Dominique Casagrande, un exemple de reconversion réussie
Il y a une vie après le football. Dominique Casagrande peut en témoigner. Cet ancien gardien de but passé par le FC Nantes et le PSG s'est mué en véritable homme d'affaires. Un bel exemple de reconversion. Pour Foot Mercato, il a accepté de revenir sur son parcours et ses multiples projets professionnels.

Il y a pratiquement dix ans, Dominique Casagrande raccrochait les crampons et les gants. Gardien de but à la carrière atypique, cet ancien joueur formé à l'AS Muret a eu un parcours parsemé de moments forts. Dans son album de souvenirs, le chapitre dédié au FC Nantes reste l'un des meilleurs passages. Un titre de Champion de France en 1995 et une demi-finale de Ligue des Champions l'année suivante, l'aventure chez les Canaris a été riche en émotions. Une aventure qui s'est achevée avec la montée en puissance d'un jeune portier de 17 ans répondant au nom de Mickaël Landreau. Après une parenthèse au FC Séville, Dominique Casagrande est revenu en France. Au poste de gardien plus qu'ailleurs, il a dû faire avec la concurrence. Celle de Bernard Lama puis de Lionel Letizi au PSG mais également celle de Jérémie Janot à l'ASSE en Ligue 2. «Gérer la concurrence, ça ne m'a jamais gêné. Il y a des hauts et des bas. Ça fait partie du métier de footballeur. Il faut savoir en tenir compte c'est vrai. Mais il ne fallait pas que ça perturbe ni la vie du groupe, ni ma vie personnelle. » nous a-t-il confié.
En 2003, il a rejoint les rangs de l'US Créteil en L2, le cinquième club de sa carrière professionnelle. Plutôt que de jouer les prolongations, il a choisi à seulement 33 ans de prendre sa retraite sportive en 2005. Comme beaucoup d'anciens joueurs, il a troqué la tenue de footballeur contre le costume de consultant tv. Une expérience dont il garde un excellent souvenir. «J'ai travaillé pendant six ans pour Canal+. C'était de bons moments. Mes nouvelles activités ne m'ont pas permis de continuer depuis mars. Mais cela reste une bonne expérience pour moi. Cela m'a permis de garder un contact avec le milieu du foot que j'ai bien aimé et auquel j'ai appartenu pendant une douzaine d'années. (...) La vie continue et j'ai eu d'autres choses à faire. Le modèle a changé. Canal+ n'a plus tous les droits. Il fallait choisir entre passer sur une autre chaîne ou arrêter. Vu mes activités, j'ai choisi d'arrêter.»
Des terrains de foot aux bancs de la fac
En parallèle de son activité de consultant, Dominique Casagrande a également repris ses études avec un objectif bien précis. Un choix réfléchi comme il l'explique: « J'ai arrêté jeune. J'ai fais douze ans de football professionnel. Et je me suis dis à un moment donné, il faut choisir. C'est un vrai choix puisque j'avais anticipé la préparation d'un diplôme. (...) J'ai repris mon cartable. Je suis allé faire un Master II en Droit, Économie et Gestion du Sport. Il fallait se remettre sur les bancs de classe. Suivre des cours de trois-quatre heures en amphithéâtre, c'était le plus dur. J'ai passé ces diplômes et j'ai crée une structure. J'ai travaillé pendant trois ans pour le Paris Saint-Germain sur la mise en place du futur camp d'entraînement. Je suis venu ensuite dans la région lyonnaise où j'ai ouvert un centre de foot à 5 en 2007.»
À bientôt 42 ans, l'ancien joueur du PSG est à la tête de plusieurs affaires. Une nouvelle vie dans laquelle il s’épanouit complètement. «J'ai un peu une âme d'entrepreneur. Depuis toujours, j'aime bien créer. Ma structure m'a permis d'avancer et de faire différentes choses. J'ai depuis plus d'un an maintenant un restaurant sur Lyon (ndlr Le 1838). J'ai des centres de foot à 5 et des sites internet, Footengo, auxquels j'attache beaucoup d'importance.» Un réseau qui fait la part belle au foot amateur. Une façon pour Dominique Casagrande de rendre au monde amateur ce qu'il lui a donné. «Je me suis greffé sur un projet qui est né de Foot69, un site spécialisé dans le foot amateur en Rhône-Alpes. C'est un peu L’Équipe pour ces gens oubliés. Moi, je viens du monde amateur. J'ai passé quelques années dans le monde pro. J'ai voulu y revenir. L'état d'esprit des deux dirigeants m'a plu (ndlr, Denis Dupont et Stéphane Gonzalez). L'évolution a fait que les sites ont grandi. Aujourd'hui, on a pratiquement quarante sites en France. (...) On va continuer à ouvrir pas mal de sites. Il y a 90 départements en France, si on compte l'outre-Mer. On a encore de la marge. On a déjà un réseau de cent correspondants qui écrivent tous les week-ends.»
Désormais businessman de talent, ce touche-à-tout reste un véritable passionné de ballon rond. Pour cet ancien gardien qui a connu le PSG sous l'ère Biétry, la nouvelle dimension prise par le club de la capitale est très importante. «C'était nécessaire pour le foot français de pouvoir redonner du baume à l'âme. Il y a une vraie activité, une vraie vie autour de ce club. (...) Sans Paris, le foot français va avoir du mal. L'argent vient de l'extérieur, de l'intérieur. Il faut de l'argent dans le football. Paris a eu la chance de tirer le bon numéro. J'espère que d'autres clubs vont le faire aussi. Il faut vraiment soutenir Paris et la preuve sur le terrain, ils ont répondu présent.» De quoi lui donner des envies de se rapprocher des terrains ? «Dirigeant, oui. J'ai eu quelques touches. Par contre, entraîneur non. Je n'ai pas du tout la fibre. Je n'ai pas du tout le caractère. Mais j'ai choisi aussi d'être indépendant. D'être mon propre patron. » Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela réussit parfaitement à Dominique Casagrande.