Ligue des Champions

Tottenham-Juventus : les notes du match

Scénario fou à Wembley, où Tottenham, qui menait 1-0 jusqu’à l’heure de jeu, a finalement perdu face à une Juventus incroyablement efficace. 2-1 pour les Turinois au final, qui se qualifient pour les quarts de finale.

Par La Rédaction FM
11 min.
Juventus FC Maxppp

En allant chercher, de fort belle manière, un 2-2 au Juventus Stadium le 13 février dernier, Tottenham s’était mis dans des conditions idéales en vue du match retour. Encore fallait-il bien manoeuvrer, avec ce score à la fois avantageux et difficile à tenir. Comment jouer, à domicile (et à Wembley), face à une Juventus Turin prête à exploiter la moindre faille ? Eh bien comme à l’aller, avec une détermination sans faille et une meilleure possession de balle. Dès le début de la rencontre, les Spurs ont ainsi imprimé un gros rythme.

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Première frappe cadrée, signée Son, très actif, dès la 3e minute de jeu, en angle fermé. Eriksen distribuait ses premières galettes et Kane diffusait une menace permanente au coeur de la défense turinoise. Avec une belle occasion au quart d’heure de jeu : Kane, lancé par Alli, s’amusait de Chiellini et Buffon mais ne parvenait pas à redresser le ballon. La Juve, en difficulté sur le plan du jeu, s’en remettait aux inspirations de ses éléments offensifs. Douglas Costa prenait ainsi de vitesse Vertonghen, qui l’accrochait dans la surface (17e). L’arbitre ne sifflait pas le penalty, pourtant évident. Mais Tottenham repartait vite de l’avant, multipliant les temps forts devant les cages de Buffon (19e, 21e). Son se mettait en évidence sur son aile gauche, mais pêchait dans la finition (frappe non cadrée 38e), jusqu’à la 39e minute, où sa frappe, ratée, trompait Buffon après une nouvelle action collective rondement menée (1-0). Une juste récompense de la prestation collective des Spurs en première période.

Et la Juve frappa deux fois

Au retour des vestiaires, les Spurs reprenaient tranquillement le contrôle du ballon, dans un match hachée par de nombreuses fautes. Alors Allegri prenait ses responsabilités, avec un double coaching dès l’heure de jeu. Asamoah remplaçait Matuidi, et Lichtsteiner suppléait Benatia. Bizarre ? Oui mais non, puisque le latéral droit suisse, pour un de ses premiers ballons, délivrait un centre pour la tête de Khedira, qui déviait pour le filou Higuain, qui battait Lloris de près (1-1, 64e). Tottenham restait alors qualifié. Mais 3 minutes plus tard, Higuain lançait idéalement Dybala au coeur d’une défense anglaise apathique. L’Argentin fusillait Lloris (1-2, 67e) ! En 3 minutes, la Juve avait renversé les Spurs et réécrit un scénario bien mal engagé.

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Dès lors, cela devenait mission impossible pour Tottenham face à une Juve jamais aussi forte que lorsqu’elle doit défendre. D’un coup, les Spurs se sont retrouvés confrontés à un mur jaune bâti devant Buffon. Malgré tout, ils sont parvenus à se procurer plusieurs occasions, mais à chaque fois, un tacle, un sauvetage, et même un poteau ont sauvé les Turinois. On pense à Chiellini (78e) ou à Barzagli (90e) après une tête de Kane qui avait touché le poteau et qui traînait devant la ligne de but. La Juventus a donc réalisé un véritable exploit, au regard des deux matches et du niveau affiché par Tottenham. Après une heure très délicate, la Vieille Dame a tout chamboulé en seulement 3 minutes et a validé son ticket pour les quarts de finale !

L’homme du match : Higuain (7) : longtemps, ce match a ressemblé à un calvaire pour lui. Souvent hors-jeu, bien pris par Sanchez, il n’a pas existé en première période. Mais malgré une condition physique précaire, il a retrouvé l’instinct du buteur au meilleur moment, à la 64e, en surgissant pour reprendre une déviation de Khedira. Dans la foulée, il a délivré un caviar à son compatriote Dybala pour le 2-1. Un but, une passe décisive, que lui demander de plus ? Remplacé à la 83e minute par Sturaro.

