Les énormes révélations dans l’affaire Achraf Hakimi
Ce vendredi soir, l’Equipe a dévoilé une longue enquête sur l’affaire Achraf Hakimi. Et on y apprend de nombreuses révélations sur cette affaire entre le témoignage de Kylian Mbappé ou encore les messages cachés par la plaignante. Explications.

C’est une affaire qui refait surface ce vendredi 1er aout. Près de deux ans après les faits. En mars 2023, une plainte avait été déposée contre Achraf Hakimi pour viol. Le joueur avait rapidement nié les faits expliquant que la victime présumée avait orchestré cela pour lui soutirer de l’argent. Depuis, aucune avancée n’avait vraiment eu lieu dans cette affaire, ou du moins, la presse n’avait pas vraiment suivi l’avancée du dossier. Ce vendredi, Le Parisien a révélé que le parquet de Nanterre vient de réclamer la mise en accusation du joueur du PSG devant la cour criminelle départementale des Hauts-de-Seine pour qu’il soit jugé pour viol. « Ces réquisitions sont incompréhensibles et insensées au regard des éléments du dossier. Celui-ci établit les mensonges de la plaignante, en particulier par les expertises psychologiques menées sur elle. Nous demeurons avec Achraf Hakimi aussi sereins qu’à l’ouverture de la procédure. Si ces réquisitions devaient être suivies, nous exercerions évidemment toutes les voies de recours» a rapidement réagi Me Fanny Colin, l’avocate du joueur.
Dans la foulée de cette information, le quotidien L’Équipe a publié une longue et complète enquête sur cette affaire avec de très nombreuses révélations avec notamment la divulgation de plusieurs SMS de la victime ou le témoignage de Kylian Mbappé qui a été entendu par les enquêteurs dans cette affaire. Au moment des faits, le PSG a été informé avant la parution de l’article du Parisien annonçant la plainte. Le joueur a d’abord cru à une blague et a été choqué par la nouvelle et n’a pas vraiment compris. La plaignante, rencontrée sur Instagram, s’était rendue au domicile du joueur dans la nuit. Elle explique alors à la police que le joueur lui aurait fait des attouchements en étant trop insistant et trop tactile. Elle estime avoir pourtant expliqué au joueur qu’elle ne souhaitait rien faire ce soir-là. « Je lui ai demandé d’arrêter à plusieurs reprises. J’ai pris sa tête avec ma main en essayant de l’immobiliser. Je lui ai dit : c’est moi qui décide si je veux ou pas. Je lui ai dit : je t’ai dit non donc c’est non », explique la plaignante aux enquêteurs, précisant qu’Achraf Hakimi a plus été "forceur" que "violent".
Des SMS cachés par la plaignante
Après cette scène, la victime présumée décide de partir et a déjà prévenu l’une de ses copines de venir la chercher. C’est seulement deux jours plus tard que cette dernière décide donc d’aller déposer une main courante pour laisser une trace. Mais l’affaire, encore plus avec la notoriété du présumé coupable, n’en reste pas là puisque le Parquet s’auto-saisi de ce dossier. La plaignante est recontactée dans la foulée, mais elle ne souhaite pas vraiment collaborer, expliquant avoir peur que l’affaire s’ébruite. Sa copine ne souhaite pas non plus se présenter au commissariat. Au moment où l’affaire fuite dans la presse, le clan du joueur explique à la police se rendre disponible pour témoigner. La plaignante et son amie décident alors de témoigner. Devant les enquêteurs, la plaignante explique avoir envoyé des messages en temps réel à sa copine pour lui parler de ce viol. Des SMS que le journal a pu se procurer : « c très grave » (1h50) ; « je rentre, c très grave » (2h18) ; « Je t’en supplie, dépêche-toi, c très grave, il me viole, la vie de ma mère » ; « j’arrive pas à partir » (2h22),. Mais la plaignante ne montre, par contre, pas à la police les messages échangés avec sa copine avant la rencontre avec l’international marocain et ne dévoile pas l’identité d’une troisième personne présente à un repas avec elles juste avant.
