduite du jeu pour se porter vers l'avant. Du coup, on le voit moins à l'oeuvre. Surtout quand les ballons n'arrivent pas devant.

  • Ozil (6,5) : son accélération sur le 4e but a donné un mal de dos à Barry. Mais le meneur de jeu s'était déjà distingué au début de la rencontre, s'offrant la première occasion dès la 5e minute. Décalé sur la droite du but, il échouait devant James. Il eut un peu de mal à se remettre de cette occasion manquée et fut moins présent dans le jeu. Avant donc d'offrir sur un plateau à Müller le dernier but de la rencontre. Remplacé par Kiessling (83e).

  • Podolski (7) : en France, on connaissait la patate de Pencran, les Allemands nous font découvrir le pétron de Cologne ! Comme lors du premier match des siens au Mondial, Podolski s'est offert un but grâce à la force et la précision de son pied gauche (32e). Sa vitesse risque de poser bien des problèmes à ses futures adversaires.

  • Müller : voir ci-dessus

  • Klose (7,5) : plus titulaire en club, il l'est en sélection et on comprend pourquoi. Son but a mis en exergue toutes ses qualités de combattant. Upson peut en témoigner puisque c'est lui qui se fait manger par l'attaquant sur le premier but. Klose s'arrache et trompe James en taclant (20e). Il fut également intéressant balle au pied comme sur ce jeu à trois, sur le deuxième but, où il lance parfaitement Müller. Indispensable. Remplacé par Gomez (72e), qui s'est surtout fait remarquer par sa maladresse.

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Angleterre

- James (3,5) : ses premières interventions (5e, 15e) auraient dû le mettre en confiance, mais il hésite à sortir sur Klöse sur le premier but (20e). Une bonne intervention face à ce même Klöse (31e), mais il ferme mal son angle sur la réalisation de Podolski (32e). Pour ne rien arranger, il anticipe mal sur la frappe victorieuse de Müller (66e). Pas assez décisif.

- Johnson (4) : il a eu beaucoup de mal à contenir les offensives des Allemands sur son côté, où Podolski a beaucoup insisté. S'il n'a jamais été ridiculisé comme certains de ses partenaires de la défense, il n'a pas su hausser son niveau de jeu. Averti à la 82e et légèrement blessé, il est remplacé par Wright-Phillps à la 87e.

- Terry (2) : son placement fait clairement défaut sur l'action du premier but allemand (20e). Mais comment un joueur de son calibre peut-il se faire avoir sur un six mètres adverse ? Sa responsabilité est encore engagée sur le deuxième but (32e), et il ne remonte pas assez vite sur le contre fatal (66e). Il a fait preuve d'une extraordinaire fébrilité tout au long de la rencontre. Il aura été vraiment décevant durant tout ce mondial sud-africain, avec ce huitième de finale comme apothéose.

- Upson (3,5) : préféré à Carragher et King, il tente de combler l'absence de Terry sur le premier but, mais il est battu dans son duel avec Klose. Pas exempt de tout reproche sur le deuxième but, c'est quand même lui qui réduit le score de la tête (37e). Si Terry a semblé aussi fragile aujourd'hui, c'est aussi peut-être parce qu'il craignait son association avec Upson...

- A. Cole (4) : Müller et Özil ne lui ont pas rendu la vie facile défensivement. Sa vitesse et sa technique lui ont tout de même offert les occasions de participer au jeu offensif de son équipe, quand il en avait l'occasion, mais sans réel impact. En dessous des attentes placées en lui.

- Barry (3,5) : il s'est battu à la récupération, mais a fait preuve de trop de déchet dans ses transmissions. Il a eu beaucoup de mal à s'imposer au milieu de terrain, malgré une grosse débauche d'énergie. Il a d'ailleurs terminé la rencontre avec une caravane accrochée dans le dos, en atteste le quatrième but sur lequel Özil le ridiculise à la course (71e). A-t-il vraiment le niveau ?

- Lampard (5,5) : invisible durant le premier quart d'heure dans une position reculée. Monté d'un cran après le deuxième but allemand, il aurait dû égaliser à la 38e : sa frappe franchit largement la ligne de but après avoir frappé la barre, mais seuls les arbitres ne l'ont pas vu... Peu en réussite, son coup franc de la 52e s'écrase sur la barre. Il s'est quand même beaucoup dépensé et a tenté de tirer son épingle du jeu. L'Anglais le plus dangereux du match.

- Milner (4,5) : en confiance dans ses contrôles et ses remontées de balles durant l'entame, il a tenté de percuter sur son côté droit. Moins en vue par la suite, il a quand même beaucoup tenté, notamment en début de seconde période. Usé physiquement et remplacé par Joe Cole (64e), qui perd le ballon amenant sur le quatrième but.

- Gerrard (5,5) : censé occuper le flanc gauche, il a beaucoup repiqué dans l'axe en début de rencontre. Il s'est ensuite replacé pour rééquilibrer son équipe. C'est lui qui dépose le ballon sur la tête d'Upson pour la réduction du score (37e). Un déchet technique plus élevé qu'à l'accoutumée, mais un gros abattage et deux occasions dangereuses en seconde période.

- Defoe (2,5) : s'il a tenté de proposer des solutions en profondeur, il a touché très peu de ballons. Un peu plus en vue en début de seconde période, il a plongé comme beaucoup de ses coéquipiers après le quatrième but adverse.

- Rooney (3) : les supporters anglais comptaient énormément sur lui pour qu'il débloque enfin son compteur but. S'il est apparu plus saignant que dans les matches précédents en début de rencontre, il a surtout beaucoup couru dans le vide et n'a jamais trouvé la faille dans la défense adverse. Cette fois, c'est sûr, Rooney a loupé son Mondial.

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