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Tottenham :

  • Lloris (4) : le capitaine des Spurs a eu du mal à rentrer dans son match. Mis sous pression par les attaquants, il a été l’auteur de relances assez approximatives. Mais face à l’apathie des attaquants adverse, il n’a pas eu grand-chose à faire en première mi-temps. Même scénario dans le second acte où il a rarement été inquiété jusqu’au bout d’Higuain où il ne peut absolument rien faire (64e). Il n’a pas su se montrer décisif en perdant son face à face avec Dyabala (67e). Son premier arrêt du match intervient à la 92e…

  • Trippier (5) : en l’absence d’Aurier suspendu, le latéral anglais a bien rempli son rôle défensif. Face à son adversaire direct - Dybala - qui a souvent dézoné, il n’a pas eu énormément de travail à faire. Dès lors, ce dernier s’est permis quelque montées dans le camp adverse, comme en témoigne sa passe décisive sur l’ouverture du score des Spurs (39e). Malheureusement pour lui, il a subi la montée en puissance de la pépite argentine, à l’image de son marquage laxiste sur le second but de la Vieille Dame.

  • Sanchez (5,5) : on en oublierait presque que le défenseur colombien n’est âgé que de 21 ans. Comparé à son compère dans l’axe, il a affiché une sérénité impressionnante, notamment dans sa manière de négocier les duels en un contre un face à Higuain et Dybala. Tranchant dans ses interventions, il a fait parler sa puissance athlétique pour dominer ses adversaires. Comme tous ses coéquipiers, il a baissé le pied en subissant les assauts à répétition des joueurs de la Juve.

  • Verthongen (3,5) : le taulier de la défense a vécu une partie difficile. On aurait pu se demander qui de lui ou de son compère de l’axe avait le plus d’expérience dans ce genre de rendez-vous européen. Souvent dépassé, il aurait pu concéder un penalty sur un tacle sur Douglas Costa (17e). Le carton jaune qu’il écope à la 27e résume parfaitement sa rencontre. Souvent à la ramasse.

  • Davies (4) : le Gallois a vécu une partie compliquée. Face à un Douglas Costa au pouvoir d’accélération hors du commun, il a souvent pris l’eau. Encore plus avec la rentrée de Stefan Lichteiner qui a apporté le surnombre dans le couloir droit. Le danger est principalement venu de son côté.

  • Dier (6) : le chien de garde des Spurs a été extrêmement précieux dans l’entrejeu. Combatif, généreux dans l’effort, l’international anglais s’est dépensé sans compter. Auteur d’un pressing permanent, il a su réduire à merveille l’activité de ses homologues italiens. Remplacé par Lamela à la 74ème qui a tenté d’apporter sa fraîcheur physique, en vain.

  • Dembélé (6) : meilleur joueur lors du match aller, l’international belge a récidivé ce soir. La plaque tournante des Spurs a affiché un volume de jeu impressionnant. Présent dans la récupération, il s’est permis - comme à son habitude - quelques percées balles dont lui seul à le secret à l’image de sa frappe à la 32ème minute. Lorsque son équipe a affiché un coup de mou, sa protection de balle a été très précieuse dans l’optique de la conservation de balle, même si son activité a nettement baissé après le deuxième but de la Juve.

  • Eriksen (5) : le maître à jouer danois s’est montré nettement plus discret que lors du match aller. Positionné un poil plus bas sur le pré, ce dernier n’a pas pu exprimer toutes ses qualités dans cette position. Il a tout de même su apportant le liant entre la défense et l’attaque grâce à sa finesse technique. Avec la sortie de Dier pour Lamela, il a pu remonter d’un cran, mais n’a pas su se montrer décisif.

  • Dele Alli (6) : l’espoir du football anglais a délivré une partition intéressante. Positionné en soutien de Harry Kane, il s’est baladé sur le front de l’attaque des Spurs avec beaucoup de liberté. Sa qualité de déplacement sans ballon a permis de libérer des espaces à son numéro 9. Il a également pu faire admirer sa palette technique, à l’image de cette superbe ouverture en profondeur pour Kane (15e). Remplacé par Llorente à la 86e qui n’a pas eu le temps de se créer une occasion.

  • Son (7) : si l’international sud-coréen accepte volontiers d’être un peu moins mis en lumière que les stars de l’effectif des Spurs, il reste l’un des hommes les plus importants du système de Pochettino. Sur ce match, il a prouvé une fois de plus qu’il était très à l’aise dans son jardin de Wembley. Intenable, il a fait vivre un véritable calvaire à Barzagli. Sa vitesse et ses passements de jambes ont mis le feu à la défense de la Vieille Dame. Le défenseur vétéran italien est certainement sorti de la rencontre avec des maux de tête. L’ailier des Spurs a mis longtemps à régler la mire (3ème, tête 20e) avant de trouver la marque de manière chanceuse à la 38e. Homme le plus dangereux des Spurs, il a tenté de sonner la révolte avec une frappe du gauche à l’entrée de la surface (83e), mais il était bien trop seul ce soir.