C’est en auditionnant son amie que les enquêteurs découvrent les messages dissimulés par la plaignante comme le révèle L’Équipe. 0h48 : « Ah j’ai le démon mdrr », écrit la plaignante à son amie. Son amie lui conseille d’écouter « À l’abri » du rappeur Fresh la Peufra qui commence par : « J’ai pas eu le choix, Que prendre ce risque pour mettre la miff (la famille) à l’abri » et lui recommande d’arriver « mode femme fatale ». « Essaie de choper les codes et tout, on va aller le dépouiller » ; « on est des meufs de la cailler (la calle, la rue en espagnol) ». Quelques minutes plus tard, son amie continue : « Ça doit être sa garçonnière, je pense pas que ce soit chez lui » avant que la plaignante n’écrive à son amie « Je v le bz (baiser) » juste avant de rentrer chez lui et de le voir. « Trop ma came », dira-t-elle ensuite à son amie. « Mdrrrr sale pute », lui répond son amie. « Il veut que me bz » dira la plaignante à son amie quelques heures avant de le rencontrer. «What you want from me ? Avec un smiley pour détendre l’atmosphère. Et une phrase en mode : t’es pas une tapin. Déso faut y aller cash à mon avis. Mais en mode cute. Imagine, tu le vois. Bim. Au bout de 3 fois il tombe love. On sait pas » répondra son amie. Des messages dissimulés volontairement par la plaignante comme le laisse sous-entendre d’autres SMS au moment de l’enquête. « Quels messages elle a montrés aux flics pour savoir si je peux en supprimer certains » lancera-t-elle à sa copine avant d’expliquer à la police que ces messages étaient de l’humour noir.
Face à ces SMS dissimulés, le joueur via son avocate continue d’appuyer sa thèse : la plaignante souhaite l’escroquer. Le quotidien français explique que les enquêteurs semblent perdus par le témoignage de la plaignante qui ne correspond pas vraiment à ce qu’elle renvoie. « C’est tout le paradoxe de la jeune femme de 24 ans. Elle s’expose en toute petite tenue sur son compte public Instagram mais plaide la timidité, paraît être une femme expérimentée et rompue à ce genre de rencontres mais précise aux enquêteurs avoir été en couple pendant trois ans avec le même homme et ne pas avoir eu d’autres relations que lui», écrit le journal L’Équipe. Le joueur, auditionné à son tour, racontera sa version des faits et niera les tentatives de viol et affirme même qu’il ne s’est rien passé, qu’il ne l’a pas déshabillé et qu’il n’y a pas non plus eu de discussions sur son envie ou non de passer à l’acte ce soir-là. Il explique même que c’est lui qui a demandé à la plaignante de s’en aller puisqu’il avait entraînement le lendemain matin.
Un rapport psychologique troublant
« Pourquoi tu te fixes des limites ? », « Pourquoi tu te mets des barrières ? » , « Tu t’es conditionnée en partant de chez toi, en venant ici, pour ne rien faire. » C’est ce qu’aurait dit Hakimi à la fille lors de cette soirée selon le témoignage de cette dernière. Un dialogue nié par l’avocate du joueur qui explique que le latéral droit marocain ne maîtrise pas suffisamment le français pour parler avec ce vocabulaire. La plaignante aura livré plusieurs récits contradictoires, expliquant ne pas vouloir faire ça pour l’argent. Après avoir refusé dans un premier temps de se livrer à une expertise psychiatrique, la plaignante le fera en septembre 2023. Le rapport de la psy apporte des réponses et d’autres interrogations. Pour elle, «son discours paraît être sincère et authentique », «elle n’a pas de réelle tendance à l’affabulation ou à la mythomanie ».
Mais cette analyse est à nuancer selon elle. « Son animosité semble moindre vis-à-vis de l’auteur que vis-à-vis de la fuite médiatique (…) Ceci me questionne car Amélie n’utilise pas (…) un vocabulaire renvoyant à une personne victime d’agression sexuelle mais à un manquement de considération ». La psy ne remarque aucun trouble physique ni de « réelles répercussions psychologiques » et ajoute que la plaignante « évoque seulement un manque de respect, voire une situation anormale » avant de conclure : «Je ne suis pas certaine qu’Amélie soit tout à fait lucide quant aux événements dont elle aurait été victime (…) La dénonciation serait-elle un moyen ou plutôt une alternative afin de s’extirper dignement de la situation ? ». Devant la demande de l’avocate de la plaignante, la juge d’instruction demandera une nouvelle expertise par une autre psy. Cet autre psy nuancera également son analyse, expliquant notamment «Ce qu’elle avait décidé dans cette rencontre se confronte à la réalité du désir de l’autre. Monsieur Hakimi n’a probablement aucune visibilité sur le dialogue intérieur de la plaignante». Dans cette affaire, plusieurs proches d’Achraf Hakimi ont notamment témoigné comme Kylian Mbappé, le coiffeur Brice Tchaga, ami de Mbappé, ou encore Mélissa Gateau, maquilleuse, ex-belle sœur de Mbappé. Les trois ont expliqué que cela ne ressemblait pas au joueur et surtout qu’il était très largement sensibilisé sur ce sujet. Un sujet qu’ils évoquent souvent entre eux sur les dérives de la célébrité et les femmes. À noter que le soir de cette affaire, Hakimi avait accueilli chez lui une autre femme, rencontré sur l’application de rencontre Raya, Cette dernière a aussi témoigné pour expliquer que le joueur, en ayant vu qu’il ne se passerait rien, lui a dit de rentrer chez elle.
En savoir plus sur