OM : dans quel état est Arkadiusz Milik ?

Par Constant Wicherek
5 min.
Arkadiusz Milik lors d'un entraînement de la sélection nationale polonaise @Maxppp

Débarqué à l'Olympique de Marseille ce jeudi, Arkadiusz Milik est officiellement un joueur de l'OM. Absent des terrains avec Naples depuis le début de la saison, mais appelé en sélection nationale polonaise, où en est-il physiquement ?

Arrivé ce jeudi, aux alentours de 13h dans la Cité Phocéenne, Arkadiusz Milik a passé sa visite médicale et s'est engagé avec l'Olympique de Marseille. Après moult péripéties, Naples l'a prolongé avant de le prêter 18 mois à l'OM avec une option d'achat de huit millions d'euros plus quatre de bonus. Si cette dernière était activée, et ce sera le cas puisqu'elle est quasi-obligatoire, le Polonais serait sous contrat avec l'écurie marseillaise jusqu'en 2024.

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Un gros coup donc pour Pablo Longoria, le directeur sportif de l'Olympique de Marseille. Pour autant, des questions se posent. En effet, mis au placard et non-inscrit sur les listes pour évoluer en Serie A et Ligue Europa, le Polonais va devoir se refaire une santé athlétiquement parlant et surtout porter sur ses épaules les attentes du club, des supporters et l'absence quasi totale depuis le début de la saison d'animation offensive éclatante et efficace en Ligue 1 comme en Ligue des Champions.

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Il s'est entretenu

La question qui se pose directement est sa présence contre Monaco ce samedi. Vu les performances de Dario Benedetto et Valère Germain ces derniers temps, l'interrogation semble normale. Si légalement il peut être qualifié pour la rencontre face aux Asémistes, sa présence dans le onze n'est pas assurée. En effet, avec six mois de compétitions régulières en moins, son état physique pose forcément le débat et il est important de savoir combien de temps de jeu a-t-il dans les jambes.

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Sur la première partie de saison, le Napoli, qui l'avait donc mis à l'écart, ne l'a pas empêché de s'entraîner, il bénéficiait des installations du club et s'entraînait, selon certaines informations même deux fois par jour. Il a continué à s'entretenir, mais seul. Il n'est donc plus habitué aux séances collectives en club et en plus de cela ne connaît pas ses partenaires. Arnaud Chabert, préparateur physique de profession, qui intervient régulièrement sur Le Phocéen est plutôt content de savoir qu'il n'est pas à ramasser à la petite cuillère.

« C'est un joueur qui n'a plus rien dans les jambes depuis le dernier rassemblement international. L'entraînement individuel, cela te permet de ne pas régresser et non pas quelque chose qui te permet de te préparer pour les matches, mais presque. Les entraînements collectifs n'ont rien à voir avec les entraînements individuels. Même ceux qui s'entraînent et ne jouent pas, c'est compliqué, on a pu le voir avec Kevin Strootman. La grosse différence de tout ça vis a vis des matches, c'est l'intensité, une intensité variable. Alors que les entraînements tu quantifies plus ou moins. Tu es dans la retenue. Il y a la peur de trop en faire. Tu peux faire ce que tu veux en entraînement individuel, si le joueur joue 60 minutes, il sort et il te dit qu'il est carbo. Par expérience, c'est dur d'avoir un gars à 100% qui n'a pas joué depuis longtemps », nous explique-t-il.

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D'un point de vue purement physique, on est donc loin de la catastrophe même s'il n'est pas à 100% de ses capacités. En plus de cela, la sélection nationale polonaise lui a offert un vrai bol d'air au cours de l'année 2020, qui a été éprouvante pour lui moralement avec sa mise à l'écart en Italie. Car c'est en sélection nationale qu'il a quand même pu s'exprimer.

La Pologne comme oxygène

Lors des sélections de Jerzy Brzęczek, désormais ex-sélectionneur national de la Pologne, il a joué cinq des six derniers matches depuis le mois de juillet. Il a même porté le brassard de capitaine contre l'Ukraine le 11 novembre dernier. Il a même été titulaire trois fois, ne finissant, en revanche, que deux matches, le 7 septembre contre la Bosnie (2-1) et le 7 octobre en amical contre la Finlande (5-1), seule rencontre d'ailleurs au cours de laquelle il a trouvé le chemin des filets.

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« Il a montré un manque de rythme flagrant. Il n'a pas 90 minutes dans les jambes, c'est sûr, peut-être une mi-temps », nous explique Mathieu de Footballski.fr et propriétaire du compte Pilka & Nozna. Par conséquent, peu probable de le voir effectuer plus d'une mi-temps dans un match contre un concurrent au podium aussi efficace et rugueux que peut l'être l'AS Monaco, coachée par Niko Kovac.

Quand peut-il être prêt ?

S'il va probablement faire quelques minutes, tout le monde se demande quand l'international polonais sera prêt à être titulaire et surtout à 100%. « Physiquement, il n'a pas régressé, il n'aura pas besoin de réathlétisation, il l'a déjà fait en individuel. Il aura un souci de reprendre un entraînement collectif. Il va devoir s'intégrer, reprendre les jeux, des grands et petits, retrouver des sensations devant la cage. Il y aura de l'opposition. Il va retrouver ce qui fait du football, la beauté de l'interaction entre les joueurs, l'incertitude entre les joueurs », développe Arnaud Chabert.

Le préparateur physique est plutôt optimiste et nous donne une idée du temps que tout cela peut prendre : « il lui faudra trois petites semaines pour retrouver des sensations football. Mi-février il pourra faire 90 minutes à un bon niveau. Un joueur qui arrive comme ça, le point positif, il n'a pas régressé. S'il a un niveau physique intéressant déjà, à l'inverse d'un Benedetto qui était arrivé d'Argentine blessé. Début mars, il pourrait être à 100%, mais ça dépend aussi d'un collectif, d'une façon de jouer ». Avec tant d'optimisme, les fans phocéens peuvent se rassurer et surtout espérer une fin de saison en fanfare avec leur nouvel attaquant.

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