  • Kane (5) : considéré par de nombreux observateurs comme le meilleur numéro 9 européen actuellement, l’international anglais a tenu son rang. Ce dernier a fait vivre un véritable cauchemar aux défenseurs de la Juve. Intenable, il n’a pas hésité à décrocher pour récupérer le cuir. Malheureusement, il n’a pas su convertir les nombreuses opportunités qu’il a eu à négocier, à l’image de son tir qui passe à côté du but après avoir éliminé Buffon (15e). Son tir enroulé du droit aurait pu mériter meilleur sort (34e). Au bout du temps réglementaire, il a trouvé le poteau sur un coup de casque. Match frustrant tant ce dernier a manqué de réalisme.

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Juventus Turin :

  • Buffon (6) : il a retardé l’échéance en première période, avec plusieurs parades à son actif et une belle vigilance sur les frappes petit côté. Il a cédé sur le but de Son, perturbé par la frappé ratée du Sud-Coréen. Impeccable en deuxième période, avec une défense devenue un mur infranchissable devant lui.

  • Barzagli (5) : un début de match très compliqué. Face à un Son très remuant, il a vite été submergé, peu aidé il est vrai par Douglas Costa. Duels perdus, relances aléatoires, le joueur de 36 ans n’a pu répondre que par une agressivité mal placée, à l’image de son très mauvais geste sur le Sud-Coréen (32e). Plus à son aise dès qu’il est repassé dans l’axe suite à l’entrée de Lichtsteiner. Un sauvetage magnifique à la 90e, sur sa ligne.

  • Benatia (4) : une intervention très limite (de la main ?) dans la surface dès la 2e minute de jeu. Beaucoup de duels à disputer, parfois remportés à l’arrache. Il a été décevant sur les relances, avec trop de ballons rendus directement à l’adversaire. Mais il a été moins en souffrance que son partenaire de défense Chiellini. Remplacé à la 61e par Lichtsteiner, qui s’est placé à droite, Barzagli glissant donc dans l’axe. Et quelle entrée du Suisse, auteur d’un centre décisif. Sa tonicité a fait beaucoup de bien sur l’aile droite.

  • Chiellini (6,5) : un style inimitable de chiffonnier. Toujours à la limite, toujours à la rupture. Souvent, c’est aussi peu net qu’efficace. Mais quel impact, quelle détermination ! Son sauvetage devant Buffon à la 78e vaut cher. Un nouveau match de combattant.

  • Alex Sandro (4,5) : positionné très haut, le latéral gauche a fait le piston sur son côté gauche. Pas beaucoup d’occasions venues de son côté, où il n’a pas eu un immense travail défensif à effectuer. Il aurait pu faire plus.

  • Pjanic (4,5) : il a eu un mal fou à exister durant la première heure de jeu. Sous la pression de l’entrejeu adverse, il n’a pas pu mener le jeu à sa guise, avec des pertes de balle inhabituelles. Puis, le coaching d’Allegri l’a lui aussi libéré, et à 2-1, il a retrouvé plus de maîtrise technique. A noter des coups de pied arrêtés pas très bien tirés.

  • Khedira (6) : l’Allemand est attiré vers l’avant, et il ne se prive pas d’aller proposer des solutions. Peu servi dans de bonnes conditions en première période, il a eu plus de réussite après la pause, à l’image de son excellente déviation pour Higuain sur le but de l’égalisation. Un pressing quasiment constant sur l’adversaire.

  • Matuidi (4) : il a beaucoup couru, comme à son habitude, mais trop souvent dans le vide. Au final, peu de ballons bonifiés, peu de combinaisons avec Alex Sandro sur le côté gauche. Un match raté. Remplacé à la 60e par Asamoah, qui s’est montré plus à son avantage dans le couloir gauche, avec notamment des centres plus précis. Une belle présence défensive en fin de rencontre.

  • Douglas Costa (5,5) : longtemps le seul à apporter un peu de folie et de vitesse au jeu turinois. Sur son côté droit, il a tenté, provoqué, dribblé, centré mais n’a pas réussi à trouver la faille. Quelques bons ballons envoyés dans la surface et surtout un rush dans la surface qui aurait dû amener un penalty (17e) quand le score était encore de 0-0. A son débit, un soutien défensif trop léger. Il n’est pas impliqué sur les buts de son équipe.

  • Dybala (6,5) : très décevant pendant une heure de jeu. Sans idées, sans brio, il a traîné comme une âme en peine sur le pré. Et puis il est sorti de sa boîte à la 67e : un appel en profondeur impeccable, une finition clinique du gauche pour le deuxième but turinois. Il a sauvé son match en qualifiant les siens.

  • Higuain (7) : lire ci-dessus.

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