Le Brésil traverse une nouvelle crise interne historique !
Alors que le football brésilien affiche des signes de renouveau sur le terrain et au sein de ses instances, une nouvelle affaire judiciaire vient fragiliser ce fragile équilibre. L’opération « Caixa Preta » vise plusieurs personnalités politiques, dont le président de la CBF, Samir Xaud, figure indirectement citée.

Le football brésilien vit un paradoxe permanent : sur le terrain, les clubs brillent à l’international, comme en témoignent leurs performances remarquées lors de la Coupe du monde des clubs aux États-Unis. Dans les coulisses, la Seleção s’apprête à entrer dans une nouvelle ère avec l’arrivée récente de Carlo Ancelotti, technicien star au palmarès impressionnant, appelé à redonner du souffle à une équipe nationale en quête de repères. À la tête de la Confédération brésilienne de football (CBF), un nouveau président, Samir Xaud, a pris les rênes en remplaçant Ednaldo Rodrigues, promettant réforme, modernisation et transparence.
Mais derrière ces signaux de renouveau, le football brésilien reste profondément fragilisé par des maux récurrents. Entre des clubs souvent plombés par des difficultés économiques, des conflits internes au sein des institutions, et une imbrication persistante entre sport et politique, les ambitions de reconstruction peinent à se concrétiser. La dernière illustration en date : l’opération « Caixa Preta », qui vient de secouer les hautes sphères du pouvoir à Roraima et éclabousse indirectement la CBF. Un rappel brutal que, malgré les résultats sportifs et les grands noms, les fondations du football brésilien restent instables.
Le football brésilien dans le pétrin
La Confédération brésilienne de football (CBF) se retrouve indirectement mêlée à une affaire judiciaire d’envergure, à la suite de l’opération « Caixa Preta » lancée mercredi 30 au matin par la police fédérale. Cette opération vise à élucider des soupçons de délits électoraux dans l’État de Roraima, dans le nord du Brésil. «La Police fédérale a lancé, ce mercredi matin (30/7), l’opération Caixa Preta, dans le but d’enquêter sur les crimes électoraux présumés à Roraima. L’enquête a débuté après la saisie de 500 000 R$ en septembre 2024, à la veille des élections municipales. Dix mandats de perquisition et de saisie sont en cours d’exécution dans les États de Roraima et de Rio de Janeiro, en plus du gel judiciaire de plus de 10 millions de réaux sur les comptes des personnes faisant l’objet de l’enquête». Parmi les cibles de l’enquête figure Samir Xaud, président de la CBF et suppléant de la députée fédérale Helena Lima (MDB-RR), principale personne visée dans cette affaire. L’enquête trouve son origine en 2024, après l’arrestation de Renildo Lima, homme d’affaires et époux d’Helena Lima, interpellé en possession de 500 000 R$ à la veille des élections municipales. Dix mandats de perquisition et de saisie ont été exécutés dans les États de Roraima et de Rio de Janeiro, accompagnés d’un gel de plus de 10 millions de réaux sur les comptes des suspects. Malgré l’intervention des autorités au siège de la CBF à Rio de Janeiro, entre 6h24 et 6h52, l’organisation a tenu à clarifier sa position.
Dans un communiqué, la CBF a affirmé avoir coopéré avec les forces de l’ordre tout en précisant que l’opération n’avait aucun lien avec la CBF ou le football brésilien. «La Confédération brésilienne de football (CBF) informe qu’elle a reçu des agents de la police fédérale à son siège entre 6h24 et 6h52 ce mercredi, dans le cadre d’une enquête ordonnée par le Tribunal électoral de Roraima. Il est important de souligner que l’opération n’a aucun lien avec la CBF ou le football brésilien et que le président de l’entité, Samir Xaud, n’est pas au centre de l’enquête. La CBF précise qu’à ce jour, elle n’a reçu aucune information officielle concernant l’objet de l’enquête. Aucun équipement ni matériel n’a été emporté par les agents. Le président Samir Xaud reste calme et se tient à la disposition des autorités pour toute clarification nécessaire». L’entité a également insisté sur le fait que son président, Samir Xaud, bien que cité dans le cadre de l’opération, « n’est pas au centre de l’enquête ». Cette mise au point vise à dissocier l’institution sportive de cette affaire politico-judiciaire, dont les ramifications s’étendent au plus haut niveau du pouvoir régional à Roraima. Cette affaire jette une nouvelle ombre sur les instances dirigeantes du football brésilien, déjà ébranlées par une série de scandales ces dernières années. Même si la CBF tente de minimiser son implication, la simple perquisition de la police fédérale à son siège alimente les soupçons et ternit encore un peu plus l’image d’une institution censée incarner l’intégrité du sport national. À mesure que l’enquête avance, le risque d’un nouvel épisode de crise institutionnelle se profile, ravivant les inquiétudes sur l’imbrication persistante entre pouvoir politique, affaires privées et gestion du football au Brésil.
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