FIFA : Michel Platini n'a pas encore remporté la guerre

Par Tom Monegier
3 min.
Michel Platini en septembre 2016 lors du 12e Congrès extraordinaire de l'UEFA. @Maxppp

Suspendu quatre ans suite à une procédure pénale ouverte en 2015 pour un versement de Sepp Blatter, alors président de la FIFA, à son égard, Michel Platini a été blanchi par le parquet suisse dans son enquête. L'ancien milieu français est donc revenu sur cette décision dans L'Equipe. Ce dernier est soulagé mais la bataille n'est pas encore terminée, puisque la FIFA maintient pour le moment sa suspension.

Fin 2015, la vie de Michel Platini sur la scène du football bascule. L'ancien milieu de terrain, alors président de l'Union des associations européennes de football (UEFA) depuis 2007, est suspendu de toutes ses fonctions, avant que, deux mois plus tard, la Commission d'éthique de la FIFA le suspende huit ans de toute activité liée au ballon rond. La raison ? L'homme d'affaires français aurait reçu un paiement déloyal de la part de Sepp Blatter, alors à la tête de la FIFA et lui aussi suspendu, d'un montant de 1,8 million d'euros. La peine a ensuite été réduite à six ans par la Cour d'appel de la FIFA puis finalement quatre par le tribunal arbitral du sport (TAS). Initialement suspendu jusqu'au 8 octobre 2019, Michel Platini a été blanchi par le parquet suisse vendredi d'après les informations relayées par Le Monde qui s'est procuré une lettre.

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Rapidement au courant de la nouvelle, le principal intéressé est revenu dessus dans un entretien accordé au journal L'Equipe. «Une nouvelle qui l'a forcément ravi. Vous ne pouvez pas imaginer... C'est incroyable ! Tous ceux qui me connaissent vraiment savaient que je n'avais rien fait. Ils ont tous cru en ma bonne foi. Donc j'ai tout simplement pensé : "voilà, finalement, la vérité sort. Je vais fêter ça avec mes amis"», a lâché Michel Platini pour débuter. Mais le combat est encore long. Blanchi par la justice suisse, le Français reste cependant toujours suspendu par la FIFA, qui a tenu à réagir dans un communiqué publié par l'AFP samedi : «M. Platini a été suspendu pour violation du code d'éthique. La décision a été maintenue par le Tribunal arbitral du sport qui a confirmé les accusations mais a réduit la durée de la suspension de 6 à 4 ans.»

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«Ceux qui m'ont fait du mal, je ne les lâcherai pas»

Si cette décision a pu le réjouir, le chemin est donc encore long pour remporter plus qu'une bataille. Et les prochains mouvements du côte de la FIFA seront suivis de près : «c'est à la FIFA et à la commission d'éthique de prendre une décision à la lumière de ces éléments nouveaux. Je pense qu'ils doivent forcément voir ça d'un mauvais œil, parce qu'il y a des élections dans un an. Et vu qu'ils m'ont 'tué' pour ne pas que je sois président il y a quatre ans...» L'avenir pour Michel Platini devrait donc être agité, même si ce dernier veut vivre au jour le jour. "Je n'imagine rien... On y va "step by step". Pour aller au point B, il faut passer par le point A. On verra tranquillement. Je ne me fais pas de souci", a-t-il insisté.

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Bien plus qu'un blanchiment est donc attendu, car cette suspension de quatre ans va le suivre longtemps : «le problème n'est pas qu'elle soit longue ou pas ! C'est que ça reste. Moi, je veux être blanchi jusqu'au bout. J'ai vraiment besoin que la suspension soit levée.» En plus de cette éventuelle trace, Michel Platini a reçu de nombreuses critiques pendant quelques temps. «Ces trois dernières années, j'en ai pris plein la gueule, car beaucoup de journalistes relayaient ce que disaient ces 'enfoirés' de la FIFA. J'en ai pris plein la tronche de partout et pas seulement en France», a analysé l'ex-président de l'UEFA, remplacé depuis par Aleksander Ceferin, intronisé en 2016 (Angel Maria Villar avait assuré l'intérim). Et qu'importe la suite, Michel Platini, qui a donc vécu quelques années compliquées, compte bien prendre sa revanche : «ceux qui m'ont fait du mal, je ne les lâcherai pas. (...) Je suis revanchard, donc comme je l'ai dit il y a trois ans, je ne vais rien lâcher. L'histoire continue, mais maintenant, c'est moi qui ai le ballon dans les pieds.» Il ne reste plus qu'à trouver le bon chemin.